Mali - Des microcrédits pour les femmes de Sangha

2008 - En pays dogon, l'agriculture est l'une des principales sources de revenus. Le microcrédit fournit un apport de base indispensables aux femmes, elles s'affranchissent ainsi des commerçants auxquels elles revendent leur production.
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Allibert, grâce à Globetrekkeurs, a accordé des microcrédits aux femmes du village de Sangha afin de soutenir leur projet de culture de l’oignon .

Les femmes d’un quartier excentré du village de Sangha au pied de la falaise de Bandiaghara, se sont regroupées en association pour cultiver l’oignon. Yannick, notre partenaire malien, très impliqué localement, et Ali Dolo, l’un de nos guides, ont coordonné le projet et délivré les microcrédits. Ceux-ci ont permis à ces femmes d’acheter semence et engrais à un taux nettement plus intéressant que celui proposé par les grossistes. 

Dotation Allibert : 40 femmes ont reçu chacune 25 000 FCFA , soit 1 000 000 FCFA versés en 2008.
Depuis 2008, chaque année, d’autres femmes peuvent ainsi  bénéficier de ce microcrédit.

Entretien avec les femmes de Sangha et Ali Dolo, guide Allibert, en juillet 2008 : bilan…

Comment se passe la culture de l’oignon ?

Nous achetons la semence en août ou septembre. Nous faisons une pépinière sur une petite parcelle où il n’y a pas de mil. Après 25 ou 30 jours, nous repiquons.

Pourquoi ne gardez-vous pas de la semence d’une année à l'autre pour éviter d’avoir à en acheter chaque année ?

La conservation de l’oignon est difficile pour nous, avec la chaleur, cela pourrit facilement. Après le repiquage, il faut arroser une fois par jour. Il faut mettre du fumier aussi.
La récolte a lieu entre février et mars. Nous vendons ensuite à des commerçants du marché ou à des intermédiaires du village.

Eux-mêmes rassemblent les oignons achetés, et quand ils en ont suffisamment, ils les chargent dans des camions pour les vendre à Bamako.

A Bamako, il y a également des intermédiaires, mais nous ne savons pas comment cela se passe là-bas. Nous vendons ici à 675 FCFA le kilo la boule d’oignon pilé et séché.

C’est nous-mêmes qui transformons en écrasant les oignons avec de gros pilons sur des pierres plates, à côté des champs. La filière est pourrie... il y a quelques gros bonnets qui font la pluie et le beau temps. Surtout à Bamako, mais aussi ici à Sangha. Le pire, c’est à Bamako. Certains sont si puissants qu'ils arrivent à balancer de grosses quantités sur le marché. Les prix s’effondrent, et ils rachètent tout à bas prix. Il y a beaucoup d’intermédiaires. Les femmes, évidemment, sont celles qui sont le plus exploitées.

Pour celles qui ont profité de ce crédit cette année, l’opération a-t-elle été bonne ?

Ali Dolo : Oui, pas de soucis.

Ne peuvent-elles pas s'associer ? Se mettre en coopérative ? Ont-elles envisagé de vendre elles-mêmes leur production à Bamako ?

Ali Dolo : Des ONG ont essayé mais cela n’a pas marché. Il n’y a pas d'ententes entre elles en fait...

Cela te paraît impossible à faire ou bien peut-on considérer qu’elles ne sont pas prêtes ?

Ali Dolo : C’est une question de sensibilisation, d’évolution... c’est trop tôt pour elles.