S’il y a un milieu “extrême” que j’affectionne tout particulièrement, c’est le “désert ”. Avant d’y venir, on imagine un vide sidéral. En le parcourant, on réalise que l’essentiel se trouve derrière la courbe sensuelle d’une dune. Un bivouac, un feu, du thé, des dattes, le plafond de la voûte céleste… On dit que la clé du bonheur est de profiter du moment présent…

J’aime accompagner des groupes dans les déserts car, loin du vernis de nos sociétés, c’est une véritable tranche de vie que nous partageons au fil des jours. Les journées s’enchaînent sans se ressembler — jamais. Une dune fait place à un plateau rocheux — un erg — puis un puits attire des nomades, avec lesquels on échange quelques salamalecs et trois verres de thé.

Qu’ils soient de sable, de pierre, de glace, de sel… les déserts exercent sur notre imaginaire une fascination. Est-ce les espaces démesurés ? Cette lumière particulière ? Ou est-ce l’hospitalité et le “parler vrai” des peuples qui les habitent ? Sans avoir de réponse, on sait tout de même que dans le dépouillement, le désert nous conduit à cet état proche de l’enchantement.