Une colo dans les Dolo

Les Dolomites évoquaient pour eux “des alpages très verts d’où surgissent des pics rocheux” et “un terrain de jeu privilégié pour les amateurs de via ferrata”. S’ils ont retrouvé sur place quelques images connues, les lieux leur ont aussi réservé, comme toujours, quelques surprises. “On passe d’un paysage très minéral et d’une via ferrata à un joli lac, puis d’un alpage qui semble entretenu comme un green de golf à des espaces boisés et des forêts de conifères…”
"Un paysage marqué aussi par les nombreuses traces de la Grande Guerre."
“Ce qui m’a le plus étonnée, confie Claire, c’est l’aspect historique, je n’en avais jamais entendu parler… Pendant les randonnées, très souvent, on est tombés sur des traces de ce conflit entre Italiens et Autrichiens : des tranchées, des abris de fortune creusés dans la roche… Et ça crée un contraste curieux. On est projetés sur un ancien terrain de guerre, dont on sent bien que les conditions ont été très difficiles, mais, parallèlement, il y a quelque chose de très beau dans ces tranchées éclatantes qui quadrillent le paysage. C’est étrange, ce décalage entre ce qu’on perçoit du passé et la dimension esthétique de ces cicatrices, ça m’a vraiment… saisie.”
Et puis, évidemment, les via ferrata elles-mêmes rappellent ce conflit. “En France, quand on fait une via ferrata, on est très souvent dans l’horizontalité, avec un aspect ludique : des ponts de singe, des passages en traversée... Dans les Dolomites, on est beaucoup plus dans la verticalité. Justement parce qu’elles ont été créées pour le déplacement des soldats et l’acheminement des stocks et des munitions et pas du tout pour être ludiques. Donc on est beaucoup plus proche d’une progression par la marche. Et à part quelques petits passages aériens, on reste toujours au contact de la roche, avec les tunnels, les échelles, toujours droit dans le pentu !”
"Parmi les aspects les plus frappants, enfin, le brassage culturel est étonnant, surtout pour un si petit territoire."
“Tout rappelle ce mélange de cultures : les panneaux, tout en italien et en allemand, parfois même en ladin ; les repas, qui peuvent facilement commencer par les pasta et s’achever avec un strudel ; l’apéro à Cortina d’Ampezzo, où l’on peut commander au choix un Spritz ou un schnaps (tant qu’on arrive à prononcer “Spritz” et “schnaps”). Et dans les refuges, souvent très proprets et très cosy, c’est clairement une ambiance tyrolienne qui prédomine. D’ailleurs, on dit “refuge”, mais ça ressemble beaucoup plus à de petites auberges, avec des chambres ou des dortoirs de petite capacité.”
Dans la série des moments aériens et poétiques, ils retiendront “la chorale improvisée dans un refuge d’altitude” et “le coucher de soleil sur les Tre Cime”. Quant à la palme de l’activité la plus ludique, elle revient “au vélo électrique ! On peut monter à 2500 mètres d’altitude presque sans souffler, et arriver bien avant le seul puriste qui a préféré transpirer…”
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NB : Ce texte a été réalisé suite à un voyage de formation des conseillers en voyage.