
Egypte
Vaste pays posé entre Afrique et Asie, essentiellement désertique (90 % de son territoire), l’Egypte nous offre ses saisissants contrastes. A l’est, la péninsule désertique du Sinaï, terre d’histoire habitée par les Bédouins, ouvre son somptueux décor de roches colorées. A l’ouest, le désert Libyque, prolongement du Sahara oriental, recèle des perles encore peu parcourues : le désert Blanc, où se mêlent sable et formations de craie, la Grande Mer de sable et les terra incognita du Gilf Kebir et de l’Uweinat. Et, traversant comme un songe ces espaces désertiques, la vallée du Nil affiche sa vie verdoyante, avec ses villages traditionnels entourés de jardins et palmeraies, et ses sites pharaoniques.
Dans ces univers magiques et variés, venez parcourir l’histoire des civilisations, de l’Antiquité à l’histoire biblique. Voyage après voyage, vous ne vous lasserez pas de ce pays mythique et mystérieux...

Repères
Population |
82 millions d’habitants. |
Superficie |
1 001 450 km2. |
Capitale |
Le Caire (environ 16 millions d’hab.). |
Villes principales |
Alexandrie (4,1 millions d’hab.), Port-Saïd, Assiout, Louxor, Assouan. |
Points culminants |
mont Sainte-Catherine (2 642 m) et mont Sinaï ou djebel Moussa (2 285 m), tous deux dans le massif du Sinaï. |
Langues |
arabe classique (off.), anglais, parfois français dans les régions touristiques. |
Religions |
islam sunnite majoritaire, christianisme (un peu moins de 10 % de coptes). |
Décalage horaire |
par rapport à la France, une heure de plus toute l’année.
|
Géographie
La plus grande partie du territoire est constituée de déserts. Le désert Oriental (ou Arabique) s’étend à l’est du Nil ; la péninsule du Sinaï culmine à 2 642 mètres au mont Sainte-Catherine. Le désert Libyque,
à l’ouest du Nil, formé d’un
plateau très aride souvent barré par des dunes, avec quatre
profondes oasis — Khargua, Dakhla, Farafra et Bahriya, où des sédentaires
cultivent dattiers, céréales et légumes — couvre les deux tiers de l’Egypte.
Le Nil, long de 6 670 km, draine le pays du sud au nord, de la deuxième cataracte jusqu’au
Caire ; il est bordé d’un ruban de terre large de 10 km, qui ne mesure parfois qu’une petite
centaine de mètres et atteint 24 km dans sa plus grande largeur près du Fayoum : c’est la Haute-Egypte.
Au nord du Caire, la vallée se
transforme en un vaste delta de 200 km de large, semblable à un grand
éventail plongeant dans la mer Méditerranée : c’est la Basse-Égypte.
Climat
- Vallée du Nil : climat très doux de novembre à avril. Il y a souvent
une petite brise de fleuve très agréable. La nuit, il fait parfois frais
sur les bords du Nil.
- Déserts : climat sec avec des écarts de températures importants entre le jour et la nuit (température agréable en journée, nuits fraîches, parfois très froides au cœur de l’hiver).
- Sinaï, région du monastère Sainte-Catherine : de novembre à mars, les températures sont très agréables la journée, mais il peut geler la nuit (prévoyez des vêtements et un duvet chauds). Nuits plus clémentes en octobre et avril.
Nous parcourons l’Egypte d’octobre à avril, période où les températures
sont les plus favorables pour le trekking et les découvertes.
Températures moyennes maximales et minimales, en °C
octobre
novembre
décembre
janvier
février
mars
avril
Déserts
28/12
24/9
21/4
20/3
21/4
26/6
30/13
Sinaï
29/15
24/11
21/4
21/2
22/3
24/8
28/14
Vallée du Nil
31/15
28/12
23/7
23/6
26/9
28/12
28/16
Économie
L’agriculture est tributaire du Nil et de son réseau d’irrigation, les surfaces arables ne représentent que 5 % de la superficie totale du pays.
L’irrigation, aujourd’hui indépendante de la crue saisonnière du Nil, a
rendu possible le développement des cultures commerciales (canne à sucre
et surtout coton), à côté des traditionnelles cultures céréalières
(blé, maïs, riz, sorgho, fèves, légumes). La part de l’agriculture
dans le produit intérieur brut représente moins de 20 %. Les ressources minières alimentent une exportation importante ; le pétrole (gisements du Sinaï et du désert Libyque) représente 40 % de la totalité des exportations, la production de gaz est la deuxième d’Afrique ; s’y ajoutent or, manganèse, phosphates, aluminium, cuivre, étain. En dépit d’une main-d’œuvre nombreuse et peu
coûteuse, l’industrie est peu développée, si
l’on excepte le textile, l’agroalimentaire, une petite sidérurgie, les matériaux de
construction et, surtout, l’extraction des hydrocarbures.
L’Egypte peine à s’affirmer parmi les pays émergents et son économie reste tributaire de l’aide internationale, en
provenance surtout d’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et du
Koweït. L’absence de perspectives
nouvelles explique la montée en puissance de l’économie informelle
(estimée à 40 % du P.I.B.) et le nombre d’Egyptiens
touchés par l’extrême pauvreté (17 % de la population). La main-d’œuvre s’expatrie aux Proche et Moyen-Orient, et envoie de l’argent, ce qui constitue une importante rentrée de devises, aussi essentielle que celle perçue par le passage des
navires par le canal de Suez.
S’appuyant sur son exceptionnel patrimoine historique et archéologique — plusieurs sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco (Le Caire ville historique, région des pyramides de Gizeh à Dahchour, Memphis et sa nécropole, Thèbes antique et sa nécropole, monuments de Nubie d’Abou Simbel à Philae, le wadi Al-Hitan (la vallée des Baleines), le mont Sainte-Catherine (Sinaï), Abou Mena (liste du patrimoine mondial en péril) —,
l’Egypte a su devenir une destination touristique de choix
(plus de 14 millions de visiteurs en 2010) avant de subir le contrecoup
de la révolution de 2011 (9 millions de visiteurs en 2011).
Société
60 % de la population ont entre 15 et 60 ans, une population à 43 % urbaine. En dépit d’une évolution favorable, la pression démographique demeure trop élevée par
rapport aux ressources nationales et pèse sur le niveau de vie des Egyptiens ;
l’agriculture ne subvient plus aux besoins alimentaires de la
population et l’Egypte importe la moitié de sa consommation alimentaire
(notamment des céréales). La population — urbains et ruraux — se concentre dans la vallée du Nil, l’extrême aridité des déserts ayant découragé le nomadisme.
Une majorité d’Egyptiens se déclarent musulmans sunnites. Les chrétiens, principalement coptes, forment la principale minorité religieuse. Les juifs ont été les premiers à avoir colonisé le pays, ils ont subi plusieurs persécutions et ont préféré quitter le pays entre 1956 et 1967.
L’Egypte a été autrefois envahie par les Perses, les Grecs, les Romains, les Byzantins, les Arabes et les Turcs. Sa composition ethnique traduit cette diversité, mais la population arabe domine à près de 80 %. A ce groupe s’ajoutent les Bédouins du Sinaï, originaires d’Arabie, et les Bédouins du désert Libyque qui se sont sédentarisés entre Alexandrie, la frontière libyenne et les oasis ; les habitants de l’oasis de Siwa se réclament d’origine berbère. Egalement importants, les Nubiens occupent le sud du pays. Mais, depuis que leur territoire situé au sud d’Assouan a presque disparu lors de la construction du haut barrage, ils ont émigré vers les oasis, Le Caire et Alexandrie.
L'histoire du pays
Jusqu’à 5000 avant J.-C., des communautés de chasseurs-cueilleurs vivent sur les plateaux surplombant
le Nil
et dans les savanes à l’est et à l’ouest. Entre 5000 et 3500 avant J.-C., en Basse-Egypte se développe une
société paysanne sédentaire, en Haute-Egypte émergent des élites politiques qui installent
leur pouvoir.
L’Egypte pharaonique
Vers 3200 avant J.-C., Narmer unifie les royaumes de Haute-Egypte (capitale Hiéraconpolis ;
divinité tutélaire : la déesse-vautour Nekhbet ; insigne : la couronne
blanche) et de Basse-Egypte (capitale Bouto ; divinité tutélaire :
la déesse-serpent Ouadjet ; insigne : la couronne rouge). Ceignant les
deux couronnes, il est le premier des rois qui, durant 30 dynasties
au cours de trois millénaires, vont administrer l’Egypte jusqu’en
333 avant J.-C., date de l’arrivée d’Alexandre de Macédoine. Les premiers souverains mettent en valeur de nouvelles terres, développent l’agriculture et
l’élevage, établissent les principes de la monarchie,
unificatrice et d’essence divine. Les pharaons des Ire et IIe dynasties sont les successeurs de Narmer.
L’Ancien Empire (2778-2420 avant J.-C.) compte quatre dynasties. La IIIe dynastie et son premier
souverain Djoser établissent leur capitale à Memphis ; c’est “l’âge des pyramides”, avec Saqqarah, Gizeh… Sous les IVe et Ve dynasties, le pouvoir du pharaon s’affirme, il est de droit divin, se disant fils de Rê, le dieu solaire ; les échanges commerciaux sont importants avec les pays voisins. Sous la VIe dynastie, la toute-puissance du pharaon est menacée par la montée d’une
oligarchie — courtisans, favoris, hauts fonctionnaires de province. Durant plus de deux siècles (2420-2160), sous les VIIe et VIIIe dynasties, une
révolution sociale livre le pays à l’anarchie, et deux royaumes distincts se constituent, l’un
sous la domination des IXe et Xe dynasties de Héracléopolis, et l’autre, quasi contemporaine, sous celle de la XIe dynastie de Thèbes.
L’unité, reconstituée par les princes de Thèbes, ayant fondé la XIe dynastie, avec Thèbes pour capitale et Amon comme dieu, inaugurent le Moyen Empire (2160-1785). La XIIe dynastie déplace sa capitale à Licht, près de
Fayoum, retrouve sa puissance et choisit comme dieu Amon-Rê ; elle favorise l’émergence d’une classe moyenne aisée, scribes, artisans, qui joue un rôle actif ; le culte d’Osiris, qui permet à tout homme d’accéder à l’éternité, se développe ; une politique de défense des frontières est instaurée pour mettre le Delta à l’abri des incursions asiatiques, des forteresses jalonnant le Nil, en Nubie et au Soudan sécurisent le commerce. A partir de 1900, les invasions des peuples indo-européens chassent les populations autochtones qui s’installent dans le nord-est du Delta ; ainsi les Hyksos, profitant de la faiblesse des XIIIe et XIVe dynasties conquièrent le royaume, mais sans s’étendre en Haute-Egypte ; ils règnent de la XVe à la XVIIe dynasties.
Les
princes thébains
entreprennent une guerre de libération, c’est le Nouvel Empire (1580-1085, XVIIIe à XXe dynasties) et l’âge d’or de la monarchie pharaonique. Thèbes devient capitale avec son palais royal de Louxor ; à Karnak, se succèdent, jusqu’à l’époque romaine, les constructions grandioses à la gloire du dieu Amon-Rê ; sont construits les tombeaux de la vallée des Rois et la vallée des Reines. La politique extérieure est remarquable : reconquête de
la Haute-Nubie, de la Palestine, interventions dans les
affaires du Proche-Orient, luttes contre les invasions des peuples du Nord et de la
mer, de l’Assyrie et de la Libye ; le pouvoir du pharaon s’étend jusqu’au-delà de la quatrième cataracte. C’est sous la XVIIIe dynastie que règnent Hatshepsout et Toutankhamon. Les XIXe et XXe dynasties, celles des Seti et des Ramessides (Ramsès Ier à Ramsès XI), participent à la gloire militaire et au rayonnement culturel de la monarchie.
A la fin de la XXe dynastie, la
corruption, le clergé d’Amon, les prétentions des chefs militaires étrangers affaiblissent le pouvoir central.
Vers 1085 avant J.-C., la XXIe dynastie gère le Delta, tandis qu’un grand prêtre d’Amon est souverain à
Thèbes.
C’est le début de la Basse Epoque (1085-333 avant J.-C., XXIe à XXXIe dynasties), durant
laquelle règnent plusieurs dynasties étrangères dans le pays livré aux
invasions et divisé.
En 333 avant J.-C., Alexandre de Macédoine libère l’Egypte de la domination perse, qui appartiendra désormais au monde grec. Le port d’Alexandrie est fondé. A la mort d’Alexandre, en 323 avant J.-C., l’Egypte est attribuée à un noble macédonien, Ptolémée, qui se
proclame roi, fondant la dynastie des Lagides qui va exploiter le pays. Les Romains ayant décelé les
faiblesses internes de la monarchie, en 30 avant J.-C., l’empereur Octave annexe le pays du Nil. Le changement de domination ne produit pas de grands
effets : les dirigeants sont des Romains, mais le grec reste
la langue officielle, la monnaie est toujours la drachme. Les empereurs confisquent les grands domaines, deviennent généreux à l’égard du clergé, et les temples de
Philæ et d’Esnèh sont terminés. Dès le IIIe siècle après J.-C., le christianisme a conquis la majorité de la population. Au IVe siècle, le pays fait partie du diocèse d’Orient, jusqu’à la conquête arabe en 640. Les Coptes, vers 750, ne représentent plus qu’un quart de la population.
L’Egypte suit le sort du monde arabe pendant deux siècles ; en 969, les Fatimides, maîtres du Maghreb, occupent l’Egypte, qui connaîtra une belle prospérité pendant deux siècles ; la mer Rouge et Alexandrie
retrouvent un rôle de premier rang dans les relations entre la
Méditerranée et l’Extrême-Orient. Après la brève occupation de Saladin, le pouvoir passe, en 1250, aux chefs de l’oligarchie militaire des Mamelouks assurant la prospérité du seul pays du
monde arabe qui échappe aux invasions des Mongols ; Alexandrie détient le monopole du
transport des épices vers l’Europe chrétienne, les taxes prélevées expliquent la splendeur de la cour du Caire et ses magnifiques monuments.
En 1400, les Mamelouks repoussent Tamerlan. Dès 1503, les Portugais installés en maîtres en Inde coupent les
convois d’épices à destination de l’Egypte et l’affaiblissent. Depuis longtemps, l’Egypte est convoitée par les Ottomans, le sultan écrase les Mamelouks en 1517, la province est confiée à un pacha assisté par des préfets, les beys qui reçoivent des terres et prennent de plus en plus de pouvoir au détriment des pachas.
Au XVIIIe siècle, le pays, convoité par la France et la Russie, est surveillé par les Anglais. Les exactions subies par des commerçants français provoquent un conflit
entre les beys mamelouks et la France ; en 1798, Bonaparte lance l’expédition d’Egypte, il prend Alexandrie, mais son armée capitule en 1801 devant le débarquement des Turcs et des Anglais. Au milieu du XIXe siècle, les relations privilégiées avec les
Français sont rétablies, de nombreuses écoles sont ouvertes par les ordres religieux
français, les fouilles sont développées par Mariette, la
propriété éminente de l’état est supprimée, le fellah peut vendre librement sa terre et les
produits de sa terre. L’Egypte reprend son rôle d’intermédiaire entre
l’Europe et l’Extrême-Orient, et en 1869, le canal de Suez est solennellement inauguré.
Après un massacre de chrétiens à Alexandrie en 1882, l’Angleterre intervient et installe sa domination sans
titre sur l’Egypte ; les Anglais
surveillent l’administration et l’armée, les finances sont assainies, la construction des barrages d’Assouan et d’Assiout augmente
la surface cultivée. En
1914, Londres proclame son protectorat et la suppression de
la suzeraineté ottomane.
Dès 1918, l’Egypte réclame son indépendance, la fin du protectorat est proclamé en 1922. Le sultan devient le roi Fuad Ier, mais le traité anglo-égyptien, signé en 1936, n’accorde pas à
l’Egypte son indépendance pleine et entière.
En 1950, Farouk (1937-1952), fils de Fuad, est proclamé roi d’Egypte et du Soudan. En 1952, un groupe d’officiers contraint Farouk à abdiquer et prend le pouvoir, la république est proclamée en 1953. Le lieutenant-colonel Gamal Abdel Nasser devient président de la république, le Soudan devient
indépendant, le canal de Suez est nationalisé.
A partir de 1963, Nasser entreprend la socialisation de l’économie,
la presse, les banques, les sociétés industrielles sont nationalisées,
les propriétés foncières distribuées à des
coopératives agricoles et des petits paysans. Les
conditions de vie des ouvriers et celles des
paysans s’améliorent, mais la
situation économique s’aggrave.
Nasser tente une solidarité arabe économique avec le projet de détournement des eaux du Jourdain auquel s’oppose Israël, ce qui permet à Nasser d’ériger Gaza
en territoire palestinien indépendant en 1962, de mettre sur pied l’Organisation de libération de la Palestine (OLP)
en 1964. En 1967, Nasser ferme le détroit de Tiran, provoquant le blocus du port israélien
d’Eilat ; Israël attaque l’Egypte, cette guerre des Six-Jours coûte à l’Egypte son équipement militaire moderne, les revenus du canal de Suez et ceux de ses gisements de pétrole du Sinaï. Les incidents se
multiplient,
Israël procède à des attaques terrestres et aériennes très nombreuses. En 1970, William Rogers présente un plan de
paix accepté par Nasser, puis par Golda Meir.
A la mort soudaine de Nasser, en 1970, Anouar el-Sadate
devient président de la République, il poursuit la libéralisation de l’économie, sa préoccupation majeure demeure le
règlement du conflit avec Israël. Si l’Egypte et Israël acceptent le cessez-le-feu, Sadate demande à
Israël d’évacuer les territoires occupés ; il faudra attendre la visite de R. Nixon en 1974 pour qu’Israël restitue une partie du Sinaï et que le canal de Suez soit réouvert à la navigation. En 1978, au cours du sommet américano-égypto-israélien de Camp David (Etats-Unis), Carter, Begin et
Sadate signent un accord où Le Caire et Tel-Aviv s’engagent à conclure un traité de paix qui sera signé en 1979. Après sa réélection en 1976, Sadate s’oriente vers
une politique autoritaire ; tout en démantelant les sectes extrémistes, il fait des concessions à l’islam
intégriste, notamment aux Frères musulmans. La crise économique et sociale s’accentue. En 1980, la révision de la Constitution permet au raïs une présidence à vie. Mais, en 1981, Sadate, qui vient de frapper durement l’opposition politique et religieuse, est
assassiné par des soldats islamistes.
Hosni Moubarak, élu président, libère des centaines de détenus laïques et islamistes, tout en
décrétant l’Etat d’urgence. Pour prévenir la contagion de
l’islamisme, Moubarak place toutes les mosquées
sous le contrôle du ministère des Biens religieux.
Aux élections de 1987, les députés islamistes (Frères musulmans) obtiennent 37 sièges. En 1987 et 1993,
H. Moubarak est réélu. Au début des années 2000, inflation, chute de
la livre égyptienne et pénuries amplifient le mécontentement. Après plus de vingt ans de règne sans partage, le
président Moubarak apparaît usé et de plus en plus isolé. En 2005, Moubarak annonce une réforme constitutionnelle en vue de permettre la première élection
présidentielle pluraliste au suffrage universel direct ; mais les
conditions imposées aux candidats provoquent les protestations de l’opposition. Le raïs est d’ailleurs élu à une
écrasante majorité, mais avec un faible
taux de participation. Aux élections législatives de 2005, les Frères musulmans effectuent une percée spectaculaire
en faisant clairement de leur organisation, interdite mais tolérée, le
principal rival du régime. Le pouvoir réagit, l’opposant A. Nour est condamné à
cinq ans de prison, l’Etat d’urgence est maintenu,
justifié par les attentats terroristes (Taba
en 2004, Le Caire en 2005, Charm el-Cheikh en 2005, Dahab en 2006). En 2006, la révision de la Constitution vise directement les Frères musulmans
et leur interdit de présenter un candidat à l’élection présidentielle
prévue en 2011. Au nom de la lutte contre le terrorisme, le régime multiplie les atteintes aux libertés
publiques et à la vie privée. Une contestation ouvrière contre la détérioration de ses conditions économiques quotidiennes
s’amplifie avec grèves, manifestations et protestations. Le
mécontentement est profond car, si le gouvernement annonce une augmentation des salaires de 30 % dans la
fonction publique,
le prix des carburants et certaines taxes augmentent aussi. La minorité chrétienne
copte se mobilise contre un gouvernement accusé de ne
plus la protéger. La révolution tunisienne et la chute du président Ben Ali, le 14 janvier 2011, encouragent la jeunesse égyptienne à se soulever à son tour.
A partir du 25 janvier 2011, bravant l’Etat d’urgence et la répression, un mouvement de
protestation massif exigeant le départ du président Moubarak, auquel se joignent — avec discrétion et
prudence — les Frères musulmans,
se développe au Caire, à Alexandrie et Suez. Alors
que Moubarak annonce des réformes constitutionnelles, une contre-manifestation de
soutien au président conduit à de violents affrontements entre partisans et opposants. Finalement, Moubarak démissionne le 11 février et remet le pouvoir à l’armée, qui s’engage à le rendre aux civils dans les six mois. Malgré l’important remaniement du
gouvernement, l’approbation par
référendum d’amendements constitutionnels, la comparution de
l’ancien raïs devant une cour d’assises, les manifestations continuent. Parallèlement, la minorité copte est
la cible d’attaques de groupes islamistes radicaux.
Aux élections législatives de 2012, les Frères musulmans s’imposent, leur candidat, Mohamed Morsi, est élu président de la République. Devant l’ampleur des
manifestations contre les abus de pouvoir de Morsi — qui s’est attribué des
prérogatives exceptionnelles — et sous la pression des
islamistes les plus radicaux mais aussi des militaires, le président décide de soumettre à un référendum le projet de
nouvelle Constitution instaurant un régime
démocratique fondé sur le respect des libertés individuelles, le pluralisme politique, les
droits économiques et sociaux, la séparation des pouvoirs ; les principes de la charia sont “source principale de la
législation”, tandis que l’université Al-Azhar, dont l’indépendance est
reconnue, sera consultée dans les matières relevant de la loi
islamique. Le “oui” l’emporte.
Début 2013, la contestation s’intensifie et les tensions
s’aggravent, un appel à la démission du
président et à la convocation d’une élection anticipée est
lancé sur Internet et dans la rue par de jeunes activistes. Très fragilisé, Morsi, rejetant l’ultimatun de l’armée de “satisfaire les revendications du
peuple”, est destitué et
arrêté en juillet. L’armée est
applaudie par les opposants rassemblés sur la place
Tahrir. Ecartés du pouvoir — de nombreux
frères et plusieurs de leurs chefs sont arrêtés—, les Frères musulmans
se mobilisent.
Début 2014, une nouvelle Constitution, approuvée par
référendum, est considérée comme un succès par
le pouvoir. Les droits des
citoyens, la liberté de croyance et d’expression sont
davantage garantis ; la lutte contre le terrorisme
devient la justification de la répression des Frères musulmans, interdits et décrétés organisation terroriste. Abdel Fattah al-Sissi remporte les élections présidentielles de mai 2014 avec 96 %
des suffrages et un taux de participation de 45,45 %.
- Déserts : climat sec avec des écarts de températures importants entre le jour et la nuit (température agréable en journée, nuits fraîches, parfois très froides au cœur de l’hiver).
- Sinaï, région du monastère Sainte-Catherine : de novembre à mars, les températures sont très agréables la journée, mais il peut geler la nuit (prévoyez des vêtements et un duvet chauds). Nuits plus clémentes en octobre et avril.
Nous parcourons l’Egypte d’octobre à avril, période où les températures sont les plus favorables pour le trekking et les découvertes.
Températures moyennes maximales et minimales, en °C
|
octobre |
novembre |
décembre |
janvier |
février |
mars |
avril |
Déserts |
28/12 |
24/9 |
21/4 |
20/3 |
21/4 |
26/6 |
30/13 |
Sinaï |
29/15 |
24/11 |
21/4 |
21/2 |
22/3 |
24/8 |
28/14 |
Vallée du Nil |
31/15 |
28/12 |
23/7 |
23/6 |
26/9 |
28/12 |
28/16 |
Économie
L’agriculture est tributaire du Nil et de son réseau d’irrigation, les surfaces arables ne représentent que 5 % de la superficie totale du pays.
L’irrigation, aujourd’hui indépendante de la crue saisonnière du Nil, a
rendu possible le développement des cultures commerciales (canne à sucre
et surtout coton), à côté des traditionnelles cultures céréalières
(blé, maïs, riz, sorgho, fèves, légumes). La part de l’agriculture
dans le produit intérieur brut représente moins de 20 %. Les ressources minières alimentent une exportation importante ; le pétrole (gisements du Sinaï et du désert Libyque) représente 40 % de la totalité des exportations, la production de gaz est la deuxième d’Afrique ; s’y ajoutent or, manganèse, phosphates, aluminium, cuivre, étain. En dépit d’une main-d’œuvre nombreuse et peu
coûteuse, l’industrie est peu développée, si
l’on excepte le textile, l’agroalimentaire, une petite sidérurgie, les matériaux de
construction et, surtout, l’extraction des hydrocarbures.
L’Egypte peine à s’affirmer parmi les pays émergents et son économie reste tributaire de l’aide internationale, en
provenance surtout d’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et du
Koweït. L’absence de perspectives
nouvelles explique la montée en puissance de l’économie informelle
(estimée à 40 % du P.I.B.) et le nombre d’Egyptiens
touchés par l’extrême pauvreté (17 % de la population). La main-d’œuvre s’expatrie aux Proche et Moyen-Orient, et envoie de l’argent, ce qui constitue une importante rentrée de devises, aussi essentielle que celle perçue par le passage des
navires par le canal de Suez.
S’appuyant sur son exceptionnel patrimoine historique et archéologique — plusieurs sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco (Le Caire ville historique, région des pyramides de Gizeh à Dahchour, Memphis et sa nécropole, Thèbes antique et sa nécropole, monuments de Nubie d’Abou Simbel à Philae, le wadi Al-Hitan (la vallée des Baleines), le mont Sainte-Catherine (Sinaï), Abou Mena (liste du patrimoine mondial en péril) —,
l’Egypte a su devenir une destination touristique de choix
(plus de 14 millions de visiteurs en 2010) avant de subir le contrecoup
de la révolution de 2011 (9 millions de visiteurs en 2011).
Société
60 % de la population ont entre 15 et 60 ans, une population à 43 % urbaine. En dépit d’une évolution favorable, la pression démographique demeure trop élevée par
rapport aux ressources nationales et pèse sur le niveau de vie des Egyptiens ;
l’agriculture ne subvient plus aux besoins alimentaires de la
population et l’Egypte importe la moitié de sa consommation alimentaire
(notamment des céréales). La population — urbains et ruraux — se concentre dans la vallée du Nil, l’extrême aridité des déserts ayant découragé le nomadisme.
Une majorité d’Egyptiens se déclarent musulmans sunnites. Les chrétiens, principalement coptes, forment la principale minorité religieuse. Les juifs ont été les premiers à avoir colonisé le pays, ils ont subi plusieurs persécutions et ont préféré quitter le pays entre 1956 et 1967.
L’Egypte a été autrefois envahie par les Perses, les Grecs, les Romains, les Byzantins, les Arabes et les Turcs. Sa composition ethnique traduit cette diversité, mais la population arabe domine à près de 80 %. A ce groupe s’ajoutent les Bédouins du Sinaï, originaires d’Arabie, et les Bédouins du désert Libyque qui se sont sédentarisés entre Alexandrie, la frontière libyenne et les oasis ; les habitants de l’oasis de Siwa se réclament d’origine berbère. Egalement importants, les Nubiens occupent le sud du pays. Mais, depuis que leur territoire situé au sud d’Assouan a presque disparu lors de la construction du haut barrage, ils ont émigré vers les oasis, Le Caire et Alexandrie.
L'histoire du pays
Jusqu’à 5000 avant J.-C., des communautés de chasseurs-cueilleurs vivent sur les plateaux surplombant
le Nil
et dans les savanes à l’est et à l’ouest. Entre 5000 et 3500 avant J.-C., en Basse-Egypte se développe une
société paysanne sédentaire, en Haute-Egypte émergent des élites politiques qui installent
leur pouvoir.
L’Egypte pharaonique
Vers 3200 avant J.-C., Narmer unifie les royaumes de Haute-Egypte (capitale Hiéraconpolis ;
divinité tutélaire : la déesse-vautour Nekhbet ; insigne : la couronne
blanche) et de Basse-Egypte (capitale Bouto ; divinité tutélaire :
la déesse-serpent Ouadjet ; insigne : la couronne rouge). Ceignant les
deux couronnes, il est le premier des rois qui, durant 30 dynasties
au cours de trois millénaires, vont administrer l’Egypte jusqu’en
333 avant J.-C., date de l’arrivée d’Alexandre de Macédoine. Les premiers souverains mettent en valeur de nouvelles terres, développent l’agriculture et
l’élevage, établissent les principes de la monarchie,
unificatrice et d’essence divine. Les pharaons des Ire et IIe dynasties sont les successeurs de Narmer.
L’Ancien Empire (2778-2420 avant J.-C.) compte quatre dynasties. La IIIe dynastie et son premier
souverain Djoser établissent leur capitale à Memphis ; c’est “l’âge des pyramides”, avec Saqqarah, Gizeh… Sous les IVe et Ve dynasties, le pouvoir du pharaon s’affirme, il est de droit divin, se disant fils de Rê, le dieu solaire ; les échanges commerciaux sont importants avec les pays voisins. Sous la VIe dynastie, la toute-puissance du pharaon est menacée par la montée d’une
oligarchie — courtisans, favoris, hauts fonctionnaires de province. Durant plus de deux siècles (2420-2160), sous les VIIe et VIIIe dynasties, une
révolution sociale livre le pays à l’anarchie, et deux royaumes distincts se constituent, l’un
sous la domination des IXe et Xe dynasties de Héracléopolis, et l’autre, quasi contemporaine, sous celle de la XIe dynastie de Thèbes.
L’unité, reconstituée par les princes de Thèbes, ayant fondé la XIe dynastie, avec Thèbes pour capitale et Amon comme dieu, inaugurent le Moyen Empire (2160-1785). La XIIe dynastie déplace sa capitale à Licht, près de
Fayoum, retrouve sa puissance et choisit comme dieu Amon-Rê ; elle favorise l’émergence d’une classe moyenne aisée, scribes, artisans, qui joue un rôle actif ; le culte d’Osiris, qui permet à tout homme d’accéder à l’éternité, se développe ; une politique de défense des frontières est instaurée pour mettre le Delta à l’abri des incursions asiatiques, des forteresses jalonnant le Nil, en Nubie et au Soudan sécurisent le commerce. A partir de 1900, les invasions des peuples indo-européens chassent les populations autochtones qui s’installent dans le nord-est du Delta ; ainsi les Hyksos, profitant de la faiblesse des XIIIe et XIVe dynasties conquièrent le royaume, mais sans s’étendre en Haute-Egypte ; ils règnent de la XVe à la XVIIe dynasties.
Les
princes thébains
entreprennent une guerre de libération, c’est le Nouvel Empire (1580-1085, XVIIIe à XXe dynasties) et l’âge d’or de la monarchie pharaonique. Thèbes devient capitale avec son palais royal de Louxor ; à Karnak, se succèdent, jusqu’à l’époque romaine, les constructions grandioses à la gloire du dieu Amon-Rê ; sont construits les tombeaux de la vallée des Rois et la vallée des Reines. La politique extérieure est remarquable : reconquête de
la Haute-Nubie, de la Palestine, interventions dans les
affaires du Proche-Orient, luttes contre les invasions des peuples du Nord et de la
mer, de l’Assyrie et de la Libye ; le pouvoir du pharaon s’étend jusqu’au-delà de la quatrième cataracte. C’est sous la XVIIIe dynastie que règnent Hatshepsout et Toutankhamon. Les XIXe et XXe dynasties, celles des Seti et des Ramessides (Ramsès Ier à Ramsès XI), participent à la gloire militaire et au rayonnement culturel de la monarchie.
A la fin de la XXe dynastie, la
corruption, le clergé d’Amon, les prétentions des chefs militaires étrangers affaiblissent le pouvoir central.
Vers 1085 avant J.-C., la XXIe dynastie gère le Delta, tandis qu’un grand prêtre d’Amon est souverain à
Thèbes.
C’est le début de la Basse Epoque (1085-333 avant J.-C., XXIe à XXXIe dynasties), durant
laquelle règnent plusieurs dynasties étrangères dans le pays livré aux
invasions et divisé.
En 333 avant J.-C., Alexandre de Macédoine libère l’Egypte de la domination perse, qui appartiendra désormais au monde grec. Le port d’Alexandrie est fondé. A la mort d’Alexandre, en 323 avant J.-C., l’Egypte est attribuée à un noble macédonien, Ptolémée, qui se
proclame roi, fondant la dynastie des Lagides qui va exploiter le pays. Les Romains ayant décelé les
faiblesses internes de la monarchie, en 30 avant J.-C., l’empereur Octave annexe le pays du Nil. Le changement de domination ne produit pas de grands
effets : les dirigeants sont des Romains, mais le grec reste
la langue officielle, la monnaie est toujours la drachme. Les empereurs confisquent les grands domaines, deviennent généreux à l’égard du clergé, et les temples de
Philæ et d’Esnèh sont terminés. Dès le IIIe siècle après J.-C., le christianisme a conquis la majorité de la population. Au IVe siècle, le pays fait partie du diocèse d’Orient, jusqu’à la conquête arabe en 640. Les Coptes, vers 750, ne représentent plus qu’un quart de la population.
L’Egypte suit le sort du monde arabe pendant deux siècles ; en 969, les Fatimides, maîtres du Maghreb, occupent l’Egypte, qui connaîtra une belle prospérité pendant deux siècles ; la mer Rouge et Alexandrie
retrouvent un rôle de premier rang dans les relations entre la
Méditerranée et l’Extrême-Orient. Après la brève occupation de Saladin, le pouvoir passe, en 1250, aux chefs de l’oligarchie militaire des Mamelouks assurant la prospérité du seul pays du
monde arabe qui échappe aux invasions des Mongols ; Alexandrie détient le monopole du
transport des épices vers l’Europe chrétienne, les taxes prélevées expliquent la splendeur de la cour du Caire et ses magnifiques monuments.
En 1400, les Mamelouks repoussent Tamerlan. Dès 1503, les Portugais installés en maîtres en Inde coupent les
convois d’épices à destination de l’Egypte et l’affaiblissent. Depuis longtemps, l’Egypte est convoitée par les Ottomans, le sultan écrase les Mamelouks en 1517, la province est confiée à un pacha assisté par des préfets, les beys qui reçoivent des terres et prennent de plus en plus de pouvoir au détriment des pachas.
Au XVIIIe siècle, le pays, convoité par la France et la Russie, est surveillé par les Anglais. Les exactions subies par des commerçants français provoquent un conflit
entre les beys mamelouks et la France ; en 1798, Bonaparte lance l’expédition d’Egypte, il prend Alexandrie, mais son armée capitule en 1801 devant le débarquement des Turcs et des Anglais. Au milieu du XIXe siècle, les relations privilégiées avec les
Français sont rétablies, de nombreuses écoles sont ouvertes par les ordres religieux
français, les fouilles sont développées par Mariette, la
propriété éminente de l’état est supprimée, le fellah peut vendre librement sa terre et les
produits de sa terre. L’Egypte reprend son rôle d’intermédiaire entre
l’Europe et l’Extrême-Orient, et en 1869, le canal de Suez est solennellement inauguré.
Après un massacre de chrétiens à Alexandrie en 1882, l’Angleterre intervient et installe sa domination sans
titre sur l’Egypte ; les Anglais
surveillent l’administration et l’armée, les finances sont assainies, la construction des barrages d’Assouan et d’Assiout augmente
la surface cultivée. En
1914, Londres proclame son protectorat et la suppression de
la suzeraineté ottomane.
Dès 1918, l’Egypte réclame son indépendance, la fin du protectorat est proclamé en 1922. Le sultan devient le roi Fuad Ier, mais le traité anglo-égyptien, signé en 1936, n’accorde pas à
l’Egypte son indépendance pleine et entière.
En 1950, Farouk (1937-1952), fils de Fuad, est proclamé roi d’Egypte et du Soudan. En 1952, un groupe d’officiers contraint Farouk à abdiquer et prend le pouvoir, la république est proclamée en 1953. Le lieutenant-colonel Gamal Abdel Nasser devient président de la république, le Soudan devient
indépendant, le canal de Suez est nationalisé.
A partir de 1963, Nasser entreprend la socialisation de l’économie,
la presse, les banques, les sociétés industrielles sont nationalisées,
les propriétés foncières distribuées à des
coopératives agricoles et des petits paysans. Les
conditions de vie des ouvriers et celles des
paysans s’améliorent, mais la
situation économique s’aggrave.
Nasser tente une solidarité arabe économique avec le projet de détournement des eaux du Jourdain auquel s’oppose Israël, ce qui permet à Nasser d’ériger Gaza
en territoire palestinien indépendant en 1962, de mettre sur pied l’Organisation de libération de la Palestine (OLP)
en 1964. En 1967, Nasser ferme le détroit de Tiran, provoquant le blocus du port israélien
d’Eilat ; Israël attaque l’Egypte, cette guerre des Six-Jours coûte à l’Egypte son équipement militaire moderne, les revenus du canal de Suez et ceux de ses gisements de pétrole du Sinaï. Les incidents se
multiplient,
Israël procède à des attaques terrestres et aériennes très nombreuses. En 1970, William Rogers présente un plan de
paix accepté par Nasser, puis par Golda Meir.
A la mort soudaine de Nasser, en 1970, Anouar el-Sadate
devient président de la République, il poursuit la libéralisation de l’économie, sa préoccupation majeure demeure le
règlement du conflit avec Israël. Si l’Egypte et Israël acceptent le cessez-le-feu, Sadate demande à
Israël d’évacuer les territoires occupés ; il faudra attendre la visite de R. Nixon en 1974 pour qu’Israël restitue une partie du Sinaï et que le canal de Suez soit réouvert à la navigation. En 1978, au cours du sommet américano-égypto-israélien de Camp David (Etats-Unis), Carter, Begin et
Sadate signent un accord où Le Caire et Tel-Aviv s’engagent à conclure un traité de paix qui sera signé en 1979. Après sa réélection en 1976, Sadate s’oriente vers
une politique autoritaire ; tout en démantelant les sectes extrémistes, il fait des concessions à l’islam
intégriste, notamment aux Frères musulmans. La crise économique et sociale s’accentue. En 1980, la révision de la Constitution permet au raïs une présidence à vie. Mais, en 1981, Sadate, qui vient de frapper durement l’opposition politique et religieuse, est
assassiné par des soldats islamistes.
Hosni Moubarak, élu président, libère des centaines de détenus laïques et islamistes, tout en
décrétant l’Etat d’urgence. Pour prévenir la contagion de
l’islamisme, Moubarak place toutes les mosquées
sous le contrôle du ministère des Biens religieux.
Aux élections de 1987, les députés islamistes (Frères musulmans) obtiennent 37 sièges. En 1987 et 1993,
H. Moubarak est réélu. Au début des années 2000, inflation, chute de
la livre égyptienne et pénuries amplifient le mécontentement. Après plus de vingt ans de règne sans partage, le
président Moubarak apparaît usé et de plus en plus isolé. En 2005, Moubarak annonce une réforme constitutionnelle en vue de permettre la première élection
présidentielle pluraliste au suffrage universel direct ; mais les
conditions imposées aux candidats provoquent les protestations de l’opposition. Le raïs est d’ailleurs élu à une
écrasante majorité, mais avec un faible
taux de participation. Aux élections législatives de 2005, les Frères musulmans effectuent une percée spectaculaire
en faisant clairement de leur organisation, interdite mais tolérée, le
principal rival du régime. Le pouvoir réagit, l’opposant A. Nour est condamné à
cinq ans de prison, l’Etat d’urgence est maintenu,
justifié par les attentats terroristes (Taba
en 2004, Le Caire en 2005, Charm el-Cheikh en 2005, Dahab en 2006). En 2006, la révision de la Constitution vise directement les Frères musulmans
et leur interdit de présenter un candidat à l’élection présidentielle
prévue en 2011. Au nom de la lutte contre le terrorisme, le régime multiplie les atteintes aux libertés
publiques et à la vie privée. Une contestation ouvrière contre la détérioration de ses conditions économiques quotidiennes
s’amplifie avec grèves, manifestations et protestations. Le
mécontentement est profond car, si le gouvernement annonce une augmentation des salaires de 30 % dans la
fonction publique,
le prix des carburants et certaines taxes augmentent aussi. La minorité chrétienne
copte se mobilise contre un gouvernement accusé de ne
plus la protéger. La révolution tunisienne et la chute du président Ben Ali, le 14 janvier 2011, encouragent la jeunesse égyptienne à se soulever à son tour.
A partir du 25 janvier 2011, bravant l’Etat d’urgence et la répression, un mouvement de
protestation massif exigeant le départ du président Moubarak, auquel se joignent — avec discrétion et
prudence — les Frères musulmans,
se développe au Caire, à Alexandrie et Suez. Alors
que Moubarak annonce des réformes constitutionnelles, une contre-manifestation de
soutien au président conduit à de violents affrontements entre partisans et opposants. Finalement, Moubarak démissionne le 11 février et remet le pouvoir à l’armée, qui s’engage à le rendre aux civils dans les six mois. Malgré l’important remaniement du
gouvernement, l’approbation par
référendum d’amendements constitutionnels, la comparution de
l’ancien raïs devant une cour d’assises, les manifestations continuent. Parallèlement, la minorité copte est
la cible d’attaques de groupes islamistes radicaux.
Aux élections législatives de 2012, les Frères musulmans s’imposent, leur candidat, Mohamed Morsi, est élu président de la République. Devant l’ampleur des
manifestations contre les abus de pouvoir de Morsi — qui s’est attribué des
prérogatives exceptionnelles — et sous la pression des
islamistes les plus radicaux mais aussi des militaires, le président décide de soumettre à un référendum le projet de
nouvelle Constitution instaurant un régime
démocratique fondé sur le respect des libertés individuelles, le pluralisme politique, les
droits économiques et sociaux, la séparation des pouvoirs ; les principes de la charia sont “source principale de la
législation”, tandis que l’université Al-Azhar, dont l’indépendance est
reconnue, sera consultée dans les matières relevant de la loi
islamique. Le “oui” l’emporte.
Début 2013, la contestation s’intensifie et les tensions
s’aggravent, un appel à la démission du
président et à la convocation d’une élection anticipée est
lancé sur Internet et dans la rue par de jeunes activistes. Très fragilisé, Morsi, rejetant l’ultimatun de l’armée de “satisfaire les revendications du
peuple”, est destitué et
arrêté en juillet. L’armée est
applaudie par les opposants rassemblés sur la place
Tahrir. Ecartés du pouvoir — de nombreux
frères et plusieurs de leurs chefs sont arrêtés—, les Frères musulmans
se mobilisent.
Début 2014, une nouvelle Constitution, approuvée par
référendum, est considérée comme un succès par
le pouvoir. Les droits des
citoyens, la liberté de croyance et d’expression sont
davantage garantis ; la lutte contre le terrorisme
devient la justification de la répression des Frères musulmans, interdits et décrétés organisation terroriste. Abdel Fattah al-Sissi remporte les élections présidentielles de mai 2014 avec 96 %
des suffrages et un taux de participation de 45,45 %.
L’Egypte peine à s’affirmer parmi les pays émergents et son économie reste tributaire de l’aide internationale, en provenance surtout d’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et du Koweït. L’absence de perspectives nouvelles explique la montée en puissance de l’économie informelle (estimée à 40 % du P.I.B.) et le nombre d’Egyptiens touchés par l’extrême pauvreté (17 % de la population). La main-d’œuvre s’expatrie aux Proche et Moyen-Orient, et envoie de l’argent, ce qui constitue une importante rentrée de devises, aussi essentielle que celle perçue par le passage des navires par le canal de Suez.
S’appuyant sur son exceptionnel patrimoine historique et archéologique — plusieurs sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco (Le Caire ville historique, région des pyramides de Gizeh à Dahchour, Memphis et sa nécropole, Thèbes antique et sa nécropole, monuments de Nubie d’Abou Simbel à Philae, le wadi Al-Hitan (la vallée des Baleines), le mont Sainte-Catherine (Sinaï), Abou Mena (liste du patrimoine mondial en péril) —, l’Egypte a su devenir une destination touristique de choix (plus de 14 millions de visiteurs en 2010) avant de subir le contrecoup de la révolution de 2011 (9 millions de visiteurs en 2011).
L'histoire du pays
Jusqu’à 5000 avant J.-C., des communautés de chasseurs-cueilleurs vivent sur les plateaux surplombant
le Nil
et dans les savanes à l’est et à l’ouest. Entre 5000 et 3500 avant J.-C., en Basse-Egypte se développe une
société paysanne sédentaire, en Haute-Egypte émergent des élites politiques qui installent
leur pouvoir.
L’Egypte pharaonique
Vers 3200 avant J.-C., Narmer unifie les royaumes de Haute-Egypte (capitale Hiéraconpolis ;
divinité tutélaire : la déesse-vautour Nekhbet ; insigne : la couronne
blanche) et de Basse-Egypte (capitale Bouto ; divinité tutélaire :
la déesse-serpent Ouadjet ; insigne : la couronne rouge). Ceignant les
deux couronnes, il est le premier des rois qui, durant 30 dynasties
au cours de trois millénaires, vont administrer l’Egypte jusqu’en
333 avant J.-C., date de l’arrivée d’Alexandre de Macédoine. Les premiers souverains mettent en valeur de nouvelles terres, développent l’agriculture et
l’élevage, établissent les principes de la monarchie,
unificatrice et d’essence divine. Les pharaons des Ire et IIe dynasties sont les successeurs de Narmer.
L’Ancien Empire (2778-2420 avant J.-C.) compte quatre dynasties. La IIIe dynastie et son premier
souverain Djoser établissent leur capitale à Memphis ; c’est “l’âge des pyramides”, avec Saqqarah, Gizeh… Sous les IVe et Ve dynasties, le pouvoir du pharaon s’affirme, il est de droit divin, se disant fils de Rê, le dieu solaire ; les échanges commerciaux sont importants avec les pays voisins. Sous la VIe dynastie, la toute-puissance du pharaon est menacée par la montée d’une
oligarchie — courtisans, favoris, hauts fonctionnaires de province. Durant plus de deux siècles (2420-2160), sous les VIIe et VIIIe dynasties, une
révolution sociale livre le pays à l’anarchie, et deux royaumes distincts se constituent, l’un
sous la domination des IXe et Xe dynasties de Héracléopolis, et l’autre, quasi contemporaine, sous celle de la XIe dynastie de Thèbes.
L’unité, reconstituée par les princes de Thèbes, ayant fondé la XIe dynastie, avec Thèbes pour capitale et Amon comme dieu, inaugurent le Moyen Empire (2160-1785). La XIIe dynastie déplace sa capitale à Licht, près de
Fayoum, retrouve sa puissance et choisit comme dieu Amon-Rê ; elle favorise l’émergence d’une classe moyenne aisée, scribes, artisans, qui joue un rôle actif ; le culte d’Osiris, qui permet à tout homme d’accéder à l’éternité, se développe ; une politique de défense des frontières est instaurée pour mettre le Delta à l’abri des incursions asiatiques, des forteresses jalonnant le Nil, en Nubie et au Soudan sécurisent le commerce. A partir de 1900, les invasions des peuples indo-européens chassent les populations autochtones qui s’installent dans le nord-est du Delta ; ainsi les Hyksos, profitant de la faiblesse des XIIIe et XIVe dynasties conquièrent le royaume, mais sans s’étendre en Haute-Egypte ; ils règnent de la XVe à la XVIIe dynasties.
Les
princes thébains
entreprennent une guerre de libération, c’est le Nouvel Empire (1580-1085, XVIIIe à XXe dynasties) et l’âge d’or de la monarchie pharaonique. Thèbes devient capitale avec son palais royal de Louxor ; à Karnak, se succèdent, jusqu’à l’époque romaine, les constructions grandioses à la gloire du dieu Amon-Rê ; sont construits les tombeaux de la vallée des Rois et la vallée des Reines. La politique extérieure est remarquable : reconquête de
la Haute-Nubie, de la Palestine, interventions dans les
affaires du Proche-Orient, luttes contre les invasions des peuples du Nord et de la
mer, de l’Assyrie et de la Libye ; le pouvoir du pharaon s’étend jusqu’au-delà de la quatrième cataracte. C’est sous la XVIIIe dynastie que règnent Hatshepsout et Toutankhamon. Les XIXe et XXe dynasties, celles des Seti et des Ramessides (Ramsès Ier à Ramsès XI), participent à la gloire militaire et au rayonnement culturel de la monarchie.
A la fin de la XXe dynastie, la
corruption, le clergé d’Amon, les prétentions des chefs militaires étrangers affaiblissent le pouvoir central.
Vers 1085 avant J.-C., la XXIe dynastie gère le Delta, tandis qu’un grand prêtre d’Amon est souverain à
Thèbes.
C’est le début de la Basse Epoque (1085-333 avant J.-C., XXIe à XXXIe dynasties), durant
laquelle règnent plusieurs dynasties étrangères dans le pays livré aux
invasions et divisé.
En 333 avant J.-C., Alexandre de Macédoine libère l’Egypte de la domination perse, qui appartiendra désormais au monde grec. Le port d’Alexandrie est fondé. A la mort d’Alexandre, en 323 avant J.-C., l’Egypte est attribuée à un noble macédonien, Ptolémée, qui se
proclame roi, fondant la dynastie des Lagides qui va exploiter le pays. Les Romains ayant décelé les
faiblesses internes de la monarchie, en 30 avant J.-C., l’empereur Octave annexe le pays du Nil. Le changement de domination ne produit pas de grands
effets : les dirigeants sont des Romains, mais le grec reste
la langue officielle, la monnaie est toujours la drachme. Les empereurs confisquent les grands domaines, deviennent généreux à l’égard du clergé, et les temples de
Philæ et d’Esnèh sont terminés. Dès le IIIe siècle après J.-C., le christianisme a conquis la majorité de la population. Au IVe siècle, le pays fait partie du diocèse d’Orient, jusqu’à la conquête arabe en 640. Les Coptes, vers 750, ne représentent plus qu’un quart de la population.
L’Egypte suit le sort du monde arabe pendant deux siècles ; en 969, les Fatimides, maîtres du Maghreb, occupent l’Egypte, qui connaîtra une belle prospérité pendant deux siècles ; la mer Rouge et Alexandrie
retrouvent un rôle de premier rang dans les relations entre la
Méditerranée et l’Extrême-Orient. Après la brève occupation de Saladin, le pouvoir passe, en 1250, aux chefs de l’oligarchie militaire des Mamelouks assurant la prospérité du seul pays du
monde arabe qui échappe aux invasions des Mongols ; Alexandrie détient le monopole du
transport des épices vers l’Europe chrétienne, les taxes prélevées expliquent la splendeur de la cour du Caire et ses magnifiques monuments.
En 1400, les Mamelouks repoussent Tamerlan. Dès 1503, les Portugais installés en maîtres en Inde coupent les
convois d’épices à destination de l’Egypte et l’affaiblissent. Depuis longtemps, l’Egypte est convoitée par les Ottomans, le sultan écrase les Mamelouks en 1517, la province est confiée à un pacha assisté par des préfets, les beys qui reçoivent des terres et prennent de plus en plus de pouvoir au détriment des pachas.
Au XVIIIe siècle, le pays, convoité par la France et la Russie, est surveillé par les Anglais. Les exactions subies par des commerçants français provoquent un conflit
entre les beys mamelouks et la France ; en 1798, Bonaparte lance l’expédition d’Egypte, il prend Alexandrie, mais son armée capitule en 1801 devant le débarquement des Turcs et des Anglais. Au milieu du XIXe siècle, les relations privilégiées avec les
Français sont rétablies, de nombreuses écoles sont ouvertes par les ordres religieux
français, les fouilles sont développées par Mariette, la
propriété éminente de l’état est supprimée, le fellah peut vendre librement sa terre et les
produits de sa terre. L’Egypte reprend son rôle d’intermédiaire entre
l’Europe et l’Extrême-Orient, et en 1869, le canal de Suez est solennellement inauguré.
Après un massacre de chrétiens à Alexandrie en 1882, l’Angleterre intervient et installe sa domination sans
titre sur l’Egypte ; les Anglais
surveillent l’administration et l’armée, les finances sont assainies, la construction des barrages d’Assouan et d’Assiout augmente
la surface cultivée. En
1914, Londres proclame son protectorat et la suppression de
la suzeraineté ottomane.
Dès 1918, l’Egypte réclame son indépendance, la fin du protectorat est proclamé en 1922. Le sultan devient le roi Fuad Ier, mais le traité anglo-égyptien, signé en 1936, n’accorde pas à
l’Egypte son indépendance pleine et entière.
En 1950, Farouk (1937-1952), fils de Fuad, est proclamé roi d’Egypte et du Soudan. En 1952, un groupe d’officiers contraint Farouk à abdiquer et prend le pouvoir, la république est proclamée en 1953. Le lieutenant-colonel Gamal Abdel Nasser devient président de la république, le Soudan devient
indépendant, le canal de Suez est nationalisé.
A partir de 1963, Nasser entreprend la socialisation de l’économie,
la presse, les banques, les sociétés industrielles sont nationalisées,
les propriétés foncières distribuées à des
coopératives agricoles et des petits paysans. Les
conditions de vie des ouvriers et celles des
paysans s’améliorent, mais la
situation économique s’aggrave.
Nasser tente une solidarité arabe économique avec le projet de détournement des eaux du Jourdain auquel s’oppose Israël, ce qui permet à Nasser d’ériger Gaza
en territoire palestinien indépendant en 1962, de mettre sur pied l’Organisation de libération de la Palestine (OLP)
en 1964. En 1967, Nasser ferme le détroit de Tiran, provoquant le blocus du port israélien
d’Eilat ; Israël attaque l’Egypte, cette guerre des Six-Jours coûte à l’Egypte son équipement militaire moderne, les revenus du canal de Suez et ceux de ses gisements de pétrole du Sinaï. Les incidents se
multiplient,
Israël procède à des attaques terrestres et aériennes très nombreuses. En 1970, William Rogers présente un plan de
paix accepté par Nasser, puis par Golda Meir.
A la mort soudaine de Nasser, en 1970, Anouar el-Sadate
devient président de la République, il poursuit la libéralisation de l’économie, sa préoccupation majeure demeure le
règlement du conflit avec Israël. Si l’Egypte et Israël acceptent le cessez-le-feu, Sadate demande à
Israël d’évacuer les territoires occupés ; il faudra attendre la visite de R. Nixon en 1974 pour qu’Israël restitue une partie du Sinaï et que le canal de Suez soit réouvert à la navigation. En 1978, au cours du sommet américano-égypto-israélien de Camp David (Etats-Unis), Carter, Begin et
Sadate signent un accord où Le Caire et Tel-Aviv s’engagent à conclure un traité de paix qui sera signé en 1979. Après sa réélection en 1976, Sadate s’oriente vers
une politique autoritaire ; tout en démantelant les sectes extrémistes, il fait des concessions à l’islam
intégriste, notamment aux Frères musulmans. La crise économique et sociale s’accentue. En 1980, la révision de la Constitution permet au raïs une présidence à vie. Mais, en 1981, Sadate, qui vient de frapper durement l’opposition politique et religieuse, est
assassiné par des soldats islamistes.
Hosni Moubarak, élu président, libère des centaines de détenus laïques et islamistes, tout en
décrétant l’Etat d’urgence. Pour prévenir la contagion de
l’islamisme, Moubarak place toutes les mosquées
sous le contrôle du ministère des Biens religieux.
Aux élections de 1987, les députés islamistes (Frères musulmans) obtiennent 37 sièges. En 1987 et 1993,
H. Moubarak est réélu. Au début des années 2000, inflation, chute de
la livre égyptienne et pénuries amplifient le mécontentement. Après plus de vingt ans de règne sans partage, le
président Moubarak apparaît usé et de plus en plus isolé. En 2005, Moubarak annonce une réforme constitutionnelle en vue de permettre la première élection
présidentielle pluraliste au suffrage universel direct ; mais les
conditions imposées aux candidats provoquent les protestations de l’opposition. Le raïs est d’ailleurs élu à une
écrasante majorité, mais avec un faible
taux de participation. Aux élections législatives de 2005, les Frères musulmans effectuent une percée spectaculaire
en faisant clairement de leur organisation, interdite mais tolérée, le
principal rival du régime. Le pouvoir réagit, l’opposant A. Nour est condamné à
cinq ans de prison, l’Etat d’urgence est maintenu,
justifié par les attentats terroristes (Taba
en 2004, Le Caire en 2005, Charm el-Cheikh en 2005, Dahab en 2006). En 2006, la révision de la Constitution vise directement les Frères musulmans
et leur interdit de présenter un candidat à l’élection présidentielle
prévue en 2011. Au nom de la lutte contre le terrorisme, le régime multiplie les atteintes aux libertés
publiques et à la vie privée. Une contestation ouvrière contre la détérioration de ses conditions économiques quotidiennes
s’amplifie avec grèves, manifestations et protestations. Le
mécontentement est profond car, si le gouvernement annonce une augmentation des salaires de 30 % dans la
fonction publique,
le prix des carburants et certaines taxes augmentent aussi. La minorité chrétienne
copte se mobilise contre un gouvernement accusé de ne
plus la protéger. La révolution tunisienne et la chute du président Ben Ali, le 14 janvier 2011, encouragent la jeunesse égyptienne à se soulever à son tour.
A partir du 25 janvier 2011, bravant l’Etat d’urgence et la répression, un mouvement de
protestation massif exigeant le départ du président Moubarak, auquel se joignent — avec discrétion et
prudence — les Frères musulmans,
se développe au Caire, à Alexandrie et Suez. Alors
que Moubarak annonce des réformes constitutionnelles, une contre-manifestation de
soutien au président conduit à de violents affrontements entre partisans et opposants. Finalement, Moubarak démissionne le 11 février et remet le pouvoir à l’armée, qui s’engage à le rendre aux civils dans les six mois. Malgré l’important remaniement du
gouvernement, l’approbation par
référendum d’amendements constitutionnels, la comparution de
l’ancien raïs devant une cour d’assises, les manifestations continuent. Parallèlement, la minorité copte est
la cible d’attaques de groupes islamistes radicaux.
Aux élections législatives de 2012, les Frères musulmans s’imposent, leur candidat, Mohamed Morsi, est élu président de la République. Devant l’ampleur des
manifestations contre les abus de pouvoir de Morsi — qui s’est attribué des
prérogatives exceptionnelles — et sous la pression des
islamistes les plus radicaux mais aussi des militaires, le président décide de soumettre à un référendum le projet de
nouvelle Constitution instaurant un régime
démocratique fondé sur le respect des libertés individuelles, le pluralisme politique, les
droits économiques et sociaux, la séparation des pouvoirs ; les principes de la charia sont “source principale de la
législation”, tandis que l’université Al-Azhar, dont l’indépendance est
reconnue, sera consultée dans les matières relevant de la loi
islamique. Le “oui” l’emporte.
Début 2013, la contestation s’intensifie et les tensions
s’aggravent, un appel à la démission du
président et à la convocation d’une élection anticipée est
lancé sur Internet et dans la rue par de jeunes activistes. Très fragilisé, Morsi, rejetant l’ultimatun de l’armée de “satisfaire les revendications du
peuple”, est destitué et
arrêté en juillet. L’armée est
applaudie par les opposants rassemblés sur la place
Tahrir. Ecartés du pouvoir — de nombreux
frères et plusieurs de leurs chefs sont arrêtés—, les Frères musulmans
se mobilisent.
Début 2014, une nouvelle Constitution, approuvée par
référendum, est considérée comme un succès par
le pouvoir. Les droits des
citoyens, la liberté de croyance et d’expression sont
davantage garantis ; la lutte contre le terrorisme
devient la justification de la répression des Frères musulmans, interdits et décrétés organisation terroriste. Abdel Fattah al-Sissi remporte les élections présidentielles de mai 2014 avec 96 %
des suffrages et un taux de participation de 45,45 %.
L’Egypte pharaonique
Les princes thébains entreprennent une guerre de libération, c’est le Nouvel Empire (1580-1085, XVIIIe à XXe dynasties) et l’âge d’or de la monarchie pharaonique. Thèbes devient capitale avec son palais royal de Louxor ; à Karnak, se succèdent, jusqu’à l’époque romaine, les constructions grandioses à la gloire du dieu Amon-Rê ; sont construits les tombeaux de la vallée des Rois et la vallée des Reines. La politique extérieure est remarquable : reconquête de la Haute-Nubie, de la Palestine, interventions dans les affaires du Proche-Orient, luttes contre les invasions des peuples du Nord et de la mer, de l’Assyrie et de la Libye ; le pouvoir du pharaon s’étend jusqu’au-delà de la quatrième cataracte. C’est sous la XVIIIe dynastie que règnent Hatshepsout et Toutankhamon. Les XIXe et XXe dynasties, celles des Seti et des Ramessides (Ramsès Ier à Ramsès XI), participent à la gloire militaire et au rayonnement culturel de la monarchie. A la fin de la XXe dynastie, la corruption, le clergé d’Amon, les prétentions des chefs militaires étrangers affaiblissent le pouvoir central. Vers 1085 avant J.-C., la XXIe dynastie gère le Delta, tandis qu’un grand prêtre d’Amon est souverain à Thèbes.
C’est le début de la Basse Epoque (1085-333 avant J.-C., XXIe à XXXIe dynasties), durant laquelle règnent plusieurs dynasties étrangères dans le pays livré aux invasions et divisé.
En 333 avant J.-C., Alexandre de Macédoine libère l’Egypte de la domination perse, qui appartiendra désormais au monde grec. Le port d’Alexandrie est fondé. A la mort d’Alexandre, en 323 avant J.-C., l’Egypte est attribuée à un noble macédonien, Ptolémée, qui se proclame roi, fondant la dynastie des Lagides qui va exploiter le pays. Les Romains ayant décelé les faiblesses internes de la monarchie, en 30 avant J.-C., l’empereur Octave annexe le pays du Nil. Le changement de domination ne produit pas de grands effets : les dirigeants sont des Romains, mais le grec reste la langue officielle, la monnaie est toujours la drachme. Les empereurs confisquent les grands domaines, deviennent généreux à l’égard du clergé, et les temples de Philæ et d’Esnèh sont terminés. Dès le IIIe siècle après J.-C., le christianisme a conquis la majorité de la population. Au IVe siècle, le pays fait partie du diocèse d’Orient, jusqu’à la conquête arabe en 640. Les Coptes, vers 750, ne représentent plus qu’un quart de la population.
Au XVIIIe siècle, le pays, convoité par la France et la Russie, est surveillé par les Anglais. Les exactions subies par des commerçants français provoquent un conflit entre les beys mamelouks et la France ; en 1798, Bonaparte lance l’expédition d’Egypte, il prend Alexandrie, mais son armée capitule en 1801 devant le débarquement des Turcs et des Anglais. Au milieu du XIXe siècle, les relations privilégiées avec les Français sont rétablies, de nombreuses écoles sont ouvertes par les ordres religieux français, les fouilles sont développées par Mariette, la propriété éminente de l’état est supprimée, le fellah peut vendre librement sa terre et les produits de sa terre. L’Egypte reprend son rôle d’intermédiaire entre l’Europe et l’Extrême-Orient, et en 1869, le canal de Suez est solennellement inauguré.
A la mort soudaine de Nasser, en 1970, Anouar el-Sadate devient président de la République, il poursuit la libéralisation de l’économie, sa préoccupation majeure demeure le règlement du conflit avec Israël. Si l’Egypte et Israël acceptent le cessez-le-feu, Sadate demande à Israël d’évacuer les territoires occupés ; il faudra attendre la visite de R. Nixon en 1974 pour qu’Israël restitue une partie du Sinaï et que le canal de Suez soit réouvert à la navigation. En 1978, au cours du sommet américano-égypto-israélien de Camp David (Etats-Unis), Carter, Begin et Sadate signent un accord où Le Caire et Tel-Aviv s’engagent à conclure un traité de paix qui sera signé en 1979. Après sa réélection en 1976, Sadate s’oriente vers une politique autoritaire ; tout en démantelant les sectes extrémistes, il fait des concessions à l’islam intégriste, notamment aux Frères musulmans. La crise économique et sociale s’accentue. En 1980, la révision de la Constitution permet au raïs une présidence à vie. Mais, en 1981, Sadate, qui vient de frapper durement l’opposition politique et religieuse, est assassiné par des soldats islamistes.
Hosni Moubarak, élu président, libère des centaines de détenus laïques et islamistes, tout en décrétant l’Etat d’urgence. Pour prévenir la contagion de l’islamisme, Moubarak place toutes les mosquées sous le contrôle du ministère des Biens religieux. Aux élections de 1987, les députés islamistes (Frères musulmans) obtiennent 37 sièges. En 1987 et 1993, H. Moubarak est réélu. Au début des années 2000, inflation, chute de la livre égyptienne et pénuries amplifient le mécontentement. Après plus de vingt ans de règne sans partage, le président Moubarak apparaît usé et de plus en plus isolé. En 2005, Moubarak annonce une réforme constitutionnelle en vue de permettre la première élection présidentielle pluraliste au suffrage universel direct ; mais les conditions imposées aux candidats provoquent les protestations de l’opposition. Le raïs est d’ailleurs élu à une écrasante majorité, mais avec un faible taux de participation. Aux élections législatives de 2005, les Frères musulmans effectuent une percée spectaculaire en faisant clairement de leur organisation, interdite mais tolérée, le principal rival du régime. Le pouvoir réagit, l’opposant A. Nour est condamné à cinq ans de prison, l’Etat d’urgence est maintenu, justifié par les attentats terroristes (Taba en 2004, Le Caire en 2005, Charm el-Cheikh en 2005, Dahab en 2006). En 2006, la révision de la Constitution vise directement les Frères musulmans et leur interdit de présenter un candidat à l’élection présidentielle prévue en 2011. Au nom de la lutte contre le terrorisme, le régime multiplie les atteintes aux libertés publiques et à la vie privée. Une contestation ouvrière contre la détérioration de ses conditions économiques quotidiennes s’amplifie avec grèves, manifestations et protestations. Le mécontentement est profond car, si le gouvernement annonce une augmentation des salaires de 30 % dans la fonction publique, le prix des carburants et certaines taxes augmentent aussi. La minorité chrétienne copte se mobilise contre un gouvernement accusé de ne plus la protéger. La révolution tunisienne et la chute du président Ben Ali, le 14 janvier 2011, encouragent la jeunesse égyptienne à se soulever à son tour.
Bon à savoirInformations pratiques
L’intemporel monastère du Sinaï
Construit au milieu du VIe siècle par l’empereur byzantin Justinien sur
le lieu supposé du Buisson ardent, le monastère Sainte-Catherine devait
protéger les moines déjà installés autour du mont Sinaï des attaques des
tribus nomades locales. Son emplacement judicieux – un peu surélevé
pour éviter les inondations rares, mais violentes de l’oued –, lui a
permis de traverser les siècles, même si cela a coûté la vie à son
architecte Stephanos, qui s’est opposé à l’empereur (ce dernier voulant
construire le monastère au milieu de l’oued !).
A l’origine, il s’appelait le monastère de la Transfiguration du Christ.
Ce n’est qu’à partir de l’époque des croisés qu’il a pris le nom de
Sainte-Catherine. Il s’agit du plus vieux monastère existant en terre
d’Islam.
Il aurait été épargné par les souverains musulmans grâce au “Testament
de Mahomet” dans lequel le Prophète demande le respect de ce lieu et de
ses croyances.
Les deux richesses inestimables du monastère sont une collection
d’icônes antérieure à la période iconoclaste et une bibliothèque
abritant la seconde collection de manuscrits au monde après celle du
Vatican.
Quels souvenirs rapporter ?
Kilims (tapis tissés), bijoux, objets en cuivre et papyrus constituent
de beaux souvenirs ! Vous trouvez les objets les plus intéressants à
Louxor, au Caire, mais aussi dans le Sinaï.
Lors de votre passage au Caire, n’hésitez pas à faire un tour dans les
librairies, où vous trouvez des ouvrages passionnants. Pensez aussi à
goûter aux pâtisseries qui sont excellentes.
Nous vous conseillons de porter des vêtements amples, à la fois agréables et aussi signe de respect pour les Egyptiens. Avoir les bras et les jambes couverts dans le désert permet également de se déshydrater moins vite et réduit les risques d’insolation. Vous pouvez acheter un chèche en début de voyage, il remplace avantageusement chapeau, foulard, etc.
Le sable pose-t-il un problème dans certains cas ?
Malgré notre meilleure volonté et un entretien rigoureux, vous pouvez rencontrer des difficultés avec les fermetures à glissière des tentes : ces dernières sont définitivement incompatibles avec un vent de sable ! Ne forcez pas, nettoyez-les avec une vieille brosse à dents et informez votre guide. Merci de votre compréhension.
Electricité
Tension électrique : 220 V, 50 Hz. Prévoyez un adaptateur pour les prises électriques.
Que doivent prévoir les amateurs de photos ?
Prévoir une autonomie suffisante car il n’est pas toujours possible de recharger les batteries. La présence de 4 x 4 sur la plupart de nos circuits (sauf pour les trekkings) peut vous permettre de recharger vos batteries sur l’allume-cigare. Pensez à emporter un adaptateur pour allume-cigare.
Quelques mots utiles
Apprendre quelques mots clés vous permettra de gagner le respect de vos interlocuteurs, de faciliter et de rendre plus agréables vos échanges avec les Egyptiens rencontrés. Alors n’hésitez pas à faire l’effort d’utiliser les expressions suivantes :
Bonjour : as-salam’aleikoum (réponse : wa’aleikoum as-salam).
S’il vous plaît : min fadlak (min fadlek à une femme).
Comment ça va ? : essayak (ek).
Merci : choukrane.
Au revoir : ma’salama.
Oui : aïwa. Non : la.
Si Dieu le veut : inch’Allah.
Vous pouvez demander à votre guide comment les prononcer... Votre voyage n’en sera que plus riche ! Et puis souriez, c’est souvent le meilleur moyen d’avoir de bons contacts !
Bibliographie
Guides pratiques
Egypte, Guide Bleu Hachette.
Egypte, Géoguide Gallimard.
Egypte, Guide Vert Michelin.
Egypte, Lonely Planet.
Le Hiéroglyphe de poche, Assimil.
Carte
Egypte, 1/100 000, IGN.
Récits, romans
Le Grand Voyage de l’obélisque, Robert Solé, Le Seuil.
Le Train des sables, Jamal Mahjoub, Actes Sud.
Taxi, Khaled Al Khamissi
Les romans de Naguib Mahfouz
Beaux livres
Du Sahara au Nil, Pauline de Flers et Jean-Loïc Le Quellec, éditions Fayard.
L’Egypte, voyage au fil du Nil, Antoine Lorgnier, éditions Naef.
L’Egypte, Michèle Lasseur et Sylvain Grandadam, Le Chêne.
Empreinte du Désert, Claude Brunerie et Jean-David Laurence, Critères Éditions.
Egypte, Guide Bleu Hachette.
Egypte, Géoguide Gallimard.
Egypte, Guide Vert Michelin.
Egypte, Lonely Planet.
Le Hiéroglyphe de poche, Assimil.
Carte
Egypte, 1/100 000, IGN.
Récits, romans
Le Grand Voyage de l’obélisque, Robert Solé, Le Seuil.
Le Train des sables, Jamal Mahjoub, Actes Sud.
Taxi, Khaled Al Khamissi
Les romans de Naguib Mahfouz
Beaux livres
Du Sahara au Nil, Pauline de Flers et Jean-Loïc Le Quellec, éditions Fayard.
L’Egypte, voyage au fil du Nil, Antoine Lorgnier, éditions Naef.
L’Egypte, Michèle Lasseur et Sylvain Grandadam, Le Chêne.
Empreinte du Désert, Claude Brunerie et Jean-David Laurence, Critères Éditions.
Tourisme responsable Une histoire de passion
Quand Pascal et Mahmoud se sont rencontrés, le courant est immédiatement passé entre ces deux guides. Passionnés de désert, ils ont mis en commun leurs expériences pour travailler ensemble. Ils sont devenus au fil du temps des spécialistes internationalement reconnus du Gilf Kebir, de la Grande Mer de sable et de toutes les régions les plus reculées du pays.
Ils ont été, et continuent à être, les moteurs du classement du désert Blanc et du Gilf en parc national. Ils conduisent chaque année plusieurs expéditions scientifiques dans les terres les plus éloignées du désert Libyque.
Devenus les organisateurs et guides de tous les voyages Allibert en Egypte, ils accueillent nos voyageurs depuis plusieurs années maintenant. Au fur et à mesure de notre développement, l’équipe s’est étoffée, accueillant de nouveaux guides très cultivés, tous formés par notre duo de choc. Guides avant tout, Pascal et Mahmoud continuent à encadrer une partie de nos voyages, particulièrement les grands trekkings et les voyages d’exception, leur passion, cela pour votre plus grand plaisir ! Ils se partagent entre le bureau et le terrain, sans cesse à la recherche de nouveaux espaces et de nouvelles idées pour améliorer nos itinéraires. Le souci du détail, la formation des guides et la satisfaction des randonneurs sont leur moteur.
Nos actions de tourisme responsable
Nos actions de tourisme responsable
Depuis 2007, Pascal et Mahmoud, nos partenaires locaux, membres
fondateurs de l’ONG de Bahariya, organisaient, chaque année, avec l’ONG sœur de Farafra,
une opération de nettoyage, à laquelle participaient les équipes de
terrain. Bien que depuis 2010, les autorités du parc national du
Désert-Blanc aient pris la charge de la campagne de nettoyage, les ONG de Baharya et Farafra consacrent chaque année une
journée au nettoyage de nos sites habituels de bivouac.
En 2013, avec l’interruption du
tourisme au Sinaï, de nombreuses familles
de Bédouins se sont déplacées sur les bords de la
mer Rouge ; aujourd’hui sédentarisées, elles ont perdu leur cheptel par manque de
pâturages. Confrontés
à cette situation précaire, Fayssal et sa famille souhaitent retrouver leur mode de
vie traditionnel. Allibert Trekking a aidé financièrement Fayssal afin de l'aider à redémarrer son activité pastorale.
Fayssal
est l’un de nos premiers guides dans le Sud-Sinaï. Nos voyageurs se souviennent sûrement de ce jeune Bédouin sourd au regard
lumineux et à la complicité joyeuse.
Pour suivre toutes nos actions de tourisme responsable, rendez-vous sur notre site https://www.allibert-trekking.com/634-valeurs-et-engagement.
Le respect des us et coutumes
Les Egyptiens ont un naturel heureux et sont généralement de bons vivants. Ils sont aussi extrêmement tolérants, ce que vous pourrez d’ailleurs constater sur les sites touristiques, où la plupart des touristes sont vêtus de short et de débardeur.
Toutefois, nos voyages vous conduisent également dans des villages traditionnels et des oasis où les habitants n’ont pas l’habitude de voir des touristes.
Voici quelques conseils pour respecter au mieux ces populations et leurs cultures :
— Respectez l'espace personnel de vos hôtes, adaptez-vous aux usages de la culture locale.
— Photographier des personnes repose sur un échange, assurez-vous de leur accord.
— Dans les villages, préférez une tenue ample couvrant les épaules.
— Si vous voyagez en période de ramadan, consultez notre conseil de
guide :
https://www.allibert-trekking.com/191-ramadan-debut-fin
— Respectez les lieux de culte que vous visitez, portez une tenue
vestimentaire adaptée et acceptez de ne pas y pénétrer lorsque cela est
interdit ou lors des cérémonies. Retirez vos chaussures ou couvrez-vous
la tête à l'entrée des sites religieux lorsque cela est demandé.
— Les attitudes démonstratives en couple sont perçues comme inconvenantes.
— Ne distribuez jamais de bonbons, stylos ou autres cadeaux, en
particulier aux enfants, car ce comportement les incite à la mendicité, à
abandonner l'école ou leur activité habituelle. Si vous souhaitez faire
un don, il est préférable et plus utile de le faire auprès d'une
organisation locale : association, école, dispensaire. Demandez à votre
guide, qui vous indiquera le lieu le plus approprié.
Ces précautions favorisent les échanges.
Les conseils de Mahmoud, notre partenaire en Egypte
— Lorsque vous mangez avec la main, utilisez la droite. La gauche est considérée comme impure.
La préservation de l'environnement
Si l’Egypte est à 94 % désertique, elle n’en abrite pas moins divers écosystèmes qui se sont adaptés à des conditions particulièrement hostiles : lotus, papyrus, palmiers, tamaris, acacias, jacarandas, mangroves...
Côté faune, on dénombre environ quatre cent trente espèces d’oiseaux et une centaine de mammifères, au nombre desquels les dromadaires, les ânes et les gazelles…
Pour conserver ce patrimoine naturel d'exception :
— Respectez la réglementation en vigueur dans les parcs régionaux et nationaux.
— Evitez de rapporter des souvenirs qui font partie du patrimoine
naturel et de prélever des objets archéologiques ou culturels à valeur
historique.
— N'approchez pas la faune de trop près ; il ne faut pas oublier que
nous sommes seulement invités dans son propre territoire.
— Pensez toujours à ramasser vos papiers, mouchoirs, mégots, etc.
— Evitez de laisser les déchets difficile à recycler (tels piles,
lingettes, plastiques) dans les zones rurales ou les petits villages qui
ne disposent pas de filière de recyclage. Rapportez-les dans les
grandes villes ou ramenez- les avec vous.
— Portez une attention particulière à la gestion de vos déchets dans les campements, afin de ne pas dégrader l'environnement :
- respectez le tri proposé par l'équipe d'accompagnement ;
- brûlez le papier toilette utilisé dans son intégralité.
— L'eau nécessite un traitement, nous vous conseillons de la traiter avec des pastilles ou un filtre.
— Certaines régions que vous allez traverser abritent de nombreuses
parcelles cultivées. Afin de préserver le travail des populations
locales, ne quittez pas les sentiers et abstenez-vous de cueillir fleurs
rares, fruits, etc.
— Lorsque vous disposez d'une climatisation individuelle, nous vous
recommandons de l'arrêter systématiquement lorsque vous quittez la
chambre pour éviter une surconsommation énergétique.
Nous vous invitons par ailleurs à télécharger la charte éthique du voyageur :
https://www.allibert-trekking.com/231-agir-pour-un-tourisme-responsable.
Des voyages 100 % carbone absorbé
Engagée dès 2006 dans l’absorption carbone des vols de ses salariés, Allibert
Trekking absorbe depuis le 1er janvier 2018 l’intégralité des
émissions de CO2 générées par le transport aérien et terrestre de ses voyageurs. Une démarche permettant de financer des actions de lutte contre la déforestation et de restauration de la mangrove. En savoir plus...
Ils ont été, et continuent à être, les moteurs du classement du désert Blanc et du Gilf en parc national. Ils conduisent chaque année plusieurs expéditions scientifiques dans les terres les plus éloignées du désert Libyque.
Devenus les organisateurs et guides de tous les voyages Allibert en Egypte, ils accueillent nos voyageurs depuis plusieurs années maintenant. Au fur et à mesure de notre développement, l’équipe s’est étoffée, accueillant de nouveaux guides très cultivés, tous formés par notre duo de choc. Guides avant tout, Pascal et Mahmoud continuent à encadrer une partie de nos voyages, particulièrement les grands trekkings et les voyages d’exception, leur passion, cela pour votre plus grand plaisir ! Ils se partagent entre le bureau et le terrain, sans cesse à la recherche de nouveaux espaces et de nouvelles idées pour améliorer nos itinéraires. Le souci du détail, la formation des guides et la satisfaction des randonneurs sont leur moteur.
Nos actions de tourisme responsable
Nos actions de tourisme responsable
Depuis 2007, Pascal et Mahmoud, nos partenaires locaux, membres
fondateurs de l’ONG de Bahariya, organisaient, chaque année, avec l’ONG sœur de Farafra,
une opération de nettoyage, à laquelle participaient les équipes de
terrain. Bien que depuis 2010, les autorités du parc national du
Désert-Blanc aient pris la charge de la campagne de nettoyage, les ONG de Baharya et Farafra consacrent chaque année une
journée au nettoyage de nos sites habituels de bivouac.
En 2013, avec l’interruption du
tourisme au Sinaï, de nombreuses familles
de Bédouins se sont déplacées sur les bords de la
mer Rouge ; aujourd’hui sédentarisées, elles ont perdu leur cheptel par manque de
pâturages. Confrontés
à cette situation précaire, Fayssal et sa famille souhaitent retrouver leur mode de
vie traditionnel. Allibert Trekking a aidé financièrement Fayssal afin de l'aider à redémarrer son activité pastorale.
Fayssal
est l’un de nos premiers guides dans le Sud-Sinaï. Nos voyageurs se souviennent sûrement de ce jeune Bédouin sourd au regard
lumineux et à la complicité joyeuse.
Pour suivre toutes nos actions de tourisme responsable, rendez-vous sur notre site https://www.allibert-trekking.com/634-valeurs-et-engagement.
Le respect des us et coutumes
Les Egyptiens ont un naturel heureux et sont généralement de bons vivants. Ils sont aussi extrêmement tolérants, ce que vous pourrez d’ailleurs constater sur les sites touristiques, où la plupart des touristes sont vêtus de short et de débardeur.
Toutefois, nos voyages vous conduisent également dans des villages traditionnels et des oasis où les habitants n’ont pas l’habitude de voir des touristes.
Voici quelques conseils pour respecter au mieux ces populations et leurs cultures :
— Respectez l'espace personnel de vos hôtes, adaptez-vous aux usages de la culture locale.
— Photographier des personnes repose sur un échange, assurez-vous de leur accord.
— Dans les villages, préférez une tenue ample couvrant les épaules.
— Si vous voyagez en période de ramadan, consultez notre conseil de
guide :
https://www.allibert-trekking.com/191-ramadan-debut-fin
— Respectez les lieux de culte que vous visitez, portez une tenue
vestimentaire adaptée et acceptez de ne pas y pénétrer lorsque cela est
interdit ou lors des cérémonies. Retirez vos chaussures ou couvrez-vous
la tête à l'entrée des sites religieux lorsque cela est demandé.
— Les attitudes démonstratives en couple sont perçues comme inconvenantes.
— Ne distribuez jamais de bonbons, stylos ou autres cadeaux, en
particulier aux enfants, car ce comportement les incite à la mendicité, à
abandonner l'école ou leur activité habituelle. Si vous souhaitez faire
un don, il est préférable et plus utile de le faire auprès d'une
organisation locale : association, école, dispensaire. Demandez à votre
guide, qui vous indiquera le lieu le plus approprié.
Ces précautions favorisent les échanges.
Les conseils de Mahmoud, notre partenaire en Egypte
— Lorsque vous mangez avec la main, utilisez la droite. La gauche est considérée comme impure.
La préservation de l'environnement
Si l’Egypte est à 94 % désertique, elle n’en abrite pas moins divers écosystèmes qui se sont adaptés à des conditions particulièrement hostiles : lotus, papyrus, palmiers, tamaris, acacias, jacarandas, mangroves...
Côté faune, on dénombre environ quatre cent trente espèces d’oiseaux et une centaine de mammifères, au nombre desquels les dromadaires, les ânes et les gazelles…
Pour conserver ce patrimoine naturel d'exception :
— Respectez la réglementation en vigueur dans les parcs régionaux et nationaux.
— Evitez de rapporter des souvenirs qui font partie du patrimoine
naturel et de prélever des objets archéologiques ou culturels à valeur
historique.
— N'approchez pas la faune de trop près ; il ne faut pas oublier que
nous sommes seulement invités dans son propre territoire.
— Pensez toujours à ramasser vos papiers, mouchoirs, mégots, etc.
— Evitez de laisser les déchets difficile à recycler (tels piles,
lingettes, plastiques) dans les zones rurales ou les petits villages qui
ne disposent pas de filière de recyclage. Rapportez-les dans les
grandes villes ou ramenez- les avec vous.
— Portez une attention particulière à la gestion de vos déchets dans les campements, afin de ne pas dégrader l'environnement :
- respectez le tri proposé par l'équipe d'accompagnement ;
- brûlez le papier toilette utilisé dans son intégralité.
— L'eau nécessite un traitement, nous vous conseillons de la traiter avec des pastilles ou un filtre.
— Certaines régions que vous allez traverser abritent de nombreuses
parcelles cultivées. Afin de préserver le travail des populations
locales, ne quittez pas les sentiers et abstenez-vous de cueillir fleurs
rares, fruits, etc.
— Lorsque vous disposez d'une climatisation individuelle, nous vous
recommandons de l'arrêter systématiquement lorsque vous quittez la
chambre pour éviter une surconsommation énergétique.
Nous vous invitons par ailleurs à télécharger la charte éthique du voyageur :
https://www.allibert-trekking.com/231-agir-pour-un-tourisme-responsable.
Des voyages 100 % carbone absorbé
Engagée dès 2006 dans l’absorption carbone des vols de ses salariés, Allibert
Trekking absorbe depuis le 1er janvier 2018 l’intégralité des
émissions de CO2 générées par le transport aérien et terrestre de ses voyageurs. Une démarche permettant de financer des actions de lutte contre la déforestation et de restauration de la mangrove. En savoir plus...
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— Respectez l'espace personnel de vos hôtes, adaptez-vous aux usages de la culture locale.
— Photographier des personnes repose sur un échange, assurez-vous de leur accord.
— Dans les villages, préférez une tenue ample couvrant les épaules.
— Si vous voyagez en période de ramadan, consultez notre conseil de guide : https://www.allibert-trekking.com/191-ramadan-debut-fin
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— Les attitudes démonstratives en couple sont perçues comme inconvenantes.
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Ces précautions favorisent les échanges.
Les conseils de Mahmoud, notre partenaire en Egypte
La préservation de l'environnement
Si l’Egypte est à 94 % désertique, elle n’en abrite pas moins divers écosystèmes qui se sont adaptés à des conditions particulièrement hostiles : lotus, papyrus, palmiers, tamaris, acacias, jacarandas, mangroves...
Côté faune, on dénombre environ quatre cent trente espèces d’oiseaux et une centaine de mammifères, au nombre desquels les dromadaires, les ânes et les gazelles…
Pour conserver ce patrimoine naturel d'exception :
— Respectez la réglementation en vigueur dans les parcs régionaux et nationaux.
— Evitez de rapporter des souvenirs qui font partie du patrimoine
naturel et de prélever des objets archéologiques ou culturels à valeur
historique.
— N'approchez pas la faune de trop près ; il ne faut pas oublier que
nous sommes seulement invités dans son propre territoire.
— Pensez toujours à ramasser vos papiers, mouchoirs, mégots, etc.
— Evitez de laisser les déchets difficile à recycler (tels piles,
lingettes, plastiques) dans les zones rurales ou les petits villages qui
ne disposent pas de filière de recyclage. Rapportez-les dans les
grandes villes ou ramenez- les avec vous.
— Portez une attention particulière à la gestion de vos déchets dans les campements, afin de ne pas dégrader l'environnement :
- respectez le tri proposé par l'équipe d'accompagnement ;
- brûlez le papier toilette utilisé dans son intégralité.
— L'eau nécessite un traitement, nous vous conseillons de la traiter avec des pastilles ou un filtre.
— Certaines régions que vous allez traverser abritent de nombreuses
parcelles cultivées. Afin de préserver le travail des populations
locales, ne quittez pas les sentiers et abstenez-vous de cueillir fleurs
rares, fruits, etc.
— Lorsque vous disposez d'une climatisation individuelle, nous vous
recommandons de l'arrêter systématiquement lorsque vous quittez la
chambre pour éviter une surconsommation énergétique.
Nous vous invitons par ailleurs à télécharger la charte éthique du voyageur :
https://www.allibert-trekking.com/231-agir-pour-un-tourisme-responsable.
Des voyages 100 % carbone absorbé
Engagée dès 2006 dans l’absorption carbone des vols de ses salariés, Allibert
Trekking absorbe depuis le 1er janvier 2018 l’intégralité des
émissions de CO2 générées par le transport aérien et terrestre de ses voyageurs. Une démarche permettant de financer des actions de lutte contre la déforestation et de restauration de la mangrove. En savoir plus...
Côté faune, on dénombre environ quatre cent trente espèces d’oiseaux et une centaine de mammifères, au nombre desquels les dromadaires, les ânes et les gazelles…
Pour conserver ce patrimoine naturel d'exception :
— Respectez la réglementation en vigueur dans les parcs régionaux et nationaux.
— Evitez de rapporter des souvenirs qui font partie du patrimoine naturel et de prélever des objets archéologiques ou culturels à valeur historique.
— N'approchez pas la faune de trop près ; il ne faut pas oublier que nous sommes seulement invités dans son propre territoire.
— Pensez toujours à ramasser vos papiers, mouchoirs, mégots, etc.
— Evitez de laisser les déchets difficile à recycler (tels piles, lingettes, plastiques) dans les zones rurales ou les petits villages qui ne disposent pas de filière de recyclage. Rapportez-les dans les grandes villes ou ramenez- les avec vous.
— Portez une attention particulière à la gestion de vos déchets dans les campements, afin de ne pas dégrader l'environnement :
- respectez le tri proposé par l'équipe d'accompagnement ;
- brûlez le papier toilette utilisé dans son intégralité.
— L'eau nécessite un traitement, nous vous conseillons de la traiter avec des pastilles ou un filtre.
— Certaines régions que vous allez traverser abritent de nombreuses parcelles cultivées. Afin de préserver le travail des populations locales, ne quittez pas les sentiers et abstenez-vous de cueillir fleurs rares, fruits, etc.
— Lorsque vous disposez d'une climatisation individuelle, nous vous recommandons de l'arrêter systématiquement lorsque vous quittez la chambre pour éviter une surconsommation énergétique.
Nous vous invitons par ailleurs à télécharger la charte éthique du voyageur :
https://www.allibert-trekking.com/231-agir-pour-un-tourisme-responsable.