Italie : dans le sillage d’Eole…

“Nous avons exploré des villes débordantes d’énergie et remplies des vestiges de l’Histoire, des paysages épiques sur fond de volcans qui grondent ou de bleu marine méditerranéen, et bien sûr dégusté des granités siciliens à la pistache et du poulpe grillé à la plancha aux parfums d’Italie.”
Premières impressions
L’arrivée à Catane (deuxième plus grande ville de Sicile) est toujours surprenante, l’aéroport se trouve très proche de la ville et il faut avoir le cœur bien accroché pour conduire au sein de la cité portuaire, ici la priorité se prend, car personne ne vous la donnera ! Mais rapidement les charmes de la ville se dévoilent sous nos yeux une fois arrivés à destination. La vie est partout, on y parle fort et on fait de grands gestes. On croise dans le centre historique quelques très beaux bâtiments baroques. Le marché aux poissons de la Pescheria est très impressionnant et représente bien l’ambiance qui règne ici, où les vendeurs à la criée marchandent et plaisantent, sous les yeux de l’Etna qui impose le respect.
Plus beau souvenir
Mon plus beau souvenir trouve sa place au cœur des îles Éoliennes, au large de la Sicile. Cet archipel de sept îles, dominé par les volcans grondant du Stromboli et du Vulcano, offre toute sortes de paysages méditerranéens. Sur la petite île de Panarea, nous avons fait une randonnée qui commence au centre du village, passe par les plages où les baigneurs et les bateaux se donnent rendez-vous, puis rejoint les vestiges préhistoriques qui se trouvent dans une crique idyllique. De là, nous arpentons le dénivelé sur le côté inhabité et sauvage de l’île. Avec la chaleur, la montée est difficile. Nous croisons seulement deux ânes au bord du chemin, une couleuvre, et plusieurs oiseaux qui tournoient au-dessus de nos têtes. Mais le jeu en vaut largement la chandelle, il suffit de lever la tête pour se rendre compte du paysage vertigineux, solitaire et infini, en bord de mer et à flanc de falaise. Seuls quelques îlots et le Stromboli se contemplent au loin. La vue donne l’impression de revenir à l’époque où les pirates découvraient ces îles et étaient terrifiés par les grondements du volcan. Peut-être le plus beau paysage que j’ai pu observer dans ma vie.
Instant privilégié
Pour admirer le Stromboli, il est possible de réserver un bateau et de se rendre face au volcan, au coucher du soleil. C’est ce que nous avons fait. De nombreux bateaux se retrouvent là tous les soirs. La lumière sur l’immense volcan qui culmine à 924 mètres est très belle quand le soleil n’est pas encore couché. Une fois la nuit tombée, on contemple les éruptions volcaniques qui succèdent aux grondements de la montagne. Ce soir-là, belle coïncidence, c’est la super-lune, la luna fragola en italien. Le capitaine (et seulement le nôtre, les autres bateaux étant restés face au Stromboli) décide donc de nous emmener voir le phénomène qui se trame derrière le volcan. Soudain, une énorme pleine lune rouge apparaît dans la nuit, et donne l’impression de découvrir une nouvelle planète. Plus personne ne parle pendant de longues minutes. C’est pour moi la définition même de l’instant privilégié.