Mauritanie, territoire des Maures

Des espaces infinis…
Au cœur du Sahara occidental, le massif de l’Adrar conjugue des paysages de montagnes et de plateaux de grès, de longues dunes colorées et d’oasis abreuvant des cultures de dattes. Superbes panoramas sur les plateaux tabulaires et les passes profondes typiques de la région, un régal de contrastes flamboyant au soleil couchant. A l’horizon se détache Zarga, la fière “montagne bicolore” entre roches noires et sable jaune et rouge.
Plus au sud, l’erg Amatlich déroule les plus hauts cordons dunaires de la Mauritanie, qui étirent leurs ondes blanches sur plus de 250 kilomètres. Assurément l’un des plus beaux déserts de sable de l’Adrar, où le passage d’une caravane de chameaux rappelle qu’ici ou là des hommes entretiennent une palmeraie, telles celles de Terjit et ses piscines naturelles, ou de Gleitat, la plus grande du pays.
De véritables trésors, comme le sont les peintures rupestres d’Agrour. Ce site exceptionnel, qui aurait été découvert par Théodore Monod, recèle des scènes datant de 3 000 à 5 000 ans, où l’on distingue danseurs, bovidés et autres lions ou éléphants. Situé non loin de la piste reliant Atar à Chinguetti, il surplombe les ruines du fameux fort Saganne, construit en 1983 pour le tournage du film éponyme d’Alain Corneau.
… et des cités mythiques
C’est sur ce territoire de pierre et de sable que bat le cœur du peuple maure. Çà et là surgissent de miraculeuses palmeraies, où se maintient un mode de vie fondé sur les échanges entre nomades et sédentaires. De cette tradition des grandes caravanes subsistent des cités légendaires aujourd’hui classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Ainsi Chinguetti, la ville-bibliothèque, et Ouadane, la ville caravanière, fondées aux XIe et XIIe siècles.
Chinguetti a connu un immense rayonnement spirituel, considérée comme la septième ville sainte de l’islam après La Mecque, Médine, Bagdad, Jérusalem, Le Caire et Kairouan. Cernée par les dunes blondes de l’erg Ouarane, cette cité aux maisons à patio abrite une mosquée et son minaret carré en pierres sèches, ainsi que d’anciennes et précieuses bibliothèques coraniques d’une richesse inestimable, qui lui ont valu le surnom de “Sorbonne du désert”.
Construite à flanc de falaise, Ouadane recèle elle aussi un ksar (village fortifié) de toute beauté, témoin des grandes routes marchandes et culturelles des nomades du Sahara. Entre ces deux cités illustres, l’immensité de l’erg Ouarane, véritable mer de sable dont les vagues ondulent à l’infini.