Philosophie
le 19/03/2009
Week-end ski de randonnée
Les prévisions pour le dimanche n'étaient pourtant pas des meilleures, mais dans l'enthousiasme juvénile caractérisant notre joyeuse bande : « foin de prévisions-, météos rabat joie » nous disons nous. « Ne nous laissons pas démonter par les esprits chagrins. Tous en rando ».
Les prévisions pour le dimanche n'étaient pourtant pas des meilleures, mais dans l'enthousiasme juvénile caractérisant notre joyeuse bande : « foin de prévisions-, météos rabat joie » nous disons nous. « Ne nous laissons pas démonter par les esprits chagrins. Tous en rando ».
Organisation co-voiturage oblige et décollage pour Aussois à 7:00 samedi de Chapareillan. Quelques pains au chocolat plus tard, nous voilà une quinzaine à pied d'oeuvre, prêts à en découdre.
Ici, que les âmes sensibles s'abstiennent de lire plus loin, car nous abordons un passage particulièrement atroce de notre randonnée. Je veux parler de la pose douloureuse et pour tout dire inhumaine de la peau des phoques sur la semelle des skis. C'est au milieu des hurlements de douleur de ces pauvres bêtes martyrisées, collées sauvagement et arrachées avec la même brutalité lors des descentes, que nous nous égayons dans les premières pentes inondées de soleil printanier. Ah ! Insouciance de la jeunesse. Quelques montées débonnaires de croupes en croupes… (enneigées) ravissent les garçons toujours facétieux. De jolies descentes "en morse" pour certains (comme dirait Rémy. Une chute, une traversée, une chute). Des neiges tantôt dures, tantôt molles, tantôt légèrement croûtées et soufflées nous amènent tranquillement dans l'après-midi jusqu'à un refuge de la dent Parrachée joliment situé en mirador face aux "écrins". Nous voici donc accueillis par Franck et Olivier gardiens de celui-ci, comme des princes arabes sur ce merveilleux balcon naturel que l'émir adore (désolé, l’altitude).
La soirée chaleureuse sera mémorable ponctuée de levées de coude et de rires dus à la verve de notre amphitryon et aux caprices d'une "heure locale" bien particulière, soumises aux influences barométriques de l'humeur du gardien. "Manque d'eau à l'étage" se plaindra Jef hypocritement. Quant à quelques-unes que je ne nommerais pas par pure charité chrétienne, après leur enième verre de blanc, de champagne, de clairette, de génépi, c’est avec difficulté qu’elles balbutieront en s'en rebersant, heu remersant... enfin bref, s'en renversant un p'tit dernier : nous lancerons un : "ça vuffit comme ça, moi j'arrête et hop !"
Bon tout le monde au lit juste avant de danser sur les tables.
Lendemain matin 6:00 l’équipage est sur le pont. Florence, histoire de ne pas faire attendre le groupe s'est couchée avec tout son équipement. Elle arrive au café avec sa goretex, ses lunettes de soleil, son bonnet, ses gants. Ça va pas être facile pour beurrer les tartines avec les moufles. Je regarde sous la table pour voir si elle aurait pas chaussé ses skis ? Ouf ! Pas de skis.
Tout va bien. Les filles se matérialisent peu à peu avec des mines de lendemain de fêtes et me dévalisent de mon aspirine. Gentlemen et bien élevés, les garçons se tiennent cois. Pas un ricanement rien.
Dehors, c'est "tempête de ciel bleu" comme dit Franck. Le vent est tombé, il ne fait même pas froid. Les phoques tentent de s'échapper pour éviter de nouvelles horreurs. Les filles sans coeur les rattrapent et rigolent en collant méchamment leurs peaux sur leurs semelles. Un tel manque de sensibilité n'augure rien de bon pour l'avenir. Enfin nous voilà partis pour le col de Labby. 1 heure plus tard on a plutôt l'impression de passer le Cap Horn. Réduction de la voilure, prise de ris, le foc (tout se rejoint) de nouveau soumis à rude épreuve.
Plus tard, soleil sur les crêtes, le vent fait s'envoler des écharpes de neige, volutes de poudre blanche qui tournoient, flammes brillantes et glacées.
Une pente un peu raide, un groupe bascule sur Termignon, l'autre du col redescendra par le même chemin. Belle descente tout terrain, bonne neige, moins bonne neige, on se régale. Pic nic au refuge à midi. Plein soleil. On paresse un peu, il fait bon. L'après-midi tranquille sur les pentes d'Aussois. Un chemin plus bas ou brusquement les pins sentent bon le printemps, senteurs oubliées et retrouvées de l'année passée. Un dernier virage, on attend les amis au bar, ceux de Termignon. Ah ! la "première gorgée de bière".
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