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Le désert marocain pour grandir

Magali et Ludovic avaient choisi de passer le Réveillon au Maroc l’année dernière, lors d’un voyage famille. Une belle façon de faire découvrir le désert à Elise et Julia, âgées de 7 et 10 ans. Et au sein duquel ils les ont vues “grandir d’un seul coup”…

Nous voulions vraiment faire découvrir le désert à Julia et Elise, nos filles… ». C’est ce qu’explique Magali, qui a passé le Réveillon dans le désert marocain avec trois autres familles. « Je connaissais le désert de Mauritanie, et Ludovic, leur père, était allé dans le désert égyptien. C’est un environnement qu’on aime tous les deux, et il nous a semblé que 7 et 10 ans, c’était un âge propice pour une randonnée chamelière… On a choisi le Maroc parce que c’est une destination très accessible, en termes de distance, de communication, de culture…»
Ce qu’ils trouvent dans le désert semble reposer avant tout sur un sentiment de simplicité. « On coupe véritablement avec le quotidien, la télé, les portables. Le temps du voyage, on fait une pause pour revenir seulement à quelques nécessités : on se lève et on se couche avec le soleil, on cuisine et on profite des repas, la toilette est sommaire. Tout est ramené à l’essentiel. Même les échanges avec les autres sont plus simples, il n’y a plus vraiment de classes sociales, les relations sont plus égalitaires et les échanges plus vrais ».

Emotions collectives

Si ce retour à l’essentiel offre de très longues plages pour mettre seulement un pied devant l’autre et profiter des paysages, certains moments ont été plus marquants que d’autres. « Lorsqu’on est montés au sommet des dunes de Foum Tizza, on a tous été charmés par le paysage. Quelqu’un a dit : “ça mériterait presque une minute de silence !”. Il a lancé ça comme une plaisanterie, mais on l’a pris au mot, avec autant de légèreté. Sauf qu’en jouant le jeu, on s’est retrouvés parfaitement silencieux, même les enfants, tous assis à regarder dans la même direction. Et il s’est réellement passé quelque chose... Il y a eu une émotion collective, une unité de groupe, c’était un moment un peu magique… »

Quant aux repas, moments de partage par excellence, ils rassemblent tout le monde autour de couscous ou de tajines aussi copieux que savoureux, bien qu’élaborés sous la tente et à même le sol, avec seulement quelques ustensiles… Ce qui n’a pas manqué d’éveiller la curiosité des enfants. « Un jour, ils ont voulu aller sous la tente-cuisine pour observer ce qui s’y passait et essayer d’aider un peu Mohammed. Et puis en lavant et en épluchant les légumes, ils ont commencé à chanter, à taper dans leurs mains, sur les bassines, sur les casseroles. Ils ont improvisé un concert décalé, qui les a beaucoup amusés et qu’ils ont adoré. Les filles parlent encore souvent de ce moment… » 

L’école des débrouillards

Au-delà de ces souvenirs et des bons moments partagés, le désert leur a aussi offert un cadre à la fois rassurant et ouvert, idéal pour que les enfants s’autonomisent. C’est en tout cas ce que Magali a pu observer. “Il m’a semblé que les filles avaient grandi d’un seul coup… Il n’y a aucun risque dans le désert, alors les enfants font un peu ce qu’ils veulent. Mais ils sont malgré tout soumis aux contraintes liées au voyage, ne serait-ce que monter et démonter les tentes. S’ils ne le font pas, soit ils pénalisent le groupe, soit ils se désolidarisent, ce qui n’est pas envisageable. Alors ils le font… naturellement !”.

Par ailleurs, contrairement à ce que l’on peut parfois observer au cours d’un voyage en groupe, qui peut générer une certaine inertie, le désert semble être un lieu où le collectif devient moteur. “Au Maroc, les enfants ont été pris dans une dynamique de groupe. Pas seulement le groupe dans sa totalité mais aussi les leurs, créés par tranches d’âge ou par affinités. Et je crois que ça a contribué à ce climat de débrouillardise et d’émancipation…”.
Alors si vous rêvez vous aussi de voir vos enfants ranger leurs affaires en sifflotant et partir se brosser les dents en sautillant… Pensez au désert marocain !

Le mot de Julia

Ce que j’ai aimé dans le désert, c’est qu’on soit très nombreux, les parents, les enfants, les guides, les chameliers, les cuisiniers… On était comme une troupe en fait. Les meilleurs souvenirs ?... Les courses dans les dunes, qui étaient raides parfois mais ça ne nous empêchait pas de courir, monter, descendre, rouler jusqu’en bas et remonter, c’était crevant mais c’était trop bien ! Et j’ai adoré le dernier soir aussi. On est arrivés dans une sorte de camp aménagé, avec des maisons en terre. On les a appelées les “maisons-poteries”. Et on a passé la dernière nuit toutes ensemble avec les copines, dans la maison-poterie des enfants, c’était génial !”.