Des réveillons qui détonnent

En Afrique du Sud, le Carnaval noir envahit Le Cap
Interdits de célébrer le Nouvel An en même temps que les Blancs, les esclaves le fêtaient le 2 janvier. C’est en leur hommage, et en celui de leurs descendants qui s’approprièrent cette date après l’abolition de l’esclavage, que la coutume perdure à Cape Town sous la forme du Coon Carnival, le “Carnaval noir”. Lors de ce second Jour de l’an, la capitale sud-africaine devient le théâtre de parades dansantes et musicales où rivalisent maquillages criards et costumes excentriques : du grand spectacle très joyeux, et une jolie revanche sur l’Histoire.
Au pays de Galles, on se travestit en cheval
C’est dans le sud-ouest du Royaume-Uni qu’a cours cette bien étrange tradition de Noël. Appelée Mari Lwyd, elle consiste à s’affubler d’un drap blanc surmonté d’un véritable crâne de cheval orné de rubans colorés. On tient le palefroi à bout de bras, et ainsi harnaché on passe de maison en maison pour réciter des poèmes ou chanter des chansons, dans le but de se faire offrir un verre de bière ou de vin chaud. Qui veut aller loin doit alors ménager sa monture…
Au Brésil, les Cariocas offrent des fleurs à la mer
Le 31 décembre, les adeptes de l’umbanda, une croyance afro-brésilienne, s’habillent de blanc pour conduire la déesse de la mer Iemanjá et leurs offrandes — principalement florales — jusqu’à la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro. Une procession de toute beauté, où le dress-code blanc symbolise la paix, mais aussi la chance. Car si les offrandes sont englouties par les flots, la déesse accordera sa protection toute l’année. Mais si elles flottent ou sont rejetées sur le sable, la mer se montrera peut-être moins clémente…
Aux Philippines, d’immenses lanternes se pavanent
Le samedi précédant Noël, la ville de San Fernando, sur l’île de Luzon, devient la “capitale de Noël” des Philippines avec son très populaire Festival de lanternes géantes. Au cours d’un défilé accompagné de musiciens et de danseurs, les barangays (“quartiers”) se livrent à une spectaculaire compétition de pah-role (“lampes”) gigantesques, certaines pouvant atteindre cinq mètres de hauteur. Censés représenter l’étoile de Bethléem, ces kaléidoscopes de lumière esquissent un ballet si fascinant qu’on en oublie qu’ils mènent un combat… de taille !
En Roumanie, on effraie les mauvais esprits
La veille de Noël, de jeunes gens arpentent les rues en groupes et en fanfare afin d’en chasser les esprits nuisibles et les ombres de l’hiver. De quelle façon ? En endossant des costumes de mochoï, composés de défroques et de masques inspirés d’animaux — ours, chevaux ou chèvres. Sans oublier les sonnailles, plus ou moins volumineuses, dont le tapage contribue à éloigner les fâcheux…
Au Japon, les autels défilent
A la Nouvelle Année, une coutume d’inspiration shintoïste commande de porter des mikoshi (“palanquins divins”) jusqu’à la mer, afin de solliciter son calme et sa bienveillance pour l’année à venir. Ces somptueux et lourds temples de bois peint nécessitent une escouade de porteurs pour traverser la foule dans une procession fervente, avant d’être déposés dans l’eau pour leur suprême voyage.
Aux îles Canaries, on est ravi de la crèche
Sur l’archipel espagnol, on trouve un peu partout à l’approche de Noël des crèches géantes appelées belén (“Bethléem”). Mais les plus spectaculaires sont sans aucun doute celles de la plage de Las Canteras à Las Palmas, la capitale de Gran Canaria. D’immenses sculptures de sable forment des dunes artistiques patiemment reconstruites chaque année par de grands architectes de l’éphémère.
En Inde du Sud, le père Noël va à la plage
Des communautés chrétiennes étant implantées dans le sud du pays, il arrive que l’on rencontre sur le littoral de gigantesques pères Noël de sable se dorant au soleil.
Au Venezuela, on ride jusqu’à l’église
A Caracas, il est devenu rituel de fermer les rues du centre-ville aux voitures, afin que les habitants puissent se rendre en toute sécurité à la messe de Noël… à rollers !
Au Mexique, c’est la Nuit des radis
Le 23 décembre, la ville d’Oaxaca organise un concours de crèches sculptées… en radis. Des compositions originales et sophistiquées, qui sont ensuite vendues en décorations de Noël.