La fête des tribus papoues

“C’est à Goroka, petite ville des montagnes de Papouasie-Nouvelle-Guinée, que se déroule chaque année le plus grand rassemblement de tribus — plus de 800 —, à l’occasion de la célébration de l’indépendance du pays. Une explosion de couleurs dans un tourbillon sonore.
Ce festival a été créé dans les années 1950 par les Australiens, qui cherchaient alors à apaiser les incessantes guerres intertribales. Il s’agissait d’organiser un grande parade de parures tribales, afin que les ethnies s’affrontent à coups de plumes et de peintures plutôt qu’à coups de flèches. Ce sont donc des tenues de guerriers que nous avons découvertes au cours de ce spectacle.
Nous avons eu la chance de nous plonger dans la culture papoue, avec la sensation de remonter le temps. L’art papou, dit “primitif”, s’est transmis oralement de génération en génération. Les objets (masques, bijoux…) et les parures corporelles que nous avons pu admirer obéissent à des codes et des gestes dictés par les ancêtres. Ils véhiculent un message et racontent une histoire.
Sur un espace grand comme un terrain de foot, toutes les tribus se côtoient, s’observent entre elles. Certaines miment une “attaque” de l’ethnie voisine. Des centaines d’enfants et d’adultes défilent en dansant et chantant au rythme de leurs tambourins traditionnels. Nous avons été stupéfaits par leur créativité. Pour fabriquer leurs vêtements et peintures, les Papous composent avec ce qu’ils trouvent dans la nature. Ainsi, les peintures corporelles, concentrées au niveau du visage, sont faites à partir d’argile, de charbon ou encore d’ocre, et toutes ont une signification spécifique à leur région d’origine.
La grande majorité des Papous maîtrisant l’anglais, cela nous a permis de discuter avec les membres des tribus, chez qui nous avons senti une réelle fierté de parler de leur culture, de leur pays. Très rapidement, ils nous précisé qu’il existe plus de 800 langues en Papouasie-Nouvelle-Guinée et qu’aucun autre pays dans le monde ne peut se vanter d’une telle richesse culturelle et ethnique.
De ces trois jours d’échanges simples et sincères avec les Papous, nous retiendrons la part de leur histoire qu’ils nous ont transmise, la beauté de leur parures et maquillages, mais aussi les larges sourires des enfants. Dans ce pays aux antipodes de la France, nous voulions être dépaysés et aller à la rencontre des Papous : le festival de Goroka a été l’événement idéal pour concrétiser notre envie !”
Texte et photos : Julie Vialle & Vincent Kronental.