Un mois en Amazonie péruvienne
L’Amazonie, un écosystème hors du commun
Un mois s’est écoulé et nos découvertes en Amazonie colombienne nous ont déjà beaucoup enrichies. Et quel cadre d’exception !
La forêt amazonienne est très dense, la nature et les couleurs intenses, les rivières multiples, les animaux très nombreux.
« Nous sommes entourées de bruits que nous n’avions jamais entendus auparavant ». C’est une véritable rencontre avec ce milieu unique, qui nous entoure, et qui nous accueille pour ce voyage.
L’Amazonie nous impressionne, c’est un écosystème extraordinaire, si riche et si abondant.
« Sans oublier les joies des moustiques aussi, qui ne nous ont pas quittés du voyage ! ».
La communauté de Puerto Prado
Nous poursuivons notre chemin à la rencontre de la communauté de Puerto Prado, composée seulement de 75 habitants. Nous sommes guidées par Ema Tapullima, leader de son ethnie Kukama, à laquelle appartient cette communauté isolée. « Quelle joie de pouvoir la rencontrer, de vivre 3 jours à ses côtés ! ». Nous devons faire preuve d’adaptation pour échanger avec les membres de la communauté, qui semblent plus réservés que leurs voisins colombiens. C’est la première fois que nous rencontrons une si petite communauté, et qui plus est, vit reculée.
Nous découvrons des femmes extraordinaires, qui se battent pour préserver leur environnement, leur nature, si chère à leur cœur et à leur existence. Les luttes sont multiples : pérenniser leur culture, préserver leurs connaissances ancestrales liées aux rituels, aux plantes médicinales, aux traditions. « Depuis toujours, elles vivent en harmonie avec la nature, elles la connaissent, la respectent et savent se servir de ses ressources, tout en la préservant ». C’est un véritable engagement écologique, dont elles n’ont pas toujours conscience. Ema, quant à elle, fait partie d’un mouvement de résistance qui dénonce la déforestation, orchestrée par le gouvernement et les grandes entreprises du pays. Nous avons pu recueillir son expérience, à travers une interview émouvante et engagée.
La lutte environnementale
Nous continuons notre découverte du Pérou par Iquitos, la plus grande ville au monde accessible seulement par bateau. Ici, nous rencontrons Pedro, un activiste environnemental. Nous partageons en ces lieux un moment suspendu appelé « Pago a la Pachamama », rituel de remerciement à la Terre-Mère. La préparation est tout aussi émouvante que la cérémonie : sur des feuilles de papier, nous composons notre propre mandala, à partir de riz, de lentilles, de fleurs, « et même de cigarettes ! ». On écrit des vœux que l’on enferme dans notre feuille, emplie de nos offrandes… Les trois abuelas (grands-mères) qui officient la cérémonie nous invitent à remercier la Terre-mère pour tout ce qu’elle nous apporte. De sublimes instants, en toute intimité !
Nous avons également fait la connaissance de Danna, étudiante en anthropologie sociale, qui fait partie du même mouvement de lutte pour la préservation de l’environnement que Ema et Pedro. « Une fille très impressionnante, qui se bat avec force pour sa cause depuis très jeune ». Avec son père, elle assistait enfant à des rassemblements internationaux pour défendre sa communauté et ses terres. Depuis toujours, elle se présente comme porte-parole de ses paires et de la défense de leurs droits. Dans son interview, Danna s’adresse directement aux jeunes du monde, en transmettant des messages très forts sur le besoin d’agir et de remettre de l’ordre dans nos priorités. Une véritable cheffe de file !
La communauté de Santo Tomás
A Santo Tomás, nous passons un très joli moment avec un groupe de femmes de la communauté, membres d’une association qui valorise l’artisanat local. Ce collectif a pour objectif d’aider la communauté à aménager son territoire et à le rendre plus attractif.
Toutes les femmes présentes sont très heureuses d’être là, de nous rencontrer. Nous sommes très touchées par leur enthousiasme. « Elles applaudissent, elles participent beaucoup, une super ambiance ! ». Nous leur posons de nombreuses questions sur leur association, sur la vente de leurs œuvres artisanales…
Nous comprenons alors que l’indépendance financière représente pour elles un levier très important. Elles nous expliquent aussi ce que veut dire « être une femme », aujourd’hui, dans une communauté indigène péruvienne…
« Une merveilleuse après-midi » !
Lima et l’écoféminisme
Pour clore notre séjour au Pérou, nous restons une semaine à Lima, la capitale du pays. C’est ici que nous pouvons concrètement échanger avec des femmes qui prônent l’importance du concept d’écoféminisme. En effet, nous rencontrons plusieurs personnalités féminines engagées : Maria Ximena Rondon, journaliste impliquée dans la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes, Lucia Ruiz, ex-ministre de l’Environnement, experte des problématiques liées à l’eau, ainsi qu’une figure féministe siégeant dans une organisation internationale protégeant et luttant pour les droits des femmes.
Ces échanges nous permettent d’aborder des sujets de société majeurs, comme la présence d’un fort machisme dans la culture péruvienne, ou encore la place de la femme dans le pays, le tout replacé dans le contexte politique et économique du Pérou d’aujourd’hui.
Nous avons une chance infinie d’avoir croisé le chemin de femmes très différentes, qui évoluent dans des milieux parfois opposés, et c’est en cela que notre documentaire puise toute sa force.
« Ces figures féminines ne sont pas toutes des féministes revendiquées mais elles le sont dans les actes ».
Elles sont inspirantes en tant que femmes : par leurs valeurs, leur mode de vie, leur relation à la nature et leur lutte, propre à chacune.
Une dernière étape nous attend, l’Équateur, pour continuer à apprendre de ces communautés, de ces femmes, et mieux pouvoir transmettre leur message.
Photos de ©Noémie Lacôte