
Algérie
Imaginez des reliefs à l’aspect sauvage, presque surréaliste... Le Hoggar est le massif saharien mythique aux paysages lunaires. Sans oublier les paysages tassiliens qui, dans un mélange féerique de dunes et de rochers, sculptent des œuvres de géants : du célèbre tassili n’Ajjer aux paysages plus secrets, mais tout aussi sublimes, de la Tadrart et de l’Immidir, les esthètes seront comblés ! Et que dire des grandes traversées de trois semaines, treks ultimes à la découverte du Sahara central et de soi-même. Difficile dans tous les cas de s’arracher à cette terre mystérieuse, source inépuisable de randonnées et de découvertes !
Vous rêvez de dunes, de reliefs surréalistes, d’exploration, de silence, de thé dans la douceur du soir ? Ce pays est pour vous...

Repères
Population |
37 millions d’habitants. |
Superficie |
2 381 741 km2 (dont 80 % de désert). |
Capitale |
Alger. |
Villes principales |
Oran, Constantine, Annaba, Tamanrasset, Djanet, Timimoun. |
Points culminants |
le Tahat (3 003 m), l’Assekrem (2 728 m), la Garet El Djenoun (2 330 m). |
Langues |
arabe (officielle), tamazight (langue nationale depuis avril 2002) français, tamasheq (écriture : tifinagh) parlé par les Touaregs. |
Religion |
islam. |
Décalage horaire |
par rapport à la France, même heure de novembre à
mars, une heure de moins d’avril à octobre. UTC/GMT : + 1 h. |
Géographie
Par sa superficie, l’Algérie est le plus grand pays du pourtour méditerranéen et le second d’Afrique, après le Soudan. Dans sa partie sud, il comprend une part notable du Sahara.
L’Atlas tellien, au nord, et l’Atlas saharien, au sud, forment deux ensembles de reliefs se rapprochant en allant vers l’est. La bande du Tell est formée de chaînes de montagnes (l’Ouarsenis, le Chenoua, le Djurdjura, …). L’Atlas saharien rejoint la bande du Tell, et se continue dans les Aurès, culminant à plus de 2 300 m. Il est limité au sud par plusieurs oasis constituant ce qui est souvent appelé la Porte du désert.
La partie saharienne qui couvre plus de 80 % de la superficie de l’Algérie, soit environ 2 millions de kilomètres carrés, est constituée principalement de regs, d’ergs, d’oasis et de massifs montagneux.
Au nord du Sahara algérien, les grands ergs, Occidental, à l’ouest, et Oriental, à l’est, séparés par des plateaux rocheux comme la région du Mzab et bordés au sud par le plateau de Tademaït, constituent d’immenses mers de sable ponctuées d’oasis donnant parfois vie à d’importantes palmeraies. Au sud-ouest s’étendent les ergs Iguidi et Chech, immensité de dunes de sable linéaires largement espacées les unes des autres.
Plus au sud, au cœur du Sahara, le massif du Hoggar, dont le mont Tahat est le point culminant de l’Algérie, est constitué de roches volcaniques formant des pics, des aiguilles volcaniques et de hauts plateaux désertiques. A l’est du Hoggar, le tassili n’Ajjer, haut plateau aride perché à plus de 1 000 m d’altitude, dresse des formations rocheuses fortement érodées émergeant des dunes de sables, donnant parfois au relief un aspect de paysage lunaire.
Climat
Nous voyageons d’octobre à avril, période idéale pour découvrir le Sahara algérien.
Climat sec caractérisé par de très fortes variations de température entre le jour et la nuit. L’absence d’humidité rend la chaleur ou le froid beaucoup plus supportables que sous nos latitudes.
D’octobre à la mi-novembre et de la mi-février à avril, les températures diurnes sont douces et agréables, et les températures nocturnes sont fraîches.
En plein hiver, il peut geler la nuit. Prévoyez donc un équipement grand froid pour les circuits en décembre, janvier (en altitude, sur l’Atakor et le plateau des Ajjers, la température nocturne peut descendre nettement en dessous de 0 °C).
Les pluies sont extrêmement rares, mais peuvent se produire en toute saison.
- Températures moyennes maximales et minimales en °C selon les régions :
octobre
novembre
décembre
janvier
février
mars
avril
Djanet
30 - 11
27 - 9
22 - 5
20 - 3
22 - 5
26 - 8
30 - 10
Tamanrasset
28 - 10
25 - 6
20 - 3
19 - 1
21 - 2
25 - 8
29 - 12
Timimoun
29 - 14
27 - 11
24 - 6
22 - 5
23 - 6
27 - 9
30 - 12
Économie
L'Algérie,
dans son ensemble, manque d'eau. L'agriculture sèche est soumise à tous les caprices des
précipitations, et ce d'autant plus que l'on s'enfonce vers le sud. Les bons sols sont rares. Les ressources du sous-sol ne compensent pas entièrement les durs handicaps du milieu. L'Algérie dispose d'importants gisements de phosphate, de minerais de fer
et de quelques mines de plomb, de zinc et de cuivre. Le pétrole et le gaz naturel du Sahara constituent une richesse assez importante et représentent 97 % des recettes d'exportations et plus du tiers du produit intérieur brut. Les richesses pétrolières et gazières ont fourni la base d'une importante industrie pétrochimique et sidérurgique
ainsi que celle d'une ambitieuse politique d'équipements et
d'infrastructures.
Société
L’Algérie est encore globalement peu peuplée et sa population très inégalement répartie. Les habitants se concentrent sur le
littoral, au climat méditerranéen, ou à proximité. Le Sahara est
quasiment vide, excepté les oasis et les zones d'exploitation de pétrole
et de gaz. En
majorité musulmane, elle juxtapose arabophones (largement majoritaires) et
berbérophones (Aurès, Kabylie).
Le taux de natalité, très élevé jusqu’au milieu des années 1980,
explique la grande jeunesse de la population (le tiers des habitants a
moins de 15 ans). Ce taux a aujourd’hui beaucoup baissé et le pays
termine sa transition démographique.
Désormais, la majorité de la population est citadine et se concentre dans les grandes agglomérations (Alger, Oran, Constantine, Annaba). Plus de 2 millions d’Algériens vivent à l’étranger, dont la moitié en France.
La femme algérienne a atteint des niveaux importants dans plusieurs domaines dont l’éducation, néanmoins elle est toujours considérée comme mineure devant l’Etat algérien, ce qui la prive de droits fondamentaux comme la prise de décision, même au plan personnel.
Véritable carrefour de rencontres entre les cultures berbère, arabo-islamique, africaine, méditerranéenne et occidentale, l’Algérie a une culture riche. Les Touaregs sont des Berbères nomades vivant dans le Sahara. Leur langue est appelée tamasheq, tamajaq ou tamahaq, selon les régions. Ils utilisent un alphabet appelé tifinagh (prononcer “tifinar”). Descendants des premiers habitants de l’Afrique du Nord, les Touaregs portent traditionnellement un long vêtement et un chèche appelé taguelmoust ou encore turban. Traditionnellement, l’homme ne quitte jamais son turban fait en lin dont la teinture tend à déteindre sur la peau, valant au Targui (singulier de Touareg) son surnom d’homme bleu.
L'histoire du pays
L'histoire
Dès la fin du IIe millénaire avant J.-C., les Phéniciens établissent des ports dans le Maghreb central. Avec la fondation de Carthage (814 avant J.-C.), les rivages de l'Algérie passent
sous la domination des Carthaginois, qui y fondent des établissements, se contentant d'entretenir dans l'intérieur les rivalités des
chefs et de soutenir ceux qui reconnaissent leur
suzeraineté. Rome poursuit la même politique, puis, progressivement développe et assure une grande prospérité au pays, qui se romanise et se christianise. Au début du VIIIe siècle, le Maghreb est soumis aux Arabes, l'islamisation est achevée vers les années 710-720. Les gouverneurs se succèdent, les Arabes doivent
constamment lutter contre les révoltes berbères ; petit à petit, le pays se morcelle en émirats
plus ou moins indépendants. L'Algérie n'acquiert une certaine unité politique qu'avec l'arrivée en 1514, des corsaires turcs, Baba Arudj et Khayr al-Din (les frères Barberousse). En 1533, l'Algérie est rattachée à l'Empire ottoman ; la
piraterie, à laquelle elle se livre en Méditerranée, lui procure d'importantes ressources
en butin et en esclaves.
Le pacha d'Alger, nommé par le sultan, doit, à partir du milieu du XVIIe, partager son autorité avec celle de l'agha élu par la milice algéroise, puis avec un dey. En 1711, le dey s'arroge l'autorité. Profitant de divers incidents entre le dey d'Alger et le gouvernement français, en 1830, la France entreprend une action
militaire. Certains chefs arabes, dont Abd el-Kader,
émir de Mascara, et le bey de Constantine Hadjdj Ahmad, se dressent
contre les Français qui tentent de négocier. Abd el-Kader organise une
véritable armée, et, après s'être assuré
de l'appui du sultan du Maroc, déclare la guerre à la France en 1839. La France se décide alors à la conquête. C'est l'œuvre de Bugeaud ; Abd el-Kader finit par se rendre en 1847, ce qui marque la fin de la conquête.
La France hésite entre une politique d'assimilation et une politique de semi-autonomie : les affaires locales sont réparties
entre neuf ministères parisiens ou les pouvoirs du
gouverneur général sont renforcés. La colonisation permet l'ouverture de routes, la construction de
voies ferrées, le défrichement de nouvelles terres ; les cultures de
céréales et de vigne se développent rapidement ; du sous-sol
sont extraits le fer et le phosphate ; Alger
devient le deuxième port français. Le nombre des colons s'accroît, ainsi se constitue une
importante communauté européenne. Mais les autochtones ne sont pas assimilés.
Avec l'armistice de juin 1940, l'Algérie reste sous l'autorité du gouvernement de Vichy. En 1942, avec le débarquement allié en Afrique du Nord, l'Algérie devient la base arrière des forces anglo-américaines et françaises engagées en Tunisie, puis
contribue, comme la Tunisie et le Maroc, à la formation d'une nouvelle
armée française, équipée par les Américains. La perte du prestige de la France due à la défaite de 1940, la
participation des Algériens à l'effort de guerre incitent les
leaders musulmans à réclamer le partage du pouvoir. En 1943, Ferhat Abbas,
fondateur de l'Union populaire algérienne pour l'accession à
la citoyenneté française des musulmans, signe, avec 28 élus musulmans, le Manifeste du peuple algérien, à la
fois apologie et procès de la culture et de la colonisation françaises,
dont l'abolition est réclamée. En 1944, la conférence de Brazzaville, qui promet l'émancipation des peuples coloniaux et leur
intégration dans le cadre d'une "Union française", suscite de nouveaux
espoirs. Mais cette autonomie, qui, pour les Berbères, représentait l'indépendance totale, n'étant pas accordée, une insurrection éclate en Kabylie et dans le Constantinois ; la répression est très sévère. Un courant
nationaliste révolutionnaire clandestin se développe, et en 1954 est créé le Comité
révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) ;
Hocine Aït Ahmed, Ben Bella
et Khider assurent
l'approvisionnement en armes des groupes clandestins, un soulèvement organisé est fixé au 1er novembre 1954. La révolte éclate et surprend totalement les autorités, qui ne croient qu'à un
soulèvement tribal analogue aux révoltes antérieures, alors que le
mouvement a été préparé de longue date.
Le soulèvement s'étend à tout le pays. L'action militaire des insurgés se double d'une
action politique visant à constituer un "Gouvernement algérien libre" disposant d'une capitale en Algérie. Une Armée de libération
nationale est créée au service du Front de libération nationale (FLN). A l'intérieur même du FLN, les différences subsistent entre les militaires (Ben Bella), les politiques (Lahouel, Ferhat Abbas,
Ahmed Francis) et les religieux (El-Medani). Le gouvernement français essaie de déjouer l'insurrection générale
par des mesures militaires - rappel des disponibles, proclamation de l'état d'urgence, quadrillage du terrain à l'aide de
400 000 hommes. En 1958, à peine investi des pleins pouvoirs, le général
de Gaulle se rend en Algérie pour rétablir l'unité nationale ; il donne la priorité aux problèmes économiques et sociaux et fait
étudier un plan quinquennal de développement. La déclaration du chef de l'Etat de 1959 qui proclame le droit des Algériens à l'autodétermination et
propose une triple option – sécession, francisation ou fédération –, a un grand retentissement. Malgré les manifestations d'hostilité, des rencontres officielles entre la France et le FLN ont lieu. Après l'allocution du 4 novembre 1960, au cours de
laquelle de Gaulle précise ce qu'il entend par "Algérie algérienne",
voire par "République algérienne", le climat s'alourdit encore à
Alger. L'annonce d'ouverture de pourparlers officiels à Évian provoque
la rébellion de certains militaires (putsch d'Alger d'avril 1961). Les partisans de l'Algérie
française se regroupent au sein de l'Organisation armée secrète (OAS).
Malgré la multiplication des heurts entre communautés
européenne et musulmane, un accord général sur les modalités de
l'autodétermination est conclu à Évian (accords d'Évian,
18 mars 1962) et un cessez-le-feu intervient. Le référendum
d'autodétermination de juillet 1962 donne une très forte majorité en faveur de l'indépendance, mais coïncide avec une grave crise au sein du FLN, entre Ben Khedda et Ben Bella. Ben Bella s'impose et devient en 1962 chef du premier gouvernement algérien.
Le nouveau gouvernement s'emploie à réduire l'opposition intérieure et à résoudre les graves difficultés économiques créées par le
départ massif des Européens. Le chômage atteint 70 % des travailleurs
et plus de 1 million d'hectares de
terre sont vacants. La Constitution, approuvée par référendum en 1963,
établit un régime présidentiel, avec un parti unique, le FLN de Ben
Bella, qui est élu président de la République. Les divergences entre le parti et l'armée s'accentuent ; en 1965, Ben Bella
est renversé par les militaires, qui, sous la direction
du colonel Houari Boumediene, instaurent un Conseil de la révolution. Durant treize ans, Boumediene
exerce un pouvoir autoritaire,
compensé par une redistribution de la rente
pétrolière. Les principaux axes de sa politique sont le développement de l'enseignement, la récupération des richesses
nationales en hydrocarbures, une politique économique étatiste à
coloration marxiste axée sur l'industrialisation. La mainmise de Boumediene et de son équipe, essentiellement des militaires, sur tous les rouages politiques
ne va toutefois pas sans
contestation, les anciens chefs de l'armée de libération résistent, les étudiants protestent, les campagnes et les commerçants se rebellent. Mais cette politique de
nationalisations et de gestion socialiste, d'investissements considérables dans l'industrie et les infrastructures - avec leurs retombées sociales - neutralisent les revendications de démocratie et de
libre expression et affermissent le régime. En politique extérieure, l'Algérie est le point de
ralliement de tous les mouvements de libération africains, américains et, surtout, de la résistance palestinienne. Les relations déjà tendues avec le voisin
marocain, en dépit des accords de 1972, se
rompent lors de la crise du Sahara occidental, où l'Algérie soutient le Front Polisario. Boumedienne décède en décembre 1978.
En janvier 1979, le colonel Chadli,
membre du Conseil de la révolution, est élu à la présidence. Libéralisant la vie économique, Chadli met un terme à l'option
socialiste en restructurant les entreprises publiques, les lois agraires sont modifiées. L'Algérie se rapproche de la
France, concluant d'importants accords sur la
fourniture de gaz et de gros contrats d'équipement. Chadli améliore les rapports avec les autres pays maghrébins en signant des
traités de fraternité et de concorde avec la Tunisie, la
Mauritanie, et en rétablissant les relations avec le
Maroc. En revanche, il prend ses distances vis-à-vis des problèmes du
Moyen-Orient. L'ère Chadli est marquée par la montée des troubles
internes : revendications culturelles
berbères et naissance de la vague islamiste. A partir de 1985-1986, la chute des
cours du pétrole et la baisse du dollar aggravent les
problèmes sociaux, avec la fin de l'Etat providence.
Dès lors, grèves, manifestations contre la cherté de la vie et les pénuries, y compris d'eau, contre la
privatisation des terres agricoles se multiplient. Parallèlement, les revendications islamistes se durcissent, entraînant
arrestations et procès. Réélu à la présidence en 1988, Chadli fait amender la Constitution par
référendum dans un sens plus libéral, supprime la
référence au socialisme et autorise le multipartisme. Les leaders
exilés, comme Hocine Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella,
rentrent en Algérie, leurs formations sont autorisées, les associations féminines et culturelles sortent de
la clandestinité et une presse d'une grande liberté de ton fait son
apparition.
Cependant, le régime ne parvient pas à apaiser
l'agitation. Les mouvements islamistes se regroupent au sein du Front islamique du salut (FIS). Impuissant,
l'Etat cherche à donner des gages à l'opposition par une réislamisation
rampante mais contrôlée. En 1990, le FIS remporte les élections municipales et
commence à appliquer la charia
dans les communes qu'il a conquises (près de la moitié), d'où des
troubles accrus et des agressions contre les femmes. En 1991, le FIS lance une grève générale qui tourne à l'émeute. L'armée
intervient, l'état de siège est instauré et les chefs islamistes sont
arrêtés. La campagne
électorale des législatives de 1991 débouche sur une victoire incontestable du FIS. L'armée obtient, en 1992, la démission de Chadli. Un
Haut Comité d'Etat remplace la présidence de la République. De 1992 à 1999, l'Algérie s'enfonce dans la violence qui, peu à peu, va se transformer en une véritable guerre
civile, l'engrenage terrorisme-répression va faire
100 000 morts selon les organisations internationales, sans compter les militaires et les islamistes. L'organisation systématique de la terreur évolue : les premières
cibles sont les membres des forces de l'ordre, les imams et les
remplaçants des élus du FIS à la tête des communes ; puis des
intellectuels , des journalistes, des hauts responsables, des magistrats et une centaine
d'étrangers (dont, en 1996, sept moines de Tibehirine et l'archevêque
d'Oran) ; à partir de fin 1996, les
massacres systématiques de villageois choquent profondément
l'opinion publique internationale. La répression, elle aussi, évolue : création d'unités militaires et de cours de justice
spéciales, condamnations à mort et exécutions, politique d'armement,
appel des réservistes, ratissage des maquis islamistes par des
opérations militaires massives. A partir de 1995, deux courants principaux se combattent entre eux : l'AIS (Armée islamiste du salut, issue du FIS) et le Groupe
islamiste armé (GIA), des milices se développent.
A partir de l'élection présidentielle de 1995, qui plébiscite Liamine Zeroual,
la restructuration politique s'accélère, le pouvoir s'ouvre aux islamistes modérés du Hamas. Depuis qu'en octobre 1997, l'Armée islamiste du salut
(AIS) a décrété une trêve
unilatérale et sans contrepartie, les observateurs considèrent que le
pouvoir algérien n'est plus en péril, même si la guerre civile est loin
d'être terminée. Restée très prudente, la
France ne peut cependant pas faire abstraction de la mort de citoyens
français et surtout des attentats meurtriers commis à
Paris en 1995-1996. C'est dans ce contexte que le président Zeroual écourte son mandat.
Une campagne électorale relativement libre laisse
entrevoir une possibilité de changement dans la vie politique du pays.
Mais, à la veille du scrutin de 1999, six des sept candidats se retirent, dénonçant les fraudes en faveur d'Abdelaziz Bouteflika. Selon les résultats
officiels, ce dernier obtient 73,8 % des
suffrages. Fort de ce succès, Bouteflika appelle à un
dialogue, notamment avec les islamistes. Une loi sur la
concorde civile, octroyant une amnistie conditionnelle aux islamistes,
est soumise à référendum en septembre. Avec près de 99 % de "oui" et
un taux de participation record (85 %), ce référendum-plébiscite légitime le nouveau président et lui donne une marge
de manœuvre pour engager de profondes réformes. Pourtant, le pays
reste en proie aux assassinats. Malgré la hausse du cours du
pétrole qui parvient à renflouer les finances publiques, les conditions
de vie des Algériens continuent de se dégrader. A partir de 2001, le "ras-le-bol" exprimé en Kabylie déborde largement le cadre régional, le divorce est total entre une
jeunesse sans perspective et un pouvoir vieillissant qui s'appuie sur
une armée réputée corrompue et qui montre une fois de plus la preuve
de ses insuffisances lors du tremblement de terre à Réghaïa en
2003.
Le président Bouteflika, qui bénéficie pendant la
campagne présidentielle de 2004 du soutien de l'administration, des
médias et d'une armée officiellement désengagée de la consultation, est
facilement reconduit dans ses fonctions. Réélu, il reprend le contrôle du FLN et s'emploie à relancer les réformes,
notamment par un Plan de soutien à la croissance, qui accompagne une certaine prospérité,
malheureusement en fait essentiellement liée à l'essor des
hydrocarbures, et ne trouvant guère de traductions concrètes dans le
quotidien des habitants. Il poursuit le processus de normalisation, sans
toutefois pleinement rétablir les libertés : la presse reste muselée et
les opposants ainsi que la Kabylie, sous haute surveillance, tout comme le reste
des provinces. La lutte contre les terroristes reste une priorité,
comme en témoigne la décapitation du Groupe salafiste pour la
prédication et le combat (GSPC). La sécurité s'améliore. Parallèlement, Bouteflika,
désireux d'engager le dialogue avec les chefs religieux les moins
radicaux, et se faisant l'écho d'une aspiration générale à la paix
civile, met en œuvre une politique de réconciliation nationale qu'il
fait adopter par référendum en 2005. Mais, en 2006, le GSPC fait connaître son allégeance à l'internationale djihadiste de
Ben Laden
et devient l'Organisation al-Qaida au pays du
Maghreb islamique (AQMI). D'où l'intensification des
attentats spectaculaires.
Depuis 2005 et son long séjour à Paris pour raisons
médicales, Bouteflika paraît très affaibli et son état de
santé nourrit de nombreuses spéculations. Dans ce
contexte, les élections locales de novembre revêtent un enjeu
supplémentaire, leurs résultats - une participation qui "remonte" à
près de 44 %, avec 30 % pour le FLN, 24,5 % pour le RND, et un recul des
partis islamistes légaux - rassurent quelque peu le pouvoir, même si, en
définitive, ils révèlent l'inquiétante indifférence d'une population
avant tout en proie aux difficultés du quotidien.
L'année 2008 égrène les attentats qui visent le plus
souvent les forces de l'ordre. Par ailleurs, la colère monte à nouveau contre
l'impéritie des autorités, nationales ou locales ; de plus, le gouvernement se montre impuissant
face aux pluies torrentielles d'octobre et aux inondations
catastrophiques qui endeuillent Ghardaïa et ses
alentours.
En 2009, le verdict consacre le
triomphe du président sortant, qui remporte plus de 90 % des voix, avec une participation, officiellement établie aux alentours de
74 % ; les
accusations de fraude tendent à la placer en fait autour de 35 %. Une fois réinstallé, Bouteflika charge son gouvernement de mettre en œuvre le
plan de développement. Par contre, face au regain de violence d'AQMI, l'amnistie générale n'est plus à l'ordre du jour. Après une baisse de la violence en 2010, les groupes, agissant dans le Sud, prospèrent sur une vaste bande sahélienne dans les régions frontalières
avec le Mali, le Niger et la Mauritanie se livrant à divers trafics et
procédant à l’enlèvement de ressortissants occidentaux. Alors que la France intervient
militairement contre ces combattants djihadistes en janvier 2013, le
sud-est du pays est le théâtre d’une spectaculaire et meurtrière prise
d’otages sur le site
gazier de Tiguentourine, par un commando d’AQMI. L’Algérie, dont les intérêts
stratégiques vitaux ont été visés, est ainsi replacée au premier plan
dans la lutte antiterroriste dans la région saharo-sahélienne.
Soucieux d'empêcher sur son territoire tout mouvement d'ampleur de
l'ordre de ceux que connaissent la Tunisie, l'Egypte et la Libye depuis
la fin de l'année 2010, le pouvoir algérien, confronté à une série
d'émeutes contre la hausse des prix en janvier 2011, s'évertue à
désamorcer toute manifestation par une présence policière massive, par
la levée officielle de l'état d'urgence, sauf à Alger,
et par la promesse d'annuler les récentes hausses de prix. Mais la mobilisation sociale des étudiants, enseignants, professionnels de la
santé, cheminots, certains personnels de la Sonatrach,… se poursuit,
incitant le gouvernement à faire des concessions économiques et
sociales. Tentant de prévenir une extension politique de cette vague de
mécontentements, Bouteflika annonce plusieurs réformes
en vue de renforcer la démocratie. Mais le discours du chef
de l’Etat est accueilli avec scepticisme par une grande partie de
l’opposition et de la presse indépendante, ces
réformes sont sévèrement critiquées par l’opposition et la presse indépendante. Lors des élections législatives de 2012, les islamistes du MSP décident de se retirer de la coalition
gouvernementale tout en maintenant leurs ministres ; plus de 40 partis et plus de 2 000 listes participent à ce
scrutin présenté comme décisif. Espérant l’aborder en position de
force, les trois partis islamistes (MSP, Ennahda et El Islah) forment
une Alliance de l’Algérie verte. Si la représentation des femmes augmente avec près d’un tiers des députés, l’équilibre des forces
politiques reste identique, les partis au pouvoir l’emportant
largement : le FLN vient en tête, l’opposition et l’Alliance verte dénoncent la fraude. Mais l’insuccès des islamistes s’explique
probablement aussi par leur association au pouvoir outre les séquelles
et le souvenir de la guerre civile.
En avril 2013, la santé du président se détériore sérieusement, victime d’un accident vasculaire cérébral, Bouteflika est hospitalisé à Paris jusqu’à la mi-juillet. Durant sa convalescence à
Alger, ses apparitions se font très rares et le doute s’installe sur sa
capacité à exercer ses fonctions. L’état d’empêchement prévu par
l’article 88 de la Constitution est évoqué, mais sa candidature à
l’élection présidentielle de 2014 est annoncée. En l’absence du président-candidat qui ne participe à
aucun de ses meetings, ses ministres se chargent de cette campagne
électorale inédite. De leur
côté, plusieurs partis d’opposition laïcs et islamistes parmi lesquels
le MSP, Ennahda et le RCD, appellent à boycotter le scrutin, considéré
comme une mascarade. En réponse à cette contestation, les
représentants du camp présidentiel se contentent de vanter le
bilan gouvernemental, de rappeler aux électeurs le rétablissement de la
paix civile et de brandir les menaces de désordre, voire de
déstabilisation, afin de justifier le maintien du statu quo.
Sans surprise, A. Bouteflika l’emporte dès le premier
tour avec environ 81 % des voix. En baisse par rapport à 2009, le taux
de participation atteint, officiellement, 51,7 %, mais ne dépasse pas
38 % à Alger tandis qu’il avoisine 22 % en Kabylie. S’il est indéniable
que le président conserve des soutiens dans la population, le résultat
est vivement contesté par A. Benflis crédité de 12 % des suffrages, qui
dénonce une fraude massive et annonce son engagement plus actif
dans la vie politique.
La visite du président François Hollande,
en décembre 2012, marque une amélioration notable des relations entre
les deux pays.
L’Atlas tellien, au nord, et l’Atlas saharien, au sud, forment deux ensembles de reliefs se rapprochant en allant vers l’est. La bande du Tell est formée de chaînes de montagnes (l’Ouarsenis, le Chenoua, le Djurdjura, …). L’Atlas saharien rejoint la bande du Tell, et se continue dans les Aurès, culminant à plus de 2 300 m. Il est limité au sud par plusieurs oasis constituant ce qui est souvent appelé la Porte du désert.
La partie saharienne qui couvre plus de 80 % de la superficie de l’Algérie, soit environ 2 millions de kilomètres carrés, est constituée principalement de regs, d’ergs, d’oasis et de massifs montagneux.
Au nord du Sahara algérien, les grands ergs, Occidental, à l’ouest, et Oriental, à l’est, séparés par des plateaux rocheux comme la région du Mzab et bordés au sud par le plateau de Tademaït, constituent d’immenses mers de sable ponctuées d’oasis donnant parfois vie à d’importantes palmeraies. Au sud-ouest s’étendent les ergs Iguidi et Chech, immensité de dunes de sable linéaires largement espacées les unes des autres.
Plus au sud, au cœur du Sahara, le massif du Hoggar, dont le mont Tahat est le point culminant de l’Algérie, est constitué de roches volcaniques formant des pics, des aiguilles volcaniques et de hauts plateaux désertiques. A l’est du Hoggar, le tassili n’Ajjer, haut plateau aride perché à plus de 1 000 m d’altitude, dresse des formations rocheuses fortement érodées émergeant des dunes de sables, donnant parfois au relief un aspect de paysage lunaire.
Climat sec caractérisé par de très fortes variations de température entre le jour et la nuit. L’absence d’humidité rend la chaleur ou le froid beaucoup plus supportables que sous nos latitudes.
D’octobre à la mi-novembre et de la mi-février à avril, les températures diurnes sont douces et agréables, et les températures nocturnes sont fraîches.
En plein hiver, il peut geler la nuit. Prévoyez donc un équipement grand froid pour les circuits en décembre, janvier (en altitude, sur l’Atakor et le plateau des Ajjers, la température nocturne peut descendre nettement en dessous de 0 °C).
Les pluies sont extrêmement rares, mais peuvent se produire en toute saison.
- Températures moyennes maximales et minimales en °C selon les régions :
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avril |
Djanet |
30 - 11 |
27 - 9 |
22 - 5 |
20 - 3 |
22 - 5 |
26 - 8 |
30 - 10 |
Tamanrasset |
28 - 10 |
25 - 6 |
20 - 3 |
19 - 1 |
21 - 2 |
25 - 8 |
29 - 12 |
Timimoun |
29 - 14 |
27 - 11 |
24 - 6 |
22 - 5 |
23 - 6 |
27 - 9 |
30 - 12 |
Économie
L'Algérie,
dans son ensemble, manque d'eau. L'agriculture sèche est soumise à tous les caprices des
précipitations, et ce d'autant plus que l'on s'enfonce vers le sud. Les bons sols sont rares. Les ressources du sous-sol ne compensent pas entièrement les durs handicaps du milieu. L'Algérie dispose d'importants gisements de phosphate, de minerais de fer
et de quelques mines de plomb, de zinc et de cuivre. Le pétrole et le gaz naturel du Sahara constituent une richesse assez importante et représentent 97 % des recettes d'exportations et plus du tiers du produit intérieur brut. Les richesses pétrolières et gazières ont fourni la base d'une importante industrie pétrochimique et sidérurgique
ainsi que celle d'une ambitieuse politique d'équipements et
d'infrastructures.
Société
L’Algérie est encore globalement peu peuplée et sa population très inégalement répartie. Les habitants se concentrent sur le
littoral, au climat méditerranéen, ou à proximité. Le Sahara est
quasiment vide, excepté les oasis et les zones d'exploitation de pétrole
et de gaz. En
majorité musulmane, elle juxtapose arabophones (largement majoritaires) et
berbérophones (Aurès, Kabylie).
Le taux de natalité, très élevé jusqu’au milieu des années 1980,
explique la grande jeunesse de la population (le tiers des habitants a
moins de 15 ans). Ce taux a aujourd’hui beaucoup baissé et le pays
termine sa transition démographique.
Désormais, la majorité de la population est citadine et se concentre dans les grandes agglomérations (Alger, Oran, Constantine, Annaba). Plus de 2 millions d’Algériens vivent à l’étranger, dont la moitié en France.
La femme algérienne a atteint des niveaux importants dans plusieurs domaines dont l’éducation, néanmoins elle est toujours considérée comme mineure devant l’Etat algérien, ce qui la prive de droits fondamentaux comme la prise de décision, même au plan personnel.
Véritable carrefour de rencontres entre les cultures berbère, arabo-islamique, africaine, méditerranéenne et occidentale, l’Algérie a une culture riche. Les Touaregs sont des Berbères nomades vivant dans le Sahara. Leur langue est appelée tamasheq, tamajaq ou tamahaq, selon les régions. Ils utilisent un alphabet appelé tifinagh (prononcer “tifinar”). Descendants des premiers habitants de l’Afrique du Nord, les Touaregs portent traditionnellement un long vêtement et un chèche appelé taguelmoust ou encore turban. Traditionnellement, l’homme ne quitte jamais son turban fait en lin dont la teinture tend à déteindre sur la peau, valant au Targui (singulier de Touareg) son surnom d’homme bleu.
L'histoire du pays
L'histoire
Dès la fin du IIe millénaire avant J.-C., les Phéniciens établissent des ports dans le Maghreb central. Avec la fondation de Carthage (814 avant J.-C.), les rivages de l'Algérie passent
sous la domination des Carthaginois, qui y fondent des établissements, se contentant d'entretenir dans l'intérieur les rivalités des
chefs et de soutenir ceux qui reconnaissent leur
suzeraineté. Rome poursuit la même politique, puis, progressivement développe et assure une grande prospérité au pays, qui se romanise et se christianise. Au début du VIIIe siècle, le Maghreb est soumis aux Arabes, l'islamisation est achevée vers les années 710-720. Les gouverneurs se succèdent, les Arabes doivent
constamment lutter contre les révoltes berbères ; petit à petit, le pays se morcelle en émirats
plus ou moins indépendants. L'Algérie n'acquiert une certaine unité politique qu'avec l'arrivée en 1514, des corsaires turcs, Baba Arudj et Khayr al-Din (les frères Barberousse). En 1533, l'Algérie est rattachée à l'Empire ottoman ; la
piraterie, à laquelle elle se livre en Méditerranée, lui procure d'importantes ressources
en butin et en esclaves.
Le pacha d'Alger, nommé par le sultan, doit, à partir du milieu du XVIIe, partager son autorité avec celle de l'agha élu par la milice algéroise, puis avec un dey. En 1711, le dey s'arroge l'autorité. Profitant de divers incidents entre le dey d'Alger et le gouvernement français, en 1830, la France entreprend une action
militaire. Certains chefs arabes, dont Abd el-Kader,
émir de Mascara, et le bey de Constantine Hadjdj Ahmad, se dressent
contre les Français qui tentent de négocier. Abd el-Kader organise une
véritable armée, et, après s'être assuré
de l'appui du sultan du Maroc, déclare la guerre à la France en 1839. La France se décide alors à la conquête. C'est l'œuvre de Bugeaud ; Abd el-Kader finit par se rendre en 1847, ce qui marque la fin de la conquête.
La France hésite entre une politique d'assimilation et une politique de semi-autonomie : les affaires locales sont réparties
entre neuf ministères parisiens ou les pouvoirs du
gouverneur général sont renforcés. La colonisation permet l'ouverture de routes, la construction de
voies ferrées, le défrichement de nouvelles terres ; les cultures de
céréales et de vigne se développent rapidement ; du sous-sol
sont extraits le fer et le phosphate ; Alger
devient le deuxième port français. Le nombre des colons s'accroît, ainsi se constitue une
importante communauté européenne. Mais les autochtones ne sont pas assimilés.
Avec l'armistice de juin 1940, l'Algérie reste sous l'autorité du gouvernement de Vichy. En 1942, avec le débarquement allié en Afrique du Nord, l'Algérie devient la base arrière des forces anglo-américaines et françaises engagées en Tunisie, puis
contribue, comme la Tunisie et le Maroc, à la formation d'une nouvelle
armée française, équipée par les Américains. La perte du prestige de la France due à la défaite de 1940, la
participation des Algériens à l'effort de guerre incitent les
leaders musulmans à réclamer le partage du pouvoir. En 1943, Ferhat Abbas,
fondateur de l'Union populaire algérienne pour l'accession à
la citoyenneté française des musulmans, signe, avec 28 élus musulmans, le Manifeste du peuple algérien, à la
fois apologie et procès de la culture et de la colonisation françaises,
dont l'abolition est réclamée. En 1944, la conférence de Brazzaville, qui promet l'émancipation des peuples coloniaux et leur
intégration dans le cadre d'une "Union française", suscite de nouveaux
espoirs. Mais cette autonomie, qui, pour les Berbères, représentait l'indépendance totale, n'étant pas accordée, une insurrection éclate en Kabylie et dans le Constantinois ; la répression est très sévère. Un courant
nationaliste révolutionnaire clandestin se développe, et en 1954 est créé le Comité
révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) ;
Hocine Aït Ahmed, Ben Bella
et Khider assurent
l'approvisionnement en armes des groupes clandestins, un soulèvement organisé est fixé au 1er novembre 1954. La révolte éclate et surprend totalement les autorités, qui ne croient qu'à un
soulèvement tribal analogue aux révoltes antérieures, alors que le
mouvement a été préparé de longue date.
Le soulèvement s'étend à tout le pays. L'action militaire des insurgés se double d'une
action politique visant à constituer un "Gouvernement algérien libre" disposant d'une capitale en Algérie. Une Armée de libération
nationale est créée au service du Front de libération nationale (FLN). A l'intérieur même du FLN, les différences subsistent entre les militaires (Ben Bella), les politiques (Lahouel, Ferhat Abbas,
Ahmed Francis) et les religieux (El-Medani). Le gouvernement français essaie de déjouer l'insurrection générale
par des mesures militaires - rappel des disponibles, proclamation de l'état d'urgence, quadrillage du terrain à l'aide de
400 000 hommes. En 1958, à peine investi des pleins pouvoirs, le général
de Gaulle se rend en Algérie pour rétablir l'unité nationale ; il donne la priorité aux problèmes économiques et sociaux et fait
étudier un plan quinquennal de développement. La déclaration du chef de l'Etat de 1959 qui proclame le droit des Algériens à l'autodétermination et
propose une triple option – sécession, francisation ou fédération –, a un grand retentissement. Malgré les manifestations d'hostilité, des rencontres officielles entre la France et le FLN ont lieu. Après l'allocution du 4 novembre 1960, au cours de
laquelle de Gaulle précise ce qu'il entend par "Algérie algérienne",
voire par "République algérienne", le climat s'alourdit encore à
Alger. L'annonce d'ouverture de pourparlers officiels à Évian provoque
la rébellion de certains militaires (putsch d'Alger d'avril 1961). Les partisans de l'Algérie
française se regroupent au sein de l'Organisation armée secrète (OAS).
Malgré la multiplication des heurts entre communautés
européenne et musulmane, un accord général sur les modalités de
l'autodétermination est conclu à Évian (accords d'Évian,
18 mars 1962) et un cessez-le-feu intervient. Le référendum
d'autodétermination de juillet 1962 donne une très forte majorité en faveur de l'indépendance, mais coïncide avec une grave crise au sein du FLN, entre Ben Khedda et Ben Bella. Ben Bella s'impose et devient en 1962 chef du premier gouvernement algérien.
Le nouveau gouvernement s'emploie à réduire l'opposition intérieure et à résoudre les graves difficultés économiques créées par le
départ massif des Européens. Le chômage atteint 70 % des travailleurs
et plus de 1 million d'hectares de
terre sont vacants. La Constitution, approuvée par référendum en 1963,
établit un régime présidentiel, avec un parti unique, le FLN de Ben
Bella, qui est élu président de la République. Les divergences entre le parti et l'armée s'accentuent ; en 1965, Ben Bella
est renversé par les militaires, qui, sous la direction
du colonel Houari Boumediene, instaurent un Conseil de la révolution. Durant treize ans, Boumediene
exerce un pouvoir autoritaire,
compensé par une redistribution de la rente
pétrolière. Les principaux axes de sa politique sont le développement de l'enseignement, la récupération des richesses
nationales en hydrocarbures, une politique économique étatiste à
coloration marxiste axée sur l'industrialisation. La mainmise de Boumediene et de son équipe, essentiellement des militaires, sur tous les rouages politiques
ne va toutefois pas sans
contestation, les anciens chefs de l'armée de libération résistent, les étudiants protestent, les campagnes et les commerçants se rebellent. Mais cette politique de
nationalisations et de gestion socialiste, d'investissements considérables dans l'industrie et les infrastructures - avec leurs retombées sociales - neutralisent les revendications de démocratie et de
libre expression et affermissent le régime. En politique extérieure, l'Algérie est le point de
ralliement de tous les mouvements de libération africains, américains et, surtout, de la résistance palestinienne. Les relations déjà tendues avec le voisin
marocain, en dépit des accords de 1972, se
rompent lors de la crise du Sahara occidental, où l'Algérie soutient le Front Polisario. Boumedienne décède en décembre 1978.
En janvier 1979, le colonel Chadli,
membre du Conseil de la révolution, est élu à la présidence. Libéralisant la vie économique, Chadli met un terme à l'option
socialiste en restructurant les entreprises publiques, les lois agraires sont modifiées. L'Algérie se rapproche de la
France, concluant d'importants accords sur la
fourniture de gaz et de gros contrats d'équipement. Chadli améliore les rapports avec les autres pays maghrébins en signant des
traités de fraternité et de concorde avec la Tunisie, la
Mauritanie, et en rétablissant les relations avec le
Maroc. En revanche, il prend ses distances vis-à-vis des problèmes du
Moyen-Orient. L'ère Chadli est marquée par la montée des troubles
internes : revendications culturelles
berbères et naissance de la vague islamiste. A partir de 1985-1986, la chute des
cours du pétrole et la baisse du dollar aggravent les
problèmes sociaux, avec la fin de l'Etat providence.
Dès lors, grèves, manifestations contre la cherté de la vie et les pénuries, y compris d'eau, contre la
privatisation des terres agricoles se multiplient. Parallèlement, les revendications islamistes se durcissent, entraînant
arrestations et procès. Réélu à la présidence en 1988, Chadli fait amender la Constitution par
référendum dans un sens plus libéral, supprime la
référence au socialisme et autorise le multipartisme. Les leaders
exilés, comme Hocine Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella,
rentrent en Algérie, leurs formations sont autorisées, les associations féminines et culturelles sortent de
la clandestinité et une presse d'une grande liberté de ton fait son
apparition.
Cependant, le régime ne parvient pas à apaiser
l'agitation. Les mouvements islamistes se regroupent au sein du Front islamique du salut (FIS). Impuissant,
l'Etat cherche à donner des gages à l'opposition par une réislamisation
rampante mais contrôlée. En 1990, le FIS remporte les élections municipales et
commence à appliquer la charia
dans les communes qu'il a conquises (près de la moitié), d'où des
troubles accrus et des agressions contre les femmes. En 1991, le FIS lance une grève générale qui tourne à l'émeute. L'armée
intervient, l'état de siège est instauré et les chefs islamistes sont
arrêtés. La campagne
électorale des législatives de 1991 débouche sur une victoire incontestable du FIS. L'armée obtient, en 1992, la démission de Chadli. Un
Haut Comité d'Etat remplace la présidence de la République. De 1992 à 1999, l'Algérie s'enfonce dans la violence qui, peu à peu, va se transformer en une véritable guerre
civile, l'engrenage terrorisme-répression va faire
100 000 morts selon les organisations internationales, sans compter les militaires et les islamistes. L'organisation systématique de la terreur évolue : les premières
cibles sont les membres des forces de l'ordre, les imams et les
remplaçants des élus du FIS à la tête des communes ; puis des
intellectuels , des journalistes, des hauts responsables, des magistrats et une centaine
d'étrangers (dont, en 1996, sept moines de Tibehirine et l'archevêque
d'Oran) ; à partir de fin 1996, les
massacres systématiques de villageois choquent profondément
l'opinion publique internationale. La répression, elle aussi, évolue : création d'unités militaires et de cours de justice
spéciales, condamnations à mort et exécutions, politique d'armement,
appel des réservistes, ratissage des maquis islamistes par des
opérations militaires massives. A partir de 1995, deux courants principaux se combattent entre eux : l'AIS (Armée islamiste du salut, issue du FIS) et le Groupe
islamiste armé (GIA), des milices se développent.
A partir de l'élection présidentielle de 1995, qui plébiscite Liamine Zeroual,
la restructuration politique s'accélère, le pouvoir s'ouvre aux islamistes modérés du Hamas. Depuis qu'en octobre 1997, l'Armée islamiste du salut
(AIS) a décrété une trêve
unilatérale et sans contrepartie, les observateurs considèrent que le
pouvoir algérien n'est plus en péril, même si la guerre civile est loin
d'être terminée. Restée très prudente, la
France ne peut cependant pas faire abstraction de la mort de citoyens
français et surtout des attentats meurtriers commis à
Paris en 1995-1996. C'est dans ce contexte que le président Zeroual écourte son mandat.
Une campagne électorale relativement libre laisse
entrevoir une possibilité de changement dans la vie politique du pays.
Mais, à la veille du scrutin de 1999, six des sept candidats se retirent, dénonçant les fraudes en faveur d'Abdelaziz Bouteflika. Selon les résultats
officiels, ce dernier obtient 73,8 % des
suffrages. Fort de ce succès, Bouteflika appelle à un
dialogue, notamment avec les islamistes. Une loi sur la
concorde civile, octroyant une amnistie conditionnelle aux islamistes,
est soumise à référendum en septembre. Avec près de 99 % de "oui" et
un taux de participation record (85 %), ce référendum-plébiscite légitime le nouveau président et lui donne une marge
de manœuvre pour engager de profondes réformes. Pourtant, le pays
reste en proie aux assassinats. Malgré la hausse du cours du
pétrole qui parvient à renflouer les finances publiques, les conditions
de vie des Algériens continuent de se dégrader. A partir de 2001, le "ras-le-bol" exprimé en Kabylie déborde largement le cadre régional, le divorce est total entre une
jeunesse sans perspective et un pouvoir vieillissant qui s'appuie sur
une armée réputée corrompue et qui montre une fois de plus la preuve
de ses insuffisances lors du tremblement de terre à Réghaïa en
2003.
Le président Bouteflika, qui bénéficie pendant la
campagne présidentielle de 2004 du soutien de l'administration, des
médias et d'une armée officiellement désengagée de la consultation, est
facilement reconduit dans ses fonctions. Réélu, il reprend le contrôle du FLN et s'emploie à relancer les réformes,
notamment par un Plan de soutien à la croissance, qui accompagne une certaine prospérité,
malheureusement en fait essentiellement liée à l'essor des
hydrocarbures, et ne trouvant guère de traductions concrètes dans le
quotidien des habitants. Il poursuit le processus de normalisation, sans
toutefois pleinement rétablir les libertés : la presse reste muselée et
les opposants ainsi que la Kabylie, sous haute surveillance, tout comme le reste
des provinces. La lutte contre les terroristes reste une priorité,
comme en témoigne la décapitation du Groupe salafiste pour la
prédication et le combat (GSPC). La sécurité s'améliore. Parallèlement, Bouteflika,
désireux d'engager le dialogue avec les chefs religieux les moins
radicaux, et se faisant l'écho d'une aspiration générale à la paix
civile, met en œuvre une politique de réconciliation nationale qu'il
fait adopter par référendum en 2005. Mais, en 2006, le GSPC fait connaître son allégeance à l'internationale djihadiste de
Ben Laden
et devient l'Organisation al-Qaida au pays du
Maghreb islamique (AQMI). D'où l'intensification des
attentats spectaculaires.
Depuis 2005 et son long séjour à Paris pour raisons
médicales, Bouteflika paraît très affaibli et son état de
santé nourrit de nombreuses spéculations. Dans ce
contexte, les élections locales de novembre revêtent un enjeu
supplémentaire, leurs résultats - une participation qui "remonte" à
près de 44 %, avec 30 % pour le FLN, 24,5 % pour le RND, et un recul des
partis islamistes légaux - rassurent quelque peu le pouvoir, même si, en
définitive, ils révèlent l'inquiétante indifférence d'une population
avant tout en proie aux difficultés du quotidien.
L'année 2008 égrène les attentats qui visent le plus
souvent les forces de l'ordre. Par ailleurs, la colère monte à nouveau contre
l'impéritie des autorités, nationales ou locales ; de plus, le gouvernement se montre impuissant
face aux pluies torrentielles d'octobre et aux inondations
catastrophiques qui endeuillent Ghardaïa et ses
alentours.
En 2009, le verdict consacre le
triomphe du président sortant, qui remporte plus de 90 % des voix, avec une participation, officiellement établie aux alentours de
74 % ; les
accusations de fraude tendent à la placer en fait autour de 35 %. Une fois réinstallé, Bouteflika charge son gouvernement de mettre en œuvre le
plan de développement. Par contre, face au regain de violence d'AQMI, l'amnistie générale n'est plus à l'ordre du jour. Après une baisse de la violence en 2010, les groupes, agissant dans le Sud, prospèrent sur une vaste bande sahélienne dans les régions frontalières
avec le Mali, le Niger et la Mauritanie se livrant à divers trafics et
procédant à l’enlèvement de ressortissants occidentaux. Alors que la France intervient
militairement contre ces combattants djihadistes en janvier 2013, le
sud-est du pays est le théâtre d’une spectaculaire et meurtrière prise
d’otages sur le site
gazier de Tiguentourine, par un commando d’AQMI. L’Algérie, dont les intérêts
stratégiques vitaux ont été visés, est ainsi replacée au premier plan
dans la lutte antiterroriste dans la région saharo-sahélienne.
Soucieux d'empêcher sur son territoire tout mouvement d'ampleur de
l'ordre de ceux que connaissent la Tunisie, l'Egypte et la Libye depuis
la fin de l'année 2010, le pouvoir algérien, confronté à une série
d'émeutes contre la hausse des prix en janvier 2011, s'évertue à
désamorcer toute manifestation par une présence policière massive, par
la levée officielle de l'état d'urgence, sauf à Alger,
et par la promesse d'annuler les récentes hausses de prix. Mais la mobilisation sociale des étudiants, enseignants, professionnels de la
santé, cheminots, certains personnels de la Sonatrach,… se poursuit,
incitant le gouvernement à faire des concessions économiques et
sociales. Tentant de prévenir une extension politique de cette vague de
mécontentements, Bouteflika annonce plusieurs réformes
en vue de renforcer la démocratie. Mais le discours du chef
de l’Etat est accueilli avec scepticisme par une grande partie de
l’opposition et de la presse indépendante, ces
réformes sont sévèrement critiquées par l’opposition et la presse indépendante. Lors des élections législatives de 2012, les islamistes du MSP décident de se retirer de la coalition
gouvernementale tout en maintenant leurs ministres ; plus de 40 partis et plus de 2 000 listes participent à ce
scrutin présenté comme décisif. Espérant l’aborder en position de
force, les trois partis islamistes (MSP, Ennahda et El Islah) forment
une Alliance de l’Algérie verte. Si la représentation des femmes augmente avec près d’un tiers des députés, l’équilibre des forces
politiques reste identique, les partis au pouvoir l’emportant
largement : le FLN vient en tête, l’opposition et l’Alliance verte dénoncent la fraude. Mais l’insuccès des islamistes s’explique
probablement aussi par leur association au pouvoir outre les séquelles
et le souvenir de la guerre civile.
En avril 2013, la santé du président se détériore sérieusement, victime d’un accident vasculaire cérébral, Bouteflika est hospitalisé à Paris jusqu’à la mi-juillet. Durant sa convalescence à
Alger, ses apparitions se font très rares et le doute s’installe sur sa
capacité à exercer ses fonctions. L’état d’empêchement prévu par
l’article 88 de la Constitution est évoqué, mais sa candidature à
l’élection présidentielle de 2014 est annoncée. En l’absence du président-candidat qui ne participe à
aucun de ses meetings, ses ministres se chargent de cette campagne
électorale inédite. De leur
côté, plusieurs partis d’opposition laïcs et islamistes parmi lesquels
le MSP, Ennahda et le RCD, appellent à boycotter le scrutin, considéré
comme une mascarade. En réponse à cette contestation, les
représentants du camp présidentiel se contentent de vanter le
bilan gouvernemental, de rappeler aux électeurs le rétablissement de la
paix civile et de brandir les menaces de désordre, voire de
déstabilisation, afin de justifier le maintien du statu quo.
Sans surprise, A. Bouteflika l’emporte dès le premier
tour avec environ 81 % des voix. En baisse par rapport à 2009, le taux
de participation atteint, officiellement, 51,7 %, mais ne dépasse pas
38 % à Alger tandis qu’il avoisine 22 % en Kabylie. S’il est indéniable
que le président conserve des soutiens dans la population, le résultat
est vivement contesté par A. Benflis crédité de 12 % des suffrages, qui
dénonce une fraude massive et annonce son engagement plus actif
dans la vie politique.
La visite du président François Hollande,
en décembre 2012, marque une amélioration notable des relations entre
les deux pays.
Le taux de natalité, très élevé jusqu’au milieu des années 1980, explique la grande jeunesse de la population (le tiers des habitants a moins de 15 ans). Ce taux a aujourd’hui beaucoup baissé et le pays termine sa transition démographique. Désormais, la majorité de la population est citadine et se concentre dans les grandes agglomérations (Alger, Oran, Constantine, Annaba). Plus de 2 millions d’Algériens vivent à l’étranger, dont la moitié en France.
Véritable carrefour de rencontres entre les cultures berbère, arabo-islamique, africaine, méditerranéenne et occidentale, l’Algérie a une culture riche. Les Touaregs sont des Berbères nomades vivant dans le Sahara. Leur langue est appelée tamasheq, tamajaq ou tamahaq, selon les régions. Ils utilisent un alphabet appelé tifinagh (prononcer “tifinar”). Descendants des premiers habitants de l’Afrique du Nord, les Touaregs portent traditionnellement un long vêtement et un chèche appelé taguelmoust ou encore turban. Traditionnellement, l’homme ne quitte jamais son turban fait en lin dont la teinture tend à déteindre sur la peau, valant au Targui (singulier de Touareg) son surnom d’homme bleu.
L'histoire du pays
L'histoire
Dès la fin du IIe millénaire avant J.-C., les Phéniciens établissent des ports dans le Maghreb central. Avec la fondation de Carthage (814 avant J.-C.), les rivages de l'Algérie passent
sous la domination des Carthaginois, qui y fondent des établissements, se contentant d'entretenir dans l'intérieur les rivalités des
chefs et de soutenir ceux qui reconnaissent leur
suzeraineté. Rome poursuit la même politique, puis, progressivement développe et assure une grande prospérité au pays, qui se romanise et se christianise. Au début du VIIIe siècle, le Maghreb est soumis aux Arabes, l'islamisation est achevée vers les années 710-720. Les gouverneurs se succèdent, les Arabes doivent
constamment lutter contre les révoltes berbères ; petit à petit, le pays se morcelle en émirats
plus ou moins indépendants. L'Algérie n'acquiert une certaine unité politique qu'avec l'arrivée en 1514, des corsaires turcs, Baba Arudj et Khayr al-Din (les frères Barberousse). En 1533, l'Algérie est rattachée à l'Empire ottoman ; la
piraterie, à laquelle elle se livre en Méditerranée, lui procure d'importantes ressources
en butin et en esclaves.
Le pacha d'Alger, nommé par le sultan, doit, à partir du milieu du XVIIe, partager son autorité avec celle de l'agha élu par la milice algéroise, puis avec un dey. En 1711, le dey s'arroge l'autorité. Profitant de divers incidents entre le dey d'Alger et le gouvernement français, en 1830, la France entreprend une action
militaire. Certains chefs arabes, dont Abd el-Kader,
émir de Mascara, et le bey de Constantine Hadjdj Ahmad, se dressent
contre les Français qui tentent de négocier. Abd el-Kader organise une
véritable armée, et, après s'être assuré
de l'appui du sultan du Maroc, déclare la guerre à la France en 1839. La France se décide alors à la conquête. C'est l'œuvre de Bugeaud ; Abd el-Kader finit par se rendre en 1847, ce qui marque la fin de la conquête.
La France hésite entre une politique d'assimilation et une politique de semi-autonomie : les affaires locales sont réparties
entre neuf ministères parisiens ou les pouvoirs du
gouverneur général sont renforcés. La colonisation permet l'ouverture de routes, la construction de
voies ferrées, le défrichement de nouvelles terres ; les cultures de
céréales et de vigne se développent rapidement ; du sous-sol
sont extraits le fer et le phosphate ; Alger
devient le deuxième port français. Le nombre des colons s'accroît, ainsi se constitue une
importante communauté européenne. Mais les autochtones ne sont pas assimilés.
Avec l'armistice de juin 1940, l'Algérie reste sous l'autorité du gouvernement de Vichy. En 1942, avec le débarquement allié en Afrique du Nord, l'Algérie devient la base arrière des forces anglo-américaines et françaises engagées en Tunisie, puis
contribue, comme la Tunisie et le Maroc, à la formation d'une nouvelle
armée française, équipée par les Américains. La perte du prestige de la France due à la défaite de 1940, la
participation des Algériens à l'effort de guerre incitent les
leaders musulmans à réclamer le partage du pouvoir. En 1943, Ferhat Abbas,
fondateur de l'Union populaire algérienne pour l'accession à
la citoyenneté française des musulmans, signe, avec 28 élus musulmans, le Manifeste du peuple algérien, à la
fois apologie et procès de la culture et de la colonisation françaises,
dont l'abolition est réclamée. En 1944, la conférence de Brazzaville, qui promet l'émancipation des peuples coloniaux et leur
intégration dans le cadre d'une "Union française", suscite de nouveaux
espoirs. Mais cette autonomie, qui, pour les Berbères, représentait l'indépendance totale, n'étant pas accordée, une insurrection éclate en Kabylie et dans le Constantinois ; la répression est très sévère. Un courant
nationaliste révolutionnaire clandestin se développe, et en 1954 est créé le Comité
révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) ;
Hocine Aït Ahmed, Ben Bella
et Khider assurent
l'approvisionnement en armes des groupes clandestins, un soulèvement organisé est fixé au 1er novembre 1954. La révolte éclate et surprend totalement les autorités, qui ne croient qu'à un
soulèvement tribal analogue aux révoltes antérieures, alors que le
mouvement a été préparé de longue date.
Le soulèvement s'étend à tout le pays. L'action militaire des insurgés se double d'une
action politique visant à constituer un "Gouvernement algérien libre" disposant d'une capitale en Algérie. Une Armée de libération
nationale est créée au service du Front de libération nationale (FLN). A l'intérieur même du FLN, les différences subsistent entre les militaires (Ben Bella), les politiques (Lahouel, Ferhat Abbas,
Ahmed Francis) et les religieux (El-Medani). Le gouvernement français essaie de déjouer l'insurrection générale
par des mesures militaires - rappel des disponibles, proclamation de l'état d'urgence, quadrillage du terrain à l'aide de
400 000 hommes. En 1958, à peine investi des pleins pouvoirs, le général
de Gaulle se rend en Algérie pour rétablir l'unité nationale ; il donne la priorité aux problèmes économiques et sociaux et fait
étudier un plan quinquennal de développement. La déclaration du chef de l'Etat de 1959 qui proclame le droit des Algériens à l'autodétermination et
propose une triple option – sécession, francisation ou fédération –, a un grand retentissement. Malgré les manifestations d'hostilité, des rencontres officielles entre la France et le FLN ont lieu. Après l'allocution du 4 novembre 1960, au cours de
laquelle de Gaulle précise ce qu'il entend par "Algérie algérienne",
voire par "République algérienne", le climat s'alourdit encore à
Alger. L'annonce d'ouverture de pourparlers officiels à Évian provoque
la rébellion de certains militaires (putsch d'Alger d'avril 1961). Les partisans de l'Algérie
française se regroupent au sein de l'Organisation armée secrète (OAS).
Malgré la multiplication des heurts entre communautés
européenne et musulmane, un accord général sur les modalités de
l'autodétermination est conclu à Évian (accords d'Évian,
18 mars 1962) et un cessez-le-feu intervient. Le référendum
d'autodétermination de juillet 1962 donne une très forte majorité en faveur de l'indépendance, mais coïncide avec une grave crise au sein du FLN, entre Ben Khedda et Ben Bella. Ben Bella s'impose et devient en 1962 chef du premier gouvernement algérien.
Le nouveau gouvernement s'emploie à réduire l'opposition intérieure et à résoudre les graves difficultés économiques créées par le
départ massif des Européens. Le chômage atteint 70 % des travailleurs
et plus de 1 million d'hectares de
terre sont vacants. La Constitution, approuvée par référendum en 1963,
établit un régime présidentiel, avec un parti unique, le FLN de Ben
Bella, qui est élu président de la République. Les divergences entre le parti et l'armée s'accentuent ; en 1965, Ben Bella
est renversé par les militaires, qui, sous la direction
du colonel Houari Boumediene, instaurent un Conseil de la révolution. Durant treize ans, Boumediene
exerce un pouvoir autoritaire,
compensé par une redistribution de la rente
pétrolière. Les principaux axes de sa politique sont le développement de l'enseignement, la récupération des richesses
nationales en hydrocarbures, une politique économique étatiste à
coloration marxiste axée sur l'industrialisation. La mainmise de Boumediene et de son équipe, essentiellement des militaires, sur tous les rouages politiques
ne va toutefois pas sans
contestation, les anciens chefs de l'armée de libération résistent, les étudiants protestent, les campagnes et les commerçants se rebellent. Mais cette politique de
nationalisations et de gestion socialiste, d'investissements considérables dans l'industrie et les infrastructures - avec leurs retombées sociales - neutralisent les revendications de démocratie et de
libre expression et affermissent le régime. En politique extérieure, l'Algérie est le point de
ralliement de tous les mouvements de libération africains, américains et, surtout, de la résistance palestinienne. Les relations déjà tendues avec le voisin
marocain, en dépit des accords de 1972, se
rompent lors de la crise du Sahara occidental, où l'Algérie soutient le Front Polisario. Boumedienne décède en décembre 1978.
En janvier 1979, le colonel Chadli,
membre du Conseil de la révolution, est élu à la présidence. Libéralisant la vie économique, Chadli met un terme à l'option
socialiste en restructurant les entreprises publiques, les lois agraires sont modifiées. L'Algérie se rapproche de la
France, concluant d'importants accords sur la
fourniture de gaz et de gros contrats d'équipement. Chadli améliore les rapports avec les autres pays maghrébins en signant des
traités de fraternité et de concorde avec la Tunisie, la
Mauritanie, et en rétablissant les relations avec le
Maroc. En revanche, il prend ses distances vis-à-vis des problèmes du
Moyen-Orient. L'ère Chadli est marquée par la montée des troubles
internes : revendications culturelles
berbères et naissance de la vague islamiste. A partir de 1985-1986, la chute des
cours du pétrole et la baisse du dollar aggravent les
problèmes sociaux, avec la fin de l'Etat providence.
Dès lors, grèves, manifestations contre la cherté de la vie et les pénuries, y compris d'eau, contre la
privatisation des terres agricoles se multiplient. Parallèlement, les revendications islamistes se durcissent, entraînant
arrestations et procès. Réélu à la présidence en 1988, Chadli fait amender la Constitution par
référendum dans un sens plus libéral, supprime la
référence au socialisme et autorise le multipartisme. Les leaders
exilés, comme Hocine Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella,
rentrent en Algérie, leurs formations sont autorisées, les associations féminines et culturelles sortent de
la clandestinité et une presse d'une grande liberté de ton fait son
apparition.
Cependant, le régime ne parvient pas à apaiser
l'agitation. Les mouvements islamistes se regroupent au sein du Front islamique du salut (FIS). Impuissant,
l'Etat cherche à donner des gages à l'opposition par une réislamisation
rampante mais contrôlée. En 1990, le FIS remporte les élections municipales et
commence à appliquer la charia
dans les communes qu'il a conquises (près de la moitié), d'où des
troubles accrus et des agressions contre les femmes. En 1991, le FIS lance une grève générale qui tourne à l'émeute. L'armée
intervient, l'état de siège est instauré et les chefs islamistes sont
arrêtés. La campagne
électorale des législatives de 1991 débouche sur une victoire incontestable du FIS. L'armée obtient, en 1992, la démission de Chadli. Un
Haut Comité d'Etat remplace la présidence de la République. De 1992 à 1999, l'Algérie s'enfonce dans la violence qui, peu à peu, va se transformer en une véritable guerre
civile, l'engrenage terrorisme-répression va faire
100 000 morts selon les organisations internationales, sans compter les militaires et les islamistes. L'organisation systématique de la terreur évolue : les premières
cibles sont les membres des forces de l'ordre, les imams et les
remplaçants des élus du FIS à la tête des communes ; puis des
intellectuels , des journalistes, des hauts responsables, des magistrats et une centaine
d'étrangers (dont, en 1996, sept moines de Tibehirine et l'archevêque
d'Oran) ; à partir de fin 1996, les
massacres systématiques de villageois choquent profondément
l'opinion publique internationale. La répression, elle aussi, évolue : création d'unités militaires et de cours de justice
spéciales, condamnations à mort et exécutions, politique d'armement,
appel des réservistes, ratissage des maquis islamistes par des
opérations militaires massives. A partir de 1995, deux courants principaux se combattent entre eux : l'AIS (Armée islamiste du salut, issue du FIS) et le Groupe
islamiste armé (GIA), des milices se développent.
A partir de l'élection présidentielle de 1995, qui plébiscite Liamine Zeroual,
la restructuration politique s'accélère, le pouvoir s'ouvre aux islamistes modérés du Hamas. Depuis qu'en octobre 1997, l'Armée islamiste du salut
(AIS) a décrété une trêve
unilatérale et sans contrepartie, les observateurs considèrent que le
pouvoir algérien n'est plus en péril, même si la guerre civile est loin
d'être terminée. Restée très prudente, la
France ne peut cependant pas faire abstraction de la mort de citoyens
français et surtout des attentats meurtriers commis à
Paris en 1995-1996. C'est dans ce contexte que le président Zeroual écourte son mandat.
Une campagne électorale relativement libre laisse
entrevoir une possibilité de changement dans la vie politique du pays.
Mais, à la veille du scrutin de 1999, six des sept candidats se retirent, dénonçant les fraudes en faveur d'Abdelaziz Bouteflika. Selon les résultats
officiels, ce dernier obtient 73,8 % des
suffrages. Fort de ce succès, Bouteflika appelle à un
dialogue, notamment avec les islamistes. Une loi sur la
concorde civile, octroyant une amnistie conditionnelle aux islamistes,
est soumise à référendum en septembre. Avec près de 99 % de "oui" et
un taux de participation record (85 %), ce référendum-plébiscite légitime le nouveau président et lui donne une marge
de manœuvre pour engager de profondes réformes. Pourtant, le pays
reste en proie aux assassinats. Malgré la hausse du cours du
pétrole qui parvient à renflouer les finances publiques, les conditions
de vie des Algériens continuent de se dégrader. A partir de 2001, le "ras-le-bol" exprimé en Kabylie déborde largement le cadre régional, le divorce est total entre une
jeunesse sans perspective et un pouvoir vieillissant qui s'appuie sur
une armée réputée corrompue et qui montre une fois de plus la preuve
de ses insuffisances lors du tremblement de terre à Réghaïa en
2003.
Le président Bouteflika, qui bénéficie pendant la
campagne présidentielle de 2004 du soutien de l'administration, des
médias et d'une armée officiellement désengagée de la consultation, est
facilement reconduit dans ses fonctions. Réélu, il reprend le contrôle du FLN et s'emploie à relancer les réformes,
notamment par un Plan de soutien à la croissance, qui accompagne une certaine prospérité,
malheureusement en fait essentiellement liée à l'essor des
hydrocarbures, et ne trouvant guère de traductions concrètes dans le
quotidien des habitants. Il poursuit le processus de normalisation, sans
toutefois pleinement rétablir les libertés : la presse reste muselée et
les opposants ainsi que la Kabylie, sous haute surveillance, tout comme le reste
des provinces. La lutte contre les terroristes reste une priorité,
comme en témoigne la décapitation du Groupe salafiste pour la
prédication et le combat (GSPC). La sécurité s'améliore. Parallèlement, Bouteflika,
désireux d'engager le dialogue avec les chefs religieux les moins
radicaux, et se faisant l'écho d'une aspiration générale à la paix
civile, met en œuvre une politique de réconciliation nationale qu'il
fait adopter par référendum en 2005. Mais, en 2006, le GSPC fait connaître son allégeance à l'internationale djihadiste de
Ben Laden
et devient l'Organisation al-Qaida au pays du
Maghreb islamique (AQMI). D'où l'intensification des
attentats spectaculaires.
Depuis 2005 et son long séjour à Paris pour raisons
médicales, Bouteflika paraît très affaibli et son état de
santé nourrit de nombreuses spéculations. Dans ce
contexte, les élections locales de novembre revêtent un enjeu
supplémentaire, leurs résultats - une participation qui "remonte" à
près de 44 %, avec 30 % pour le FLN, 24,5 % pour le RND, et un recul des
partis islamistes légaux - rassurent quelque peu le pouvoir, même si, en
définitive, ils révèlent l'inquiétante indifférence d'une population
avant tout en proie aux difficultés du quotidien.
L'année 2008 égrène les attentats qui visent le plus
souvent les forces de l'ordre. Par ailleurs, la colère monte à nouveau contre
l'impéritie des autorités, nationales ou locales ; de plus, le gouvernement se montre impuissant
face aux pluies torrentielles d'octobre et aux inondations
catastrophiques qui endeuillent Ghardaïa et ses
alentours.
En 2009, le verdict consacre le
triomphe du président sortant, qui remporte plus de 90 % des voix, avec une participation, officiellement établie aux alentours de
74 % ; les
accusations de fraude tendent à la placer en fait autour de 35 %. Une fois réinstallé, Bouteflika charge son gouvernement de mettre en œuvre le
plan de développement. Par contre, face au regain de violence d'AQMI, l'amnistie générale n'est plus à l'ordre du jour. Après une baisse de la violence en 2010, les groupes, agissant dans le Sud, prospèrent sur une vaste bande sahélienne dans les régions frontalières
avec le Mali, le Niger et la Mauritanie se livrant à divers trafics et
procédant à l’enlèvement de ressortissants occidentaux. Alors que la France intervient
militairement contre ces combattants djihadistes en janvier 2013, le
sud-est du pays est le théâtre d’une spectaculaire et meurtrière prise
d’otages sur le site
gazier de Tiguentourine, par un commando d’AQMI. L’Algérie, dont les intérêts
stratégiques vitaux ont été visés, est ainsi replacée au premier plan
dans la lutte antiterroriste dans la région saharo-sahélienne.
Soucieux d'empêcher sur son territoire tout mouvement d'ampleur de
l'ordre de ceux que connaissent la Tunisie, l'Egypte et la Libye depuis
la fin de l'année 2010, le pouvoir algérien, confronté à une série
d'émeutes contre la hausse des prix en janvier 2011, s'évertue à
désamorcer toute manifestation par une présence policière massive, par
la levée officielle de l'état d'urgence, sauf à Alger,
et par la promesse d'annuler les récentes hausses de prix. Mais la mobilisation sociale des étudiants, enseignants, professionnels de la
santé, cheminots, certains personnels de la Sonatrach,… se poursuit,
incitant le gouvernement à faire des concessions économiques et
sociales. Tentant de prévenir une extension politique de cette vague de
mécontentements, Bouteflika annonce plusieurs réformes
en vue de renforcer la démocratie. Mais le discours du chef
de l’Etat est accueilli avec scepticisme par une grande partie de
l’opposition et de la presse indépendante, ces
réformes sont sévèrement critiquées par l’opposition et la presse indépendante. Lors des élections législatives de 2012, les islamistes du MSP décident de se retirer de la coalition
gouvernementale tout en maintenant leurs ministres ; plus de 40 partis et plus de 2 000 listes participent à ce
scrutin présenté comme décisif. Espérant l’aborder en position de
force, les trois partis islamistes (MSP, Ennahda et El Islah) forment
une Alliance de l’Algérie verte. Si la représentation des femmes augmente avec près d’un tiers des députés, l’équilibre des forces
politiques reste identique, les partis au pouvoir l’emportant
largement : le FLN vient en tête, l’opposition et l’Alliance verte dénoncent la fraude. Mais l’insuccès des islamistes s’explique
probablement aussi par leur association au pouvoir outre les séquelles
et le souvenir de la guerre civile.
En avril 2013, la santé du président se détériore sérieusement, victime d’un accident vasculaire cérébral, Bouteflika est hospitalisé à Paris jusqu’à la mi-juillet. Durant sa convalescence à
Alger, ses apparitions se font très rares et le doute s’installe sur sa
capacité à exercer ses fonctions. L’état d’empêchement prévu par
l’article 88 de la Constitution est évoqué, mais sa candidature à
l’élection présidentielle de 2014 est annoncée. En l’absence du président-candidat qui ne participe à
aucun de ses meetings, ses ministres se chargent de cette campagne
électorale inédite. De leur
côté, plusieurs partis d’opposition laïcs et islamistes parmi lesquels
le MSP, Ennahda et le RCD, appellent à boycotter le scrutin, considéré
comme une mascarade. En réponse à cette contestation, les
représentants du camp présidentiel se contentent de vanter le
bilan gouvernemental, de rappeler aux électeurs le rétablissement de la
paix civile et de brandir les menaces de désordre, voire de
déstabilisation, afin de justifier le maintien du statu quo.
Sans surprise, A. Bouteflika l’emporte dès le premier
tour avec environ 81 % des voix. En baisse par rapport à 2009, le taux
de participation atteint, officiellement, 51,7 %, mais ne dépasse pas
38 % à Alger tandis qu’il avoisine 22 % en Kabylie. S’il est indéniable
que le président conserve des soutiens dans la population, le résultat
est vivement contesté par A. Benflis crédité de 12 % des suffrages, qui
dénonce une fraude massive et annonce son engagement plus actif
dans la vie politique.
La visite du président François Hollande,
en décembre 2012, marque une amélioration notable des relations entre
les deux pays.
La France hésite entre une politique d'assimilation et une politique de semi-autonomie : les affaires locales sont réparties entre neuf ministères parisiens ou les pouvoirs du gouverneur général sont renforcés. La colonisation permet l'ouverture de routes, la construction de voies ferrées, le défrichement de nouvelles terres ; les cultures de céréales et de vigne se développent rapidement ; du sous-sol sont extraits le fer et le phosphate ; Alger devient le deuxième port français. Le nombre des colons s'accroît, ainsi se constitue une importante communauté européenne. Mais les autochtones ne sont pas assimilés.
Cependant, le régime ne parvient pas à apaiser l'agitation. Les mouvements islamistes se regroupent au sein du Front islamique du salut (FIS). Impuissant, l'Etat cherche à donner des gages à l'opposition par une réislamisation rampante mais contrôlée. En 1990, le FIS remporte les élections municipales et commence à appliquer la charia dans les communes qu'il a conquises (près de la moitié), d'où des troubles accrus et des agressions contre les femmes. En 1991, le FIS lance une grève générale qui tourne à l'émeute. L'armée intervient, l'état de siège est instauré et les chefs islamistes sont arrêtés. La campagne électorale des législatives de 1991 débouche sur une victoire incontestable du FIS. L'armée obtient, en 1992, la démission de Chadli. Un Haut Comité d'Etat remplace la présidence de la République. De 1992 à 1999, l'Algérie s'enfonce dans la violence qui, peu à peu, va se transformer en une véritable guerre civile, l'engrenage terrorisme-répression va faire 100 000 morts selon les organisations internationales, sans compter les militaires et les islamistes. L'organisation systématique de la terreur évolue : les premières cibles sont les membres des forces de l'ordre, les imams et les remplaçants des élus du FIS à la tête des communes ; puis des intellectuels , des journalistes, des hauts responsables, des magistrats et une centaine d'étrangers (dont, en 1996, sept moines de Tibehirine et l'archevêque d'Oran) ; à partir de fin 1996, les massacres systématiques de villageois choquent profondément l'opinion publique internationale. La répression, elle aussi, évolue : création d'unités militaires et de cours de justice spéciales, condamnations à mort et exécutions, politique d'armement, appel des réservistes, ratissage des maquis islamistes par des opérations militaires massives. A partir de 1995, deux courants principaux se combattent entre eux : l'AIS (Armée islamiste du salut, issue du FIS) et le Groupe islamiste armé (GIA), des milices se développent.
A partir de l'élection présidentielle de 1995, qui plébiscite Liamine Zeroual, la restructuration politique s'accélère, le pouvoir s'ouvre aux islamistes modérés du Hamas. Depuis qu'en octobre 1997, l'Armée islamiste du salut (AIS) a décrété une trêve unilatérale et sans contrepartie, les observateurs considèrent que le pouvoir algérien n'est plus en péril, même si la guerre civile est loin d'être terminée. Restée très prudente, la France ne peut cependant pas faire abstraction de la mort de citoyens français et surtout des attentats meurtriers commis à Paris en 1995-1996. C'est dans ce contexte que le président Zeroual écourte son mandat.
Une campagne électorale relativement libre laisse entrevoir une possibilité de changement dans la vie politique du pays. Mais, à la veille du scrutin de 1999, six des sept candidats se retirent, dénonçant les fraudes en faveur d'Abdelaziz Bouteflika. Selon les résultats officiels, ce dernier obtient 73,8 % des suffrages. Fort de ce succès, Bouteflika appelle à un dialogue, notamment avec les islamistes. Une loi sur la concorde civile, octroyant une amnistie conditionnelle aux islamistes, est soumise à référendum en septembre. Avec près de 99 % de "oui" et un taux de participation record (85 %), ce référendum-plébiscite légitime le nouveau président et lui donne une marge de manœuvre pour engager de profondes réformes. Pourtant, le pays reste en proie aux assassinats. Malgré la hausse du cours du pétrole qui parvient à renflouer les finances publiques, les conditions de vie des Algériens continuent de se dégrader. A partir de 2001, le "ras-le-bol" exprimé en Kabylie déborde largement le cadre régional, le divorce est total entre une jeunesse sans perspective et un pouvoir vieillissant qui s'appuie sur une armée réputée corrompue et qui montre une fois de plus la preuve de ses insuffisances lors du tremblement de terre à Réghaïa en 2003.
Le président Bouteflika, qui bénéficie pendant la campagne présidentielle de 2004 du soutien de l'administration, des médias et d'une armée officiellement désengagée de la consultation, est facilement reconduit dans ses fonctions. Réélu, il reprend le contrôle du FLN et s'emploie à relancer les réformes, notamment par un Plan de soutien à la croissance, qui accompagne une certaine prospérité, malheureusement en fait essentiellement liée à l'essor des hydrocarbures, et ne trouvant guère de traductions concrètes dans le quotidien des habitants. Il poursuit le processus de normalisation, sans toutefois pleinement rétablir les libertés : la presse reste muselée et les opposants ainsi que la Kabylie, sous haute surveillance, tout comme le reste des provinces. La lutte contre les terroristes reste une priorité, comme en témoigne la décapitation du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). La sécurité s'améliore. Parallèlement, Bouteflika, désireux d'engager le dialogue avec les chefs religieux les moins radicaux, et se faisant l'écho d'une aspiration générale à la paix civile, met en œuvre une politique de réconciliation nationale qu'il fait adopter par référendum en 2005. Mais, en 2006, le GSPC fait connaître son allégeance à l'internationale djihadiste de Ben Laden et devient l'Organisation al-Qaida au pays du Maghreb islamique (AQMI). D'où l'intensification des attentats spectaculaires.
Depuis 2005 et son long séjour à Paris pour raisons médicales, Bouteflika paraît très affaibli et son état de santé nourrit de nombreuses spéculations. Dans ce contexte, les élections locales de novembre revêtent un enjeu supplémentaire, leurs résultats - une participation qui "remonte" à près de 44 %, avec 30 % pour le FLN, 24,5 % pour le RND, et un recul des partis islamistes légaux - rassurent quelque peu le pouvoir, même si, en définitive, ils révèlent l'inquiétante indifférence d'une population avant tout en proie aux difficultés du quotidien. L'année 2008 égrène les attentats qui visent le plus souvent les forces de l'ordre. Par ailleurs, la colère monte à nouveau contre l'impéritie des autorités, nationales ou locales ; de plus, le gouvernement se montre impuissant face aux pluies torrentielles d'octobre et aux inondations catastrophiques qui endeuillent Ghardaïa et ses alentours.
En 2009, le verdict consacre le triomphe du président sortant, qui remporte plus de 90 % des voix, avec une participation, officiellement établie aux alentours de 74 % ; les accusations de fraude tendent à la placer en fait autour de 35 %. Une fois réinstallé, Bouteflika charge son gouvernement de mettre en œuvre le plan de développement. Par contre, face au regain de violence d'AQMI, l'amnistie générale n'est plus à l'ordre du jour. Après une baisse de la violence en 2010, les groupes, agissant dans le Sud, prospèrent sur une vaste bande sahélienne dans les régions frontalières avec le Mali, le Niger et la Mauritanie se livrant à divers trafics et procédant à l’enlèvement de ressortissants occidentaux. Alors que la France intervient militairement contre ces combattants djihadistes en janvier 2013, le sud-est du pays est le théâtre d’une spectaculaire et meurtrière prise d’otages sur le site gazier de Tiguentourine, par un commando d’AQMI. L’Algérie, dont les intérêts stratégiques vitaux ont été visés, est ainsi replacée au premier plan dans la lutte antiterroriste dans la région saharo-sahélienne.
En avril 2013, la santé du président se détériore sérieusement, victime d’un accident vasculaire cérébral, Bouteflika est hospitalisé à Paris jusqu’à la mi-juillet. Durant sa convalescence à Alger, ses apparitions se font très rares et le doute s’installe sur sa capacité à exercer ses fonctions. L’état d’empêchement prévu par l’article 88 de la Constitution est évoqué, mais sa candidature à l’élection présidentielle de 2014 est annoncée. En l’absence du président-candidat qui ne participe à aucun de ses meetings, ses ministres se chargent de cette campagne électorale inédite. De leur côté, plusieurs partis d’opposition laïcs et islamistes parmi lesquels le MSP, Ennahda et le RCD, appellent à boycotter le scrutin, considéré comme une mascarade. En réponse à cette contestation, les représentants du camp présidentiel se contentent de vanter le bilan gouvernemental, de rappeler aux électeurs le rétablissement de la paix civile et de brandir les menaces de désordre, voire de déstabilisation, afin de justifier le maintien du statu quo.
Bon à savoirInformations pratiques
Les chants touaregs
Les Touaregs marquent par leurs chants. Autour du feu, serrés les uns contre les autres, tapant le rythme avec les mains ou sur un jerrycan, ils chantent en chœur des hymnes au désert ou à l’amour. Des chansons proches de la transe par leur aspect répétitif, souvent ponctuées d’éclats de rire qui reflètent le bonheur d’un bon moment entre amis. Il nous appartient de leur donner envie de chanter devant ou avec nous...
L’Assekrem : sur les traces du père de Foucauld
Après des études brillantes à Saint-Cyr en 1876, Charles de Foucauld est nommé en Algérie. Il s’y ennuie, et pour s’occuper, étudie l’arabe et l’islam. Désireux d’approfondir ses connaissances, il démissionne de l’armée, entre en religion et parcourt le désert, l’Orient et la Syrie. Il vit même en ermite pendant trois ans en Palestine.
Il se fixe ensuite près de Tamanrasset pour évangéliser les Touaregs et accomplit une immense tâche intellectuelle : l’étude de la langue et de la civilisation touarègues. Il travaille onze ans sur ce dictionnaire.
Vers 1911, après quelques allers et retours entre Alger, la France et Tamanrasset, il s’installe sur le plateau de l’Assekrem, devenu désormais célèbre.
Les peintures rupestres des Ajjers
Le tassili n’Ajjer fascine par ses paysages féeriques et ses merveilleuses peintures rupestres. Qui peut, en voyant ces forêts de 20 à 30 m de haut aux allées parallèles envahies par le sable, imaginer les lieux jadis verdoyants et pleins de vie qui ont inspiré ces artistes ?
Quels sont les souvenirs intéressants à rapporter ?
A la fin de votre voyage, à Tamnarasset ou Djanet, vous pourrez acheter
bijoux touaregs, objets en cuir, petits kilims et tissus brodés.
Peut-on voyager en Algérie pendant le ramadan ?
La période du ramadan n’empêche pas de voyager en pays musulman. Il y a
simplement quelques petites adaptations concernant les repas et
l’organisation de la journée. Lire notre conseil de guide
https://www.allibert-trekking.com/191-ramadan-debut-fin
Que faut-il savoir pour marcher dans les meilleures conditions dans le désert ?
Pour la marche, nous vous conseillons de porter des vêtements amples, à
la fois agréables, mais aussi signe de respect pour les locaux. Nous
vous rappelons que les contacts avec les populations locales sont
facilités si votre tenue est en accord avec les coutumes locales. Avoir
les bras et les jambes couverts dans le désert permet également de se
déshydrater moins vite et réduit les risques d’insolation.
Pour vous protéger du soleil, du vent et de la poussière, vous pouvez
acheter un chèche en début de voyage. Il remplace avantageusement
foulard, chapeau, etc.
Le sable pose-t-il un problème dans certains cas ?
Malgré notre meilleure volonté et un entretien rigoureux, vous pouvez
rencontrer des difficultés avec les fermetures à glissière des tentes :
ces dernières sont définitivement incompatibles avec un vent de sable !
Ne forcez pas, nettoyez-les avec une vieille brosse à dents et informez
votre guide. Merci de votre compréhension.
Electricité
Tension électrique : 220 V, 50 Hz. Les prises électriques sont identiques aux prises françaises.
Que doivent prévoir les amateurs de photos ?
Prévoir une autonomie suffisante, car il n’est pas possible de recharger les batteries pendant les randonnées.
Quelques mots utiles
La langue des Touaregs est le tamasheq. Apprendre quelques mots clés de cette langue vous permettra de gagner le respect de vos interlocuteurs et de rendre plus agréables vos échanges avec les nomades touaregs. Alors n’hésitez pas à faire l’effort d’utiliser les expressions suivantes :
Bonjour : madjafo.
Ça va bien : alher ghas.
Merci : tanemert.
Bonne nuit : artufat.
Chaleur : toukssé. Froid : essamed.
L’eau : amane. Le feu : temssé. Le désert : ténéré. La montagne : adghagh.
La nuit : ehad. L’étoile : atri. La lune : telit. Le soleil : toufouk. Le vent : adou.
Dormir : edisse. Manger : tété.
Partir : téklé.
Chameau : alam.
Vous pouvez demander à votre guide comment les prononcer... Votre voyage n’en sera que plus riche ! Et puis souriez, c’est souvent le meilleur moyen d’avoir de bons contacts !
Bibliographie
Guides touristiques
Le Petit Futé.
Guide du Routard.
Lonely Planet.
Guide généraliste
Sahara, Guide Bleu Hachette.
Beaux livres
Algérie vue du ciel, Yann Arthus-Bertrand, La Martinière.
Algérie - Terre de rencontres, Yacine Kefti, National Geographic Society.
Empreinte du Désert, Claude Brunerie et Jean-David Laurence, Critères Éditions.
Les Touaregs marquent par leurs chants. Autour du feu, serrés les uns contre les autres, tapant le rythme avec les mains ou sur un jerrycan, ils chantent en chœur des hymnes au désert ou à l’amour. Des chansons proches de la transe par leur aspect répétitif, souvent ponctuées d’éclats de rire qui reflètent le bonheur d’un bon moment entre amis. Il nous appartient de leur donner envie de chanter devant ou avec nous...
L’Assekrem : sur les traces du père de Foucauld
Après des études brillantes à Saint-Cyr en 1876, Charles de Foucauld est nommé en Algérie. Il s’y ennuie, et pour s’occuper, étudie l’arabe et l’islam. Désireux d’approfondir ses connaissances, il démissionne de l’armée, entre en religion et parcourt le désert, l’Orient et la Syrie. Il vit même en ermite pendant trois ans en Palestine.
Il se fixe ensuite près de Tamanrasset pour évangéliser les Touaregs et accomplit une immense tâche intellectuelle : l’étude de la langue et de la civilisation touarègues. Il travaille onze ans sur ce dictionnaire.
Vers 1911, après quelques allers et retours entre Alger, la France et Tamanrasset, il s’installe sur le plateau de l’Assekrem, devenu désormais célèbre.
Les peintures rupestres des Ajjers
Le tassili n’Ajjer fascine par ses paysages féeriques et ses merveilleuses peintures rupestres. Qui peut, en voyant ces forêts de 20 à 30 m de haut aux allées parallèles envahies par le sable, imaginer les lieux jadis verdoyants et pleins de vie qui ont inspiré ces artistes ?
Quels sont les souvenirs intéressants à rapporter ?
A la fin de votre voyage, à Tamnarasset ou Djanet, vous pourrez acheter bijoux touaregs, objets en cuir, petits kilims et tissus brodés.
Peut-on voyager en Algérie pendant le ramadan ?
La période du ramadan n’empêche pas de voyager en pays musulman. Il y a simplement quelques petites adaptations concernant les repas et l’organisation de la journée. Lire notre conseil de guide https://www.allibert-trekking.com/191-ramadan-debut-fin
Que faut-il savoir pour marcher dans les meilleures conditions dans le désert ?
Pour la marche, nous vous conseillons de porter des vêtements amples, à la fois agréables, mais aussi signe de respect pour les locaux. Nous vous rappelons que les contacts avec les populations locales sont facilités si votre tenue est en accord avec les coutumes locales. Avoir les bras et les jambes couverts dans le désert permet également de se déshydrater moins vite et réduit les risques d’insolation.
Pour vous protéger du soleil, du vent et de la poussière, vous pouvez acheter un chèche en début de voyage. Il remplace avantageusement foulard, chapeau, etc.
Le sable pose-t-il un problème dans certains cas ?
Malgré notre meilleure volonté et un entretien rigoureux, vous pouvez rencontrer des difficultés avec les fermetures à glissière des tentes : ces dernières sont définitivement incompatibles avec un vent de sable ! Ne forcez pas, nettoyez-les avec une vieille brosse à dents et informez votre guide. Merci de votre compréhension.
Electricité
Tension électrique : 220 V, 50 Hz. Les prises électriques sont identiques aux prises françaises.
Que doivent prévoir les amateurs de photos ?
Prévoir une autonomie suffisante, car il n’est pas possible de recharger les batteries pendant les randonnées.
Quelques mots utiles
La langue des Touaregs est le tamasheq. Apprendre quelques mots clés de cette langue vous permettra de gagner le respect de vos interlocuteurs et de rendre plus agréables vos échanges avec les nomades touaregs. Alors n’hésitez pas à faire l’effort d’utiliser les expressions suivantes :
Bonjour : madjafo.
Ça va bien : alher ghas.
Merci : tanemert.
Bonne nuit : artufat.
Chaleur : toukssé. Froid : essamed.
L’eau : amane. Le feu : temssé. Le désert : ténéré. La montagne : adghagh.
La nuit : ehad. L’étoile : atri. La lune : telit. Le soleil : toufouk. Le vent : adou.
Dormir : edisse. Manger : tété.
Partir : téklé.
Chameau : alam.
Vous pouvez demander à votre guide comment les prononcer... Votre voyage n’en sera que plus riche ! Et puis souriez, c’est souvent le meilleur moyen d’avoir de bons contacts !
Bibliographie
Guides touristiques
Le Petit Futé.
Guide du Routard.
Lonely Planet.
Guide généraliste
Sahara, Guide Bleu Hachette.
Beaux livres
Algérie vue du ciel, Yann Arthus-Bertrand, La Martinière.
Algérie - Terre de rencontres, Yacine Kefti, National Geographic Society.
Empreinte du Désert, Claude Brunerie et Jean-David Laurence, Critères Éditions.
Guides touristiques
Le Petit Futé.
Guide du Routard.
Lonely Planet.
Guide généraliste
Sahara, Guide Bleu Hachette.
Beaux livres
Algérie vue du ciel, Yann Arthus-Bertrand, La Martinière.
Algérie - Terre de rencontres, Yacine Kefti, National Geographic Society.
Tourisme responsable Une histoire de passion
On peut dire que l’Algérie fait réellement partie du patrimoine d’Allibert !
Depuis plus de trente ans, les fondateurs et dirigeants de la société vouent une véritable passion et un profond respect à cette terre inépuisable de treks et de plaisirs. Et c’est en partie les sables du Sud algérien qui ont vu naître l’esprit des voyages Allibert...
Discuter avec Baba, notre partenaire à Djanet, est surprenant. Il observe toujours une pause silencieuse avant de répondre. Laissant ainsi la possibilité à son interlocuteur d’ajouter un éventuel élément oublié ou important. Se laissant aussi le temps de choisir la bonne parabole pour construire de manière terriblement efficace sa réponse. L’homme a la peau tannée d’une vie passée dans “son” désert. Il est grand et fin. Depuis de nombreuses années, à l’approche de l’hiver, nous avons pris l’habitude d’un rendez-vous chez lui dans le désert de la région de Djanet. Une coutume que pour rien au monde il ne raterait avec son équipe.
Tamanrasset, l’ancienne petite bourgade du Sud algérien, a bien grandi ces dernières années. Notre partenaire là-bas, l’homme qui connaît tous les massifs environnants pour les avoir parcourus en tant que chauffeur et guide, c’est Mohamed. Une petite étincelle brille dans ses yeux quand il parle de l’Atakor, et quand il s’agit de partir pour des massifs plus secrets comme l’Immidir ou la Garet el Djenoun ou le tassili Tin Rerhor, c’est tout son visage qui s’anime d’un désir de partir sur-le-champ.
Le respect des us et coutumes
Notre équipe touarègue est ravie de vous faire découvrir la richesse de sa culture. Les Touaregs sont des gens ouverts et tolérants.
Votre guide-accompagnateur est le plus souvent originaire de l’Algérie et en connaît parfaitement les us et les coutumes. Pour que votre voyage soit pleinement réussi, nous vous recommandons de suivre ses conseils. Après vous avoir donné les clés de la conduite à tenir, votre guide-accompagnateur n’insistera pas si vous ne suivez pas ses conseils. En effet, selon les coutumes locales, on ne contrarie jamais son hôte et on ne dit pas “non”. A vous de bien écouter ses remarques et ce qu’il veut vous faire comprendre, parfois par le biais de paraboles compliquées...
Voici quelques conseils pour respecter au mieux ces populations et leurs cultures :
— Respectez l'espace personnel de vos hôtes, adaptez-vous aux usages de la culture locale.
— Photographier des personnes repose sur un échange, assurez-vous de leur accord.
— Dans les villages, préférez une tenue ample couvrant les épaules.
— Si vous voyagez en période de ramadan, consultez notre conseil de
guide :
https://www.allibert-trekking.com/191-ramadan-debut-fin
— Respectez les lieux de culte que vous visitez, portez une tenue
vestimentaire adaptée et acceptez de ne pas y pénétrer lorsque cela est
interdit ou lors des cérémonies. Retirez vos chaussures ou couvrez-vous
la tête à l'entrée des sites religieux lorsque cela est demandé.
— Les attitudes démonstratives en couple sont perçues comme inconvenantes.
— Ne distribuez jamais de bonbons, stylos ou autres cadeaux, en
particulier aux enfants, car ce comportement les incite à la mendicité, à
abandonner l'école ou leur activité habituelle. Si vous souhaitez faire
un don, il est préférable et plus utile de le faire auprès d'une
organisation locale : association, école, dispensaire. Demandez à votre
guide, qui vous indiquera le lieu le plus approprié.
Ces précautions favorisent les échanges.
Les conseils de Ali, notre partenaire en Algérie
— Lorsque vous mangez avec la main, utilisez la droite. La gauche est considérée comme impure.
— Avant d’entrer dans une tente, évitez de surprendre : annoncez-vous en toussotant par exemple et déchaussez-vous.
La préservation de l'environnement
Dans le Sahara algérien, la végétation se réfugie le plus souvent dans le lit des oueds.
Comme la végétation, la faune saharienne est adaptée au milieu désertique et développe ses propres stratégies pour résister à la chaleur et au manque d’eau. On trouve scorpions et scarabées et quelques reptiles (vipères et lézards), surtout présents pendant les périodes chaudes (il y a peu de risque d’en rencontrer au cours des randonnées, qui se déroulent en hiver). Le désert abrite quelques mammifères : gazelles, mouflons de montagne ou fennecs.
Des problèmes menacent le territoire comme la sécheresse, la désertification, la déforestation, la salinisation…
Pour conserver ce patrimoine naturel d'exception :
— Respectez la réglementation en vigueur dans les parcs régionaux et nationaux.
— Evitez de rapporter des souvenirs qui font partie du patrimoine
naturel et de prélever des objets archéologiques ou culturels à valeur
historique.
— N'approchez pas la faune de trop près ; il ne faut pas oublier que
nous sommes seulement invités dans son propre territoire.
— Pensez toujours à ramasser vos papiers, mouchoirs, mégots, etc.
— Evitez de laisser les déchets difficile à recycler (tels piles,
lingettes, plastiques) dans les zones rurales ou les petits villages qui
ne disposent pas de filière de recyclage. Rapportez-les dans les
grandes villes ou ramenez- les avec vous.
— Portez une attention particulière à la gestion de vos déchets dans les campements, afin de ne pas dégrader l'environnement :
- respectez le tri proposé par l'équipe d'accompagnement ;
- brûlez le papier toilette utilisé dans son intégralité.
— L'eau nécessite un traitement, nous vous conseillons de la traiter avec des pastilles ou un filtre.
— Certaines régions que vous allez traverser abritent de nombreuses
parcelles cultivées. Afin de préserver le travail des populations
locales, ne quittez pas les sentiers et abstenez-vous de cueillir fleurs
rares, fruits, etc.
— Lorsque vous disposez d'une climatisation individuelle, nous vous
recommandons de l'arrêter systématiquement lorsque vous quittez la
chambre pour éviter une surconsommation énergétique.
— Lorsque vous logez chez l'habitant, économisez l'énergie.
Nous vous invitons par ailleurs à télécharger la charte éthique du voyageur :
https://www.allibert-trekking.com/231-agir-pour-un-tourisme-responsable.
Les conseils de Alexandre, notre responsable pour l'Algérie
— Ne souillez pas les points d’eau avec les produits d’hygiène (savon, gel douche, etc.).
Des voyages 100 % carbone absorbé
Engagée dès 2006 dans l’absorption carbone des vols de ses salariés, Allibert
Trekking absorbe depuis le 1er janvier 2018 l’intégralité des
émissions de CO2 générées par le transport aérien et terrestre de ses voyageurs. Une démarche permettant de financer des actions de lutte contre la déforestation et de restauration de la mangrove. En savoir plus...
Depuis plus de trente ans, les fondateurs et dirigeants de la société vouent une véritable passion et un profond respect à cette terre inépuisable de treks et de plaisirs. Et c’est en partie les sables du Sud algérien qui ont vu naître l’esprit des voyages Allibert...
Discuter avec Baba, notre partenaire à Djanet, est surprenant. Il observe toujours une pause silencieuse avant de répondre. Laissant ainsi la possibilité à son interlocuteur d’ajouter un éventuel élément oublié ou important. Se laissant aussi le temps de choisir la bonne parabole pour construire de manière terriblement efficace sa réponse. L’homme a la peau tannée d’une vie passée dans “son” désert. Il est grand et fin. Depuis de nombreuses années, à l’approche de l’hiver, nous avons pris l’habitude d’un rendez-vous chez lui dans le désert de la région de Djanet. Une coutume que pour rien au monde il ne raterait avec son équipe.
Tamanrasset, l’ancienne petite bourgade du Sud algérien, a bien grandi ces dernières années. Notre partenaire là-bas, l’homme qui connaît tous les massifs environnants pour les avoir parcourus en tant que chauffeur et guide, c’est Mohamed. Une petite étincelle brille dans ses yeux quand il parle de l’Atakor, et quand il s’agit de partir pour des massifs plus secrets comme l’Immidir ou la Garet el Djenoun ou le tassili Tin Rerhor, c’est tout son visage qui s’anime d’un désir de partir sur-le-champ.
Le respect des us et coutumes
Notre équipe touarègue est ravie de vous faire découvrir la richesse de sa culture. Les Touaregs sont des gens ouverts et tolérants.
Votre guide-accompagnateur est le plus souvent originaire de l’Algérie et en connaît parfaitement les us et les coutumes. Pour que votre voyage soit pleinement réussi, nous vous recommandons de suivre ses conseils. Après vous avoir donné les clés de la conduite à tenir, votre guide-accompagnateur n’insistera pas si vous ne suivez pas ses conseils. En effet, selon les coutumes locales, on ne contrarie jamais son hôte et on ne dit pas “non”. A vous de bien écouter ses remarques et ce qu’il veut vous faire comprendre, parfois par le biais de paraboles compliquées...
Voici quelques conseils pour respecter au mieux ces populations et leurs cultures :
— Respectez l'espace personnel de vos hôtes, adaptez-vous aux usages de la culture locale.
— Photographier des personnes repose sur un échange, assurez-vous de leur accord.
— Dans les villages, préférez une tenue ample couvrant les épaules.
— Si vous voyagez en période de ramadan, consultez notre conseil de
guide :
https://www.allibert-trekking.com/191-ramadan-debut-fin
— Respectez les lieux de culte que vous visitez, portez une tenue
vestimentaire adaptée et acceptez de ne pas y pénétrer lorsque cela est
interdit ou lors des cérémonies. Retirez vos chaussures ou couvrez-vous
la tête à l'entrée des sites religieux lorsque cela est demandé.
— Les attitudes démonstratives en couple sont perçues comme inconvenantes.
— Ne distribuez jamais de bonbons, stylos ou autres cadeaux, en
particulier aux enfants, car ce comportement les incite à la mendicité, à
abandonner l'école ou leur activité habituelle. Si vous souhaitez faire
un don, il est préférable et plus utile de le faire auprès d'une
organisation locale : association, école, dispensaire. Demandez à votre
guide, qui vous indiquera le lieu le plus approprié.
Ces précautions favorisent les échanges.
Les conseils de Ali, notre partenaire en Algérie
— Lorsque vous mangez avec la main, utilisez la droite. La gauche est considérée comme impure.
— Avant d’entrer dans une tente, évitez de surprendre : annoncez-vous en toussotant par exemple et déchaussez-vous.
La préservation de l'environnement
Dans le Sahara algérien, la végétation se réfugie le plus souvent dans le lit des oueds.
Comme la végétation, la faune saharienne est adaptée au milieu désertique et développe ses propres stratégies pour résister à la chaleur et au manque d’eau. On trouve scorpions et scarabées et quelques reptiles (vipères et lézards), surtout présents pendant les périodes chaudes (il y a peu de risque d’en rencontrer au cours des randonnées, qui se déroulent en hiver). Le désert abrite quelques mammifères : gazelles, mouflons de montagne ou fennecs.
Des problèmes menacent le territoire comme la sécheresse, la désertification, la déforestation, la salinisation…
Pour conserver ce patrimoine naturel d'exception :
— Respectez la réglementation en vigueur dans les parcs régionaux et nationaux.
— Evitez de rapporter des souvenirs qui font partie du patrimoine
naturel et de prélever des objets archéologiques ou culturels à valeur
historique.
— N'approchez pas la faune de trop près ; il ne faut pas oublier que
nous sommes seulement invités dans son propre territoire.
— Pensez toujours à ramasser vos papiers, mouchoirs, mégots, etc.
— Evitez de laisser les déchets difficile à recycler (tels piles,
lingettes, plastiques) dans les zones rurales ou les petits villages qui
ne disposent pas de filière de recyclage. Rapportez-les dans les
grandes villes ou ramenez- les avec vous.
— Portez une attention particulière à la gestion de vos déchets dans les campements, afin de ne pas dégrader l'environnement :
- respectez le tri proposé par l'équipe d'accompagnement ;
- brûlez le papier toilette utilisé dans son intégralité.
— L'eau nécessite un traitement, nous vous conseillons de la traiter avec des pastilles ou un filtre.
— Certaines régions que vous allez traverser abritent de nombreuses
parcelles cultivées. Afin de préserver le travail des populations
locales, ne quittez pas les sentiers et abstenez-vous de cueillir fleurs
rares, fruits, etc.
— Lorsque vous disposez d'une climatisation individuelle, nous vous
recommandons de l'arrêter systématiquement lorsque vous quittez la
chambre pour éviter une surconsommation énergétique.
— Lorsque vous logez chez l'habitant, économisez l'énergie.
Nous vous invitons par ailleurs à télécharger la charte éthique du voyageur :
https://www.allibert-trekking.com/231-agir-pour-un-tourisme-responsable.
Les conseils de Alexandre, notre responsable pour l'Algérie
— Ne souillez pas les points d’eau avec les produits d’hygiène (savon, gel douche, etc.).
Des voyages 100 % carbone absorbé
Engagée dès 2006 dans l’absorption carbone des vols de ses salariés, Allibert
Trekking absorbe depuis le 1er janvier 2018 l’intégralité des
émissions de CO2 générées par le transport aérien et terrestre de ses voyageurs. Une démarche permettant de financer des actions de lutte contre la déforestation et de restauration de la mangrove. En savoir plus...
Votre guide-accompagnateur est le plus souvent originaire de l’Algérie et en connaît parfaitement les us et les coutumes. Pour que votre voyage soit pleinement réussi, nous vous recommandons de suivre ses conseils. Après vous avoir donné les clés de la conduite à tenir, votre guide-accompagnateur n’insistera pas si vous ne suivez pas ses conseils. En effet, selon les coutumes locales, on ne contrarie jamais son hôte et on ne dit pas “non”. A vous de bien écouter ses remarques et ce qu’il veut vous faire comprendre, parfois par le biais de paraboles compliquées...
Voici quelques conseils pour respecter au mieux ces populations et leurs cultures :
— Respectez l'espace personnel de vos hôtes, adaptez-vous aux usages de la culture locale.
— Photographier des personnes repose sur un échange, assurez-vous de leur accord.
— Dans les villages, préférez une tenue ample couvrant les épaules.
— Si vous voyagez en période de ramadan, consultez notre conseil de guide : https://www.allibert-trekking.com/191-ramadan-debut-fin
— Respectez les lieux de culte que vous visitez, portez une tenue vestimentaire adaptée et acceptez de ne pas y pénétrer lorsque cela est interdit ou lors des cérémonies. Retirez vos chaussures ou couvrez-vous la tête à l'entrée des sites religieux lorsque cela est demandé.
— Les attitudes démonstratives en couple sont perçues comme inconvenantes.
— Ne distribuez jamais de bonbons, stylos ou autres cadeaux, en particulier aux enfants, car ce comportement les incite à la mendicité, à abandonner l'école ou leur activité habituelle. Si vous souhaitez faire un don, il est préférable et plus utile de le faire auprès d'une organisation locale : association, école, dispensaire. Demandez à votre guide, qui vous indiquera le lieu le plus approprié.
Ces précautions favorisent les échanges.
Les conseils de Ali, notre partenaire en Algérie
— Lorsque vous mangez avec la main, utilisez la droite. La gauche est considérée comme impure.
— Avant d’entrer dans une tente, évitez de surprendre : annoncez-vous en toussotant par exemple et déchaussez-vous.
Comme la végétation, la faune saharienne est adaptée au milieu désertique et développe ses propres stratégies pour résister à la chaleur et au manque d’eau. On trouve scorpions et scarabées et quelques reptiles (vipères et lézards), surtout présents pendant les périodes chaudes (il y a peu de risque d’en rencontrer au cours des randonnées, qui se déroulent en hiver). Le désert abrite quelques mammifères : gazelles, mouflons de montagne ou fennecs.
Des problèmes menacent le territoire comme la sécheresse, la désertification, la déforestation, la salinisation…
Pour conserver ce patrimoine naturel d'exception :
— Respectez la réglementation en vigueur dans les parcs régionaux et nationaux.
— Evitez de rapporter des souvenirs qui font partie du patrimoine naturel et de prélever des objets archéologiques ou culturels à valeur historique.
— N'approchez pas la faune de trop près ; il ne faut pas oublier que nous sommes seulement invités dans son propre territoire.
— Pensez toujours à ramasser vos papiers, mouchoirs, mégots, etc.
— Evitez de laisser les déchets difficile à recycler (tels piles, lingettes, plastiques) dans les zones rurales ou les petits villages qui ne disposent pas de filière de recyclage. Rapportez-les dans les grandes villes ou ramenez- les avec vous.
— Portez une attention particulière à la gestion de vos déchets dans les campements, afin de ne pas dégrader l'environnement :
- respectez le tri proposé par l'équipe d'accompagnement ;
- brûlez le papier toilette utilisé dans son intégralité.
— L'eau nécessite un traitement, nous vous conseillons de la traiter avec des pastilles ou un filtre.
— Certaines régions que vous allez traverser abritent de nombreuses parcelles cultivées. Afin de préserver le travail des populations locales, ne quittez pas les sentiers et abstenez-vous de cueillir fleurs rares, fruits, etc.
— Lorsque vous disposez d'une climatisation individuelle, nous vous recommandons de l'arrêter systématiquement lorsque vous quittez la chambre pour éviter une surconsommation énergétique.
— Lorsque vous logez chez l'habitant, économisez l'énergie.
Nous vous invitons par ailleurs à télécharger la charte éthique du voyageur :
https://www.allibert-trekking.com/231-agir-pour-un-tourisme-responsable.
Les conseils de Alexandre, notre responsable pour l'Algérie