Russie

Des hautes montagnes du Caucase aux volcans de la péninsule du Kamtchatka en passant par les montagnes de Sibérie, la Russie est l’un des derniers territoires vierges à parcourir.
La Sibérie est le territoire de l’infini ; la République de l'Altaï, au carrefour de la Mongolie et du Kazakstan couvre plus de 90 000 m2, le seul lac Baïkal s’étend sur plus de 600 km ; la péninsule du Kamtchatka – 1 500 km de long et 450 km de large – abrite une chaîne de volcans de bout du monde aux panoramas grandioses et aux couleurs de roche exceptionnelles, Far East de la Russie, une vision de la Terre des premiers âges ; quant au Caucase, il s’étend sur 1 100 km de long et 150 km de large, et culmine à 5 621 m avec l’Elbrouz. C’est peu de dire que la Russie est un pays d’espaces extrêmes.
Mais la Russie, c'est aussi un patrimoine architectural très riche avec Moscou, le centre économique, politique et universitaire actuel du pays, Saint-Pétersbourg, capitale éternelle des tsars, l'anneau d'Or avec les cités des tsars et des princes de l'ancien empire, mais aussi un patrimoine culturel qui rassemble diverses communautés,  les Orthodoxes, les Chamanistes, les Bouddhistes avec chacune un passé et une histoire à découvrir.
Randonnées, trekkings et voyages en Russie

Repères

Population

144 millions d’habitants.

Superficie

17 075 400 km2.

Capitale

Moscou.

Villes principales

Saint-Pétersbourg, Novossibirsk, Nijni-Novgorod, Iekaterinbourg, Kazan, Omsk, Samara, Tcheliabinsk, Volgograd.

Point culminant

mont Elbrouz (5 642 m).

Langues

russe (off.), langues et dialectes des différentes minorités.

Religions

orthodoxes, musulmans, juifs, autres confessions chrétiennes.

Décalage horaire

le territoire de la Russie s’étend sur neuf fuseaux horaires. Par rapport à la France, toute l’année et selon la région, de une heure de plus (Kaliningrad, ville la plus à l’ouest) à dix heures de plus (Kamtchatka, région la plus à l’est).
UTC/GMT : + 3 h.

Géographie

La Russie est le plus vaste Etat issu du démantèlement de l’URSS (22,4 millions de km2) dont elle représente les trois quarts de la superficie et la moitié de la population. Son territoire s’étend d’ouest en est sur plus de 9 000 km pour une superficie équivalente à 31 fois celle de la France, deux fois celle de la Chine, et compte neuf fuseaux horaires.
La Russie est centrée sur de hautes latitudes, au-delà du 50e parallèle de latitude nord et, pour le tiers de son territoire, au-delà du 60e parallèle. Comme les influences océaniques sont faibles, on observe des zones naturelles bien marquées qui se succèdent du nord au sud avec une aggravation de la continentalité au fur et à mesure qu’on s’éloigne vers l’est.
La diversité bioclimatique de la Russie peut se classifier ainsi :
— La toundra : située en bordure de l’océan Arctique et dans les îles septentrionales, elle couvre près de 2 millions de km2, particulièrement en Sibérie centrale entre les cours inférieurs de l’Ob et de la Léna. Les paysages végétaux sont pauvres et discontinus, principalement constitués de mousses, de lichens et de plantes à bulbes ou rhizomes. Cette végétation subit le double handicap du climat et de la pauvreté du sol.
— La taïga : c’est la forêt boréale, le milieu le plus caractéristique de la Russie dont elle couvre 4,5 millions de km2, soit plus du quart de la surface. Elle s’étend principalement sur les plaines et les bas plateaux. Les bouleaux et les peupliers prédominent, des sapins, des pins et des épicéas apparaissent en Europe ; en Sibérie, pins noirs et mélèzes sont plus fréquemment rencontrés.
— Les forêts de feuillus : elles se prolongent au sud de la taïga se prolongent sur près de 3 millions de km2 (frênes, charmes, bouleaux et aulnes). Les sols plus favorables à l’agriculture ont été très largement défrichés, mais ils peuvent se gorger d’eau s’ils sont mal drainés et des tourbières et des marécages peuvent s’y développer.
— Les steppes et prairies : au sud de la forêt de feuillus, l’ensoleillement s’accroît et avec lui le déficit hydrique. La végétation s’adapte à ces conditions climatiques, c’est la prairie, une formation herbacée continue qui s’enracine dans un sol noir très fin, le tchernoziom. En allant vers le sud et l’est, la sécheresse estivale s’accentue, à la prairie succède la steppe. La végétation y est ouverte, basse et laisse parfois le sol à nu. Ces paysages marquent la majeure partie du territoire russe.
— Le milieu méditerranéen : il est réduit à une mince frange le long de la mer Noire. On y cultive la vigne, le tabac, mais aussi le thé et les agrumes.
— Les montagnes : les principaux massifs se situent le long de la frontière méridionale. Ce sont le Caucase, dont le point culminant, le mont Elbrouz, est également le sommet le plus élevé d’Europe, et les montagnes de l’Altaï. A l’est se trouvent le massif de Verkhoïansk et la chaîne de volcans de la presqu’île du Kamtchatka qui s’avance dans l’océan Pacifique. L’Oural, qui sépare selon un axe nord-sud la Russie d’Europe de la Russie d’Asie, est un massif montagneux érodé riche en ressources minières.
Les principales étendues d’eau sont le lac Baïkal, qui contient 20 % de l’eau douce lacustre de la planète, le lac Ladoga et le lac Onega.

Climat

La Russie est caractérisée par un climat continental rigoureux, avec des hivers longs et froids, des étés chauds, des saisons intermédiaires réduites, mais avec des différences sensibles suivant les régions.
— Kamtchatka
Le climat du Kamtchatka est fortement continental : hiver très froid, été chaud. Avec des températures comprises entre 15 °C et 30 °C, les mois de juin à octobre constituent les meilleurs moments pour visiter la péninsule. En altitude, sur les volcans, pluies et/ou neige peuvent survenir à tout moment.
— Caucase
Le climat du Caucase est influencé à la fois par sa situation méridionale, la proximité de la mer Noire et de la Méditerranée et par la hauteur importante de la chaîne. Le Grand Caucase crée une barrière pour l’air chaud et humide venant de l’ouest. La plupart des précipitations tombent sur les pentes du sud, surtout dans la partie ouest : 2 500 mm par an dans les hautes montagnes. En gros, le versant nord du Grand Caucase est plus sec que le versant sud. On trouve donc une grande variété des zones climatiques sur une superficie relativement restreinte : des régions subtropicales humides de la côte Noire jusqu’au climat continental sec (jusqu’au demi-désert à l’est) aux étés chauds et aux hivers courts. La meilleure période pour randonner dans les hautes montagnes se situe entre le 1er juin et le 30 septembre, et surtout du 15 juillet au 15 septembre.
— Yakoutie
La Yakoutie détient le record de froid sur des terres habitées avec - 70 °C ! L’hiver, les températures de - 50 °C sont habituelles de décembre à février... La neige est présente d’octobre au début du mois de mai. L’été, la température est très variable: de 8 °C à 30 °C à Yakoutsk et de 0 °C à 25 °C en montagne. Le passage des perturbations arrivant des grandes plaines de l’Ouest est souvent très rapide, une journée de pluie avant un ciel lumineux. A ces latitudes (55 à 70° de latitude nord), le jour est permanent de début juin à fin juillet. Les meilleures périodes pour visiter la Yakoutie sont le début de printemps (mars-avril), pour les paysages de neige, et l’été de juillet à mi-septembre, pour les grandes expéditions.
— Lac Baïkal
Le climat des environs du Baïkal présente les particularités propres aux côtes maritimes. En été, il fait plus frais jusqu’à une cinquantaine de kilomètres autour du lac et en hiver, au contraire, il fait plus doux. Le décalage des températures dans la journée entre les côtes et Irkoutsk varie de 4 à 6 °C. La température moyenne en janvier et février est de - 19 °C (- 26 °C pour le reste de la région) ; celle de juillet, de 13 °C (19 °C pour le reste de la région). En hiver, l’influence chaude du Baïkal atteint 2 à 2,5 km au-dessus de sa surface et 30 à 50 km dans les vallées des rivières. Les températures moyennes annuelles sont de - 0,7 °C au sud, de - 1,6 °C au centre et de - 3,6 °C au nord. L’endroit le plus chaud du lac est la baie des Sables (Boukhta pestchanaya) où la température annuelle moyenne de l’air atteint 0,4 °C.
Si le vent souffle du lac, le soleil brille à Irkoutsk et l’air y est plus clair.
Cette région, avec 2 500 heures par an, est plus ensoleillée que d’autres territoires de la Sibérie et même que certaines régions de l’Ouest et du Sud de la Russie.
— Russie Occidentale
Moscou et Saint-Pétersbourg connaissent un climat continental quelque peu tempéré par l'influence de la mer Baltique. 

Économie

La Russie se situe parmi les premiers producteurs mondiaux de pétrole et de gaz naturel, de minerai de fer (et aussi d’acier). Mais la situation est moins brillante dans les branches élaborées (électronique, chimie, plastique, automobiles), dans l’agriculture également, où le volume de la production (blé et pomme de terre), du cheptel (bovins et porcins) ne doit pas masquer la faiblesse des rendements. En réalité, la Russie paie la rançon d’une planification centralisée et dirigiste, ainsi que le manque de stimulation, d’innovation, de responsabilité propre à l’appropriation collective des moyens de production et à leur gestion, ignorant les lois du marché dans un espace longtemps isolé commercialement. Elle subit les conséquences du déclin des échanges avec les territoires limitrophes et l’ancienne Europe de l’Est. Elle souffre enfin de phénomènes plus naturels : les aléas climatiques, la distance. Après la dislocation de l’URSS, la Russie s’est engagée sur la voie de l’économie de marché. Mais la faible compétitivité a multiplié les fermetures d’usines et accru le chômage. Les inégalités sociales se sont développées. Les problèmes environnementaux, liés notamment à la vétusté des équipements, sont à l’échelle du pays et de la négligence des autorités. Pourtant, malgré ces difficultés et une absence de diversification la rendant très dépendante des exportations de ressources naturelles, l’économie russe reste une puissance notable.
Contrainte d’importer des céréales depuis les années 1960, la Russie est potentiellement capable d’atteindre l’autosuffisance grâce à ses 186 millions d’hectares de surface agricole utile. Disposant des plus grosses réserves forestières du monde (environ 20 % du total mondial exploitable), la Russie est le premier exportateur mondial de bois.
L’abondance des matières premières est exceptionnelle. Avec le gisement de Popigaï, en Sibérie orientale, la Russie détient d’immenses réserves de diamant industriel. Le secteur énergétique est dominé par le gaz naturel. La Russie dispose des plus grandes réserves au monde de pétrole de schiste. Ces réserves se situent principalement en Sibérie occidentale.
Le secteur de la construction automobile est en pleine croissance, alors que le taux d’équipement des Russes en véhicules est faible. La hausse profite surtout aux constructeurs étrangers, européens ou japonais, qui construisent en Russie des usines de production.
Le secteur tertiaire, sacrifié par le pouvoir soviétique au profit de la production industrielle, connaît depuis la perestroïka un essor remarquable. Le développement des commerces (des simples échoppes aux supermarchés) bouleverse les habitudes de consommation de la population.

Société

La faible densité moyenne de la population (moins de 10 habitants au km2) témoigne de la faible occupation du sol, mais cache surtout l’inégalité de la répartition : la Russie d’Europe regroupe près de 80 % de la population sur à peine le quart de la superficie nationale. En Russie d’Asie, le peuplement s’étire le long du chemin de fer transsibérien, mais reste extrêmement faible. Aussi le gouvernement cherche-t-il à favoriser l’installation de migrants dans le sud de la façade pacifique, ainsi qu’en Sibérie occidentale et centrale.
La Russie est multinationale (180 nationalités différentes). Les Russes d’origine constituent un peu plus de 80 % de la population totale. Une vingtaine de minorités totalisent toutefois plus de 25 millions d’habitants, répartis dans des républiques et régions autonomes. Le groupe altaïque (Turcs, Mongols), au premier rang duquel se trouvent les Tatars (Tatars de Crimée, Tatars de Kazan), regroupe 7 % de la population. Viennent ensuite les Caucasiens (2 %) et les Ouraliens (1,5 %). Un nombre important de Russes vivent dans les pays voisins (Ukraine, Kazakhstan et pays Baltes). Dans cet Etat laïc, on dénombre plus de 70 confessions religieuses.
Les trois quarts de la population sont urbanisés. L’habitat rural est surtout présent dans le Sud (steppes, terres noires...) sous la forme de grosses bourgades, tandis qu’au nord et en Sibérie les maisons sont beaucoup plus dispersées.

L'histoire du pays

A la fin du premier millénaire avant J.-C., des Slaves migrent vers les régions de l’actuelle Russie centrale. Au Ve siècle après J.-C., ils descendent vers le sud-est en direction de la mer Noire ; aux VIIIe et IXe siècles, ils paient tribut aux Khazars.
Les Varègues deviennent les maîtres des deux grandes voies du Dniepr et de la Volga, par lesquelles s’effectue le commerce entre Baltique et mer Noire, et fournissent aux Slaves de l’Est leur première dynastie, les Riourikides. Oleg, prince de Novgorod, se serait établi à Kiev en 882. Considéré comme le véritable fondateur de l’Etat russe, il  rassemble toutes les tribus des Slaves de l’Est sous son autorité, processus suivi par ses successeurs jusqu’au milieu du XIe siècle. Kiev établit des relations avec Byzance, la culture byzantine se répand en Russie, le christianisme y pénètre. Les luttes sanglantes entre les princes qui briguent le siège de Kiev, où réside le grand-prince, provoquent son déclin. Le morcellement de la Russie kiévienne aboutit dans la seconde moitié du XIIe siècle à la constitution de principautés indépendantes. Du XIIe au XVe siècle, dans ces régions de forêts et de marais entre Oka et Volga, les colons russes se mêlent aux autochtones finnois pour constituer la nation grand-russienne. Cette Russie du Nord-Est demeure à l’écart des grandes voies du commerce international. Les villes n’y jouent plus le rôle économique et politique privilégié qu'elles détenaient dans l’Etat de Kiev.
Après les destructions et les massacres de la conquête mongole, la Russie centrale se trouve pour plusieurs siècles sous le joug mongol (ou tatar). Le protectorat de la Horde d’or sur les principautés contraint les princes à faire confirmer leur pouvoir par un iarlyk (charte selon laquelle la Horde d’or régit l’administration de la “terre russe” par l’intermédiaire des princes). La population est soumise à un lourd tribut annuel (vykhod) et fournit à la Horde des contingents militaires. Seul le clergé est exempté de toute charge. Le morcellement de la Horde d’or en plusieurs khanats (Kazan, Astrakhan, Crimée, Sibérie) dans la première moitié du XVe siècle et la consolidation de la puissance moscovite permettront à Ivan III de libérer définitivement la Russie de la suzeraineté mongole en 1480.
Moscou acquiert, au cours du XIVe siècle, la suprématie sur les autres principautés russes. L’Eglise favorise cette ascension : le métropolite, qui résidait à Vladimir depuis la chute de Kiev, s’établit à Moscou en 1326. Au XVe siècle, Vassili II affermit son pouvoir au terme d’une lutte longue et cruelle contre ses rivaux. Il refuse l’union avec Rome. L’Eglise russe devient indépendante de Constantinople et Moscou prétend devenir la “troisième Rome”, la nouvelle capitale de la chrétienté. En 1589, lors de la visite du patriarche de Constantinople, Moscou sera érigée en patriarcat. Ivan III organise un Etat puissant et centralisé et soumet la Russie à un système administratif et judiciaire unique.
Ivan IV se fait proclamer tsar en 1547. Il poursuit la reconquête sur les Tatars musulmans en annexant les khanats de Kazan et d’Astrakhan, mais la Crimée, vassalisée par les Ottomans, demeure redoutable. La fin du règne d’Ivan IV est marquée par le régime de terreur et l’aggravation de la condition paysanne. Au XVIIe siècle, le pays se lance dans une grande politique d’expansion : à l’est, les Moscovites atteignent le Pacifique nord et la vallée de l’Amour, à l'ouest, la réunion de l’Ukraine orientale à la Russie entraîne une longue guerre. Les boyards, dont Ivan IV brise la puissance, et les ecclésiastiques renoncent peu à peu à leur indépendance et obtiennent en contrepartie la libre disposition de leurs terres et des hommes qui les habitent ; ainsi se développe le servage. Les commerçants et les artisans sont eux aussi fixés autoritairement à leurs faubourgs. Seule une minorité de gros marchands (gost) constituent une catégorie privilégiée influente.
Pierre le Grand, au retour de son voyage en Occident de 1697-1698, entreprend de transformer la Russie. Il organise une flotte et une armée régulière et acquiert, à l’issue de la guerre du Nord (1700-1721), une fenêtre sur la Baltique, où il fait construire la nouvelle capitale, Saint-Pétersbourg. Pierre le Grand abolit la douma des boyards et se proclame empereur de Russie en 1721. Il soumet l’Eglise à l’Etat et confie sa direction au saint-synode (collège spirituel remplaçant le patriarcat). Il crée des écoles, des académies et des instituts afin d’assurer une éducation sécularisée et occidentalisée aux nobles astreints au service permanent de l’Etat. A la fin du XVIIIe siècle, une nouvelle intelligentsia applique aux réalités russes les méthodes du rationalisme occidental.
Catherine II mène une politique d’expansion et de prestige, destinée à faire admettre la Russie au rang des grandes puissances européennes. Ses troupes, victorieuses des Ottomans, occupent la Crimée en 1771 ; en 1774, la Russie obtient un accès à la mer Noire, puis elle annexe la Biélorussie, l’Ukraine occidentale et la Lituanie. Catherine II étend le servage en Nouvelle-Russie et alloue aux nobles de vastes domaines habités. Bien qu’elle conserve un retard certain sur celle de l’Occident contemporain, l’industrie russe connaît un grand essor à la fin du XVIIIe siècle (métallurgie de l’Oural, textile de la région d’Ivanovo). A la fin du XVIIIe siècle, la société est ainsi compartimentée en soslovie (ordres ou classes) : la noblesse, les paysans, les petits bourgeois, les marchands, le clergé, les cosaques et les allogènes ou inorodtsy (autochtones de Sibérie ou des steppes de l’Eurasie, Juifs des régions méridionales ou occidentales récemment annexées).
Alexandre Ier (1801-1825) déclare gouverner “selon la loi et le cœur de Catherine II”. L’autocratie et le servage cependant demeurent. Le tsar institue un Conseil d’Etat qui ne restera qu’un organe consultatif. La Russie se couvre de colonies militaires, et toutes les idées avancées sont censurées. Pouchkine est exilé, et les meilleurs professeurs sont renvoyés de l’Université. L’Empire russe poursuit son expansion : la Finlande est annexée en 1809, la Géorgie orientale à partir de 1801. En 1812, la Bessarabie lui est attribuée par le traité de Bucarest. Après avoir participé aux coalitions contre Napoléon (1805-1807), Alexandre Ier engage en 1812 la “grande guerre patriotique” contre l’envahisseur. En août, Napoléon est au Kremlin, et Moscou brûle. L'armée française est détruite au passage de la Berezina. La France capitule en 1814. Les armées russes, victorieuses, libèrent l’Europe. Alexandre Ier conclut, en 1815, avec l’empereur d’Autriche et le roi de Prusse la Sainte-Alliance qui doit assurer la sécurité collective de l’Europe en conformité avec les principes du christianisme. En 1828, les Russes reçoivent le nord de l’Azerbaïdjan, l’est de l'Arménie et le Daghestan ; en 1846, le Kazakhstan est rattaché à la Russie, à l’exception de Boukhara, de Khiva et de Kokand.
L’opinion libérale s’élève contre le pouvoir autocratique et le servage et réclame l’instauration d’un régime constitutionnel. Des jeunes officiers tentent un putsch en décembre 1825 pour obtenir une Constitution. Le tsar Nicolas Ier ordonne de tirer au canon sur la foule. La répression est sévère. Alors que le tsar lance  sa formule “orthodoxie, autocratie, nationalisme” et dénigre l’Occident “pourri et athée”, s'élève la voix des inspirateurs de la jeunesse révolutionnaire tels que Herzen et Belinski. L’intelligentsia, imprégnée de philosophie allemande, débat de l’avenir de la Russie et se partage en deux clans : les occidentalistes, qui souhaitent une réforme progressive par une démocratie bourgeoise, à l’image de l'Occident et les slavophiles, qui sont libéraux, mais monarchistes, et qui voient le salut du peuple russe dans un retour aux valeurs slaves, l’orthodoxie.
Nicolas Ier se consacre au maintien de l’ordre et de l'’équilibre européen : il écrase la révolution polonaise en 1831, proclame le royaume de Pologne partie indivise de l’Empire russe en 1832 et se porte au secours de l’empereur d’Autriche François-Joseph Ier lors de l’insurrection hongroise. La guerre russo-turque de 1828-1829 donne l’estuaire du Danube et le littoral oriental de la mer Noire à la Russie. Nicolas Ier meurt début 1855. Le traité de Paris de 1856 interdit à la Russie toute flotte de guerre et toute forteresse sur la mer Noire et lui enlève son droit de protection sur les peuples des Balkans.
Alexandre II (1855-1881) entreprend une série de grandes réformes qui amorcent le passage à un régime moderne de liberté individuelle et d’égalité civile. Le paysan reçoit juridiquement la liberté personnelle, il a droit à sa maison et ses dépendances, d’acheter des biens immobiliers, de se livrer au commerce, à l’industrie et d’intenter des procès. On concède au paysan une parcelle de terre qu’il doit rembourser en 49 ans, mais celle-ci est insuffisante pour vivre. En 1881, un septième des serfs n’a pas encore pu se libérer définitivement. Beaucoup d’entre eux abandonnent la terre pour travailler dans les usines. La campagne s’est appauvrie, mais la réforme a profité aux industriels et à la classe marchande. En janvier 1864, des zemtsvos (conseils locaux) sont créés dans les gouvernements et les districts, avec des compétences dans la santé publique, l’éducation, la voirie et l’agronomie. Une nouvelle classe, celle des roturiers, apparaît ; proche du peuple, elle est issue du clergé, des petits fonctionnaires, de la petite bourgeoisie ou de la noblesse ruinée. Le terrain devient de plus en plus propice à l’activité clandestine antigouvernementale. Les publications illégales se multiplient. L’attentat manqué contre Alexandre II en 1866 provoque une recrudescence de la répression tsariste.  De 1830 à 1880, l’industrie et le commerce extérieur se développent fortement, le réseau ferré s’étend, mais la Russie, sur le plan industriel, reste cependant encore loin derrière les pays occidentaux. Le transfert des paysans vers les villes est à l’origine de la formation d’un prolétariat industriel soumis à de dures conditions de travail. La population s’accroît rapidement.
L’intelligentsia révolutionnaire réagit aux transformations de la Russie. Les populistes veulent construire un socialisme russe original et enrayer le développement capitaliste en Russie. Les ouvriers, de leur côté, fondent illégalement des unions ouvrières. En 1881, Alexandre II est assassiné. Le mouvement ouvrier s’organise, le prolétariat urbain conserve de nombreux liens avec la campagne et la paysannerie.
Nicolas II, à son avènement en 1894, se trouve à la tête d’un empire en pleine mutation. La population est passée de 76,8 millions en 1863 à 128 millions en 1897. La politique de russification et de prosélytisme orthodoxe entraîne un renforcement de la conscience nationale des peuples opprimés. Les défaites de la guerre russo-japonaise aggravent la situation du pays, qui vient de subir la crise économique mondiale de 1900-1903. Grèves et mutineries obligent Nicolas II à promulguer le manifeste du 17 octobre 1905 garantissant les principales libertés et promettant la réunion d’une douma d’Etat (assemblée législative) élue au suffrage universel. Dès l’ordre rétabli en janvier 1906, Nicolas II cherche à limiter les concessions qu’il a dû accorder. Les partis politiques légaux s’organisent. Les partis révolutionnaires poursuivent leurs activités illégalement. A partir de 1911, Nicolas II s’entoure de ministres réactionnaires et peu compétents, la société perd confiance dans le gouvernement. Mais Nicolas II ne cède pas à la pression et prend lui-même le commandement suprême des armées. Les manifestations ouvrières, soutenues par les soldats mutinés, abattent le tsarisme, Nicolas II abdique le 2 mars 1917.
Les bolcheviks, dirigés par Lénine, instaurent le pouvoir des soviets. La République socialiste fédérative soviétique de Russie est proclamée en janvier 1918, Moscou en devient la capitale. Le nouveau pouvoir annonce une série de décrets sur l’abolition de la propriété privée de la terre, sur le droit des peuples à l’autodétermination et sur la paix. A cette date, les bolcheviks ne contrôlent qu’une partie de la Russie centrale. La formation d’armées contre-révolutionnaires (dites Armées blanches) au sud, à l’est de l'Oural et à l’ouest du pays, soutenues par l’intervention des Alliés, contraint les bolcheviks au conflit armé pour la conquête du territoire. Une sanglante guerre civile embrase le pays à partir du printemps 1918, s’achève fin 1920 dans la partie occidentale de l’ancien empire, mais elle se poursuit jusqu’en 1922 en Sibérie et en Asie centrale. La victoire des bolcheviks est acquise au prix d’une véritable dictature politique (la “terreur rouge” s'appuie sur la Tcheka, police politique) et économique, le “communisme de guerre” : nationalisation de l’économie, réquisitions forcées de la production agricole, rationnement alimentaire, etc. La victoire est sanctionnée par la création de l’URSS, le 30 décembre 1922, qui proclame l’égalité des républiques fédérées. Cependant, en fait comme en droit, l’URSS, dès sa création, est marquée par la volonté des bolcheviks de créer un Etat fort et centralisé.
Au sortir de la guerre civile, le pays est profondément meurtri et bouleversé : la production industrielle atteint à peine 12 % de celle d’avant-guerre et la désorganisation de l’agriculture conduit à la grande famine de 1921-1922. Le Xe Congrès du parti décide, en 1921, de mettre en place la nouvelle politique économique (NEP), concrétisée par une relative libéralisation de l’économie : le commerce extérieur est légalisé, les petites entreprises dénationalisées, les réquisitions de la production agricole remplacées par un impôt en nature. Alors que le pays commence à se relever, une nouvelle vague de répression s’abat sur les socialistes-révolutionnaires, plusieurs centaines de savants sont expulsés d’URSS en 1922, et l’Eglise orthodoxe, victime d’une très violente campagne anticléricale. La volonté de créer un “homme nouveau”, affranchi des entraves matérielles et spirituelles de la société capitaliste, s’exprime à travers la laïcisation de l’état civil et du mariage, le décret sur le divorce, la légalisation de l’avortement, la campagne en faveur de l’athéisme, la lutte contre l’analphabétisme avec instruction gratuite et obligatoire des enfants, 98 % des enfants sont effectivement scolarisés. Tout en cherchant à établir des relations diplomatiques avec les autres Etats, les dirigeants soviétiques ne cachent pas leur ambition de promouvoir un nouvel ordre mondial fondé sur le marxisme. La création de la IIIe Internationale (Komintern) en 1919 est, en effet, progressivement marquée par l’emprise de Moscou sur les jeunes partis communistes occidentaux, dont l’URSS constitue le modèle. Lénine, gravement malade, meurt en 1924. S’en suivent des luttes pour sa succession : différents courants s’affirment – celui de gauche, avec Trotski, prônant la priorité à l’industrialisation ; celui de droite avec Boukharine, défendant la poursuite de la NEP –, Staline mène surtout une lutte tactique et s’affirme comme le nouveau guide et l’instigateur du “grand tournant” pour la construction du socialisme. En 1927, la production industrielle a retrouvé son niveau d’avant-guerre. En revanche, la quantité de céréales sur le marché est deux fois inférieure à celle de 1913. Prenant prétexte de la faiblesse des récoltes, le clan stalinien entreprend une vaste offensive contre la paysannerie et, renouant avec les pratiques du communisme de guerre, lance une campagne de réquisitions forcées des céréales et la collectivisation des terres, menée à partir de 1929 dans un climat de violences extrêmes – massacres, déportations, etc. La déstructuration et l’épuisement de l’économie rurale se traduisent par une immense famine qui, en 1932-1933, fait, en Ukraine principalement, plus de 6 millions de victimes.
Le premier plan quinquennal (1929-1933) donne la priorité à l’industrie lourde mais ne parvient pas à maîtriser l’ensemble des changements induits par la dynamique engagée. Le deuxième plan quinquennal (1933-1937) est marqué par une rectification en faveur des industries légères, des biens de consommation et un plus grand souci de la formation de la main-d’œuvre. De 1930 à 1934, la répression des divergences politiques se solde par l’exclusion d’un quart des membres du parti, mais se fait encore sans exécutions capitales. L’assassinat, en 1934, de Kirov, secrétaire du parti de Leningrad, par un jeune communiste, permet de légitimer la hantise du complot et entraîne le renforcement de la répression qui culmine avec la Grande Terreur (les Grandes Purges) : 2 millions d’arrestations, un tiers d’entre elles se soldant par des exécutions. La répression touche en particulier les cadres de l’armée, de l’administration, du monde scientifique et artistique, mais elle n’épargne pas non plus les simples citoyens. A la veille de la guerre, le pouvoir stalinien est parvenu à détruire, dans le parti et dans le pays, tous les liens de solidarité personnels, professionnels et politiques : seul triomphe le principe d’allégeance absolu à la personne du guide suprême, Joseph Staline.
La nouvelle menace que représente l’Allemagne nazie entraîne le rapprochement de l’URSS avec les grandes puissances occidentales. Mais la faiblesse des démocraties face à l’expansionnisme allemand, en particulier lors de l’annexion de l’Autriche en 1938, conduit peu à peu l’Union soviétique à un renversement d’alliances ; l’URSS stalinienne se tourne vers son premier allié historique depuis 1922, l’Allemagne : elle signe avec Hitler un pacte de non-agression, dont les protocoles secrets prévoient le partage de l’Europe orientale entre les deux puissances. Ainsi, entre 1939 et 1940, l’URSS annexe la Pologne de l’Est, la Carélie, les Etats baltes, la Bessarabie et la Bucovine du Nord. L’URSS se tient hors du conflit mondial jusqu’à l’invasion surprise des armées allemandes qui occupent l’Ukraine, la Biélorussie et menacent de prendre Moscou. L’agression du IIIe Reich détermine le basculement de l’URSS dans le camp des Alliés. Après dix-huit mois de défaites, les Soviétiques remportent la difficile victoire de Stalingrad, en février 1943. A partir de 1944, l’Armée rouge participe à la libération de l’Europe occupée (Pologne, Tchécoslovaquie, Roumanie, Hongrie, Bulgarie) et se lance dans la dernière bataille de Berlin qui s’achève par la capitulation de l’Allemagne. Grâce à la part prise à la victoire, le poids de l’URSS, qui a payé un très lourd tribut à la guerre, s’est considérablement accru sur la scène internationale. Dès 1944, l’Armée rouge reprend le contrôle des Etats baltes, de l’Ukraine polonaise et de la Bessarabie, qui sont intégrés à l’URSS. Son avancée jusqu’à Berlin permet à Moscou, après les accords de Yalta (février 1945), d’assurer sa mainmise sur l’Europe centrale et orientale et l’organisation, entre 1945 et 1948, de gouvernements communistes dans les Etats de la région. Par ailleurs, l’URSS signe en février 1950 un traité d’amitié et d’assistance mutuelle avec la Chine. Sur le plan intérieur, le bilan de la guerre est lourd : 26 millions de victimes, 25 millions de sans-abri. Au cours du conflit, l’emprise du pouvoir sur la société s’est certes relâchée, mais la répression s’est déplacée, touchant des peuples entiers accusés de collaboration avec l’ennemi. Dès 1944, la déportation des Tatars de Crimée, des Tchétchènes, des Ingouches, des Balkars, des Kalmouks vient grossir les effectifs du goulag. Le quatrième plan quinquennal (1946-1950) entraîne une nouvelle mobilisation sociale pour la reconstruction du pays et l’accroissement de la mainmise de la Russie sur les républiques de l’URSS ; la lutte contre les influences “décadentes” de l’Occident confirme la fermeture du pays. Staline décède en 1953.
En l’absence de candidat désigné par le guide, le premier secrétaire du parti Nikita Khrouchtchev lui succède ; il entraîne le passage du totalitarisme à un simple régime autoritaire. Le XXe Congrès du PCUS, en 1956, prône un retour au léninisme. Le “rapport secret” fait de ce Congrès un événement sans précédent et scelle la rupture avec le stalinisme : Khrouchtchev y dénonce le culte de la personnalité de Staline et rejette la responsabilité des nombreux excès passés, non sur le parti, mais sur la seule personne de son chef. Sur le plan international, Khrouchtchev présente au XXe Congrès sa doctrine de “coexistence pacifique”, qui annonce la détente des relations avec l’Ouest et la fin de la guerre froide. L’hégémonie de l'URSS en Europe orientale ne se desserre pas pour autant. L’économie est réorientée vers le développement de l’industrie légère et des biens de consommation et la mise en valeur des terres vierges au nord du Kazakhstan, en Sibérie et dans l’Altaï. Sur le plan social, une politique plus libérale est menée, tout en réactivant le mythe de la construction du communisme. Le système carcéral retrouve sa fonction régulatrice, la majorité des détenus étant alors de droit commun. Mais les limites au dégel culturel se font rapidement sentir, en particulier lors de l’interdiction faite à Boris Pasternak de publier Le Docteur Jivago et de recevoir le prix Nobel en 1958.
C’est à la fin des années 1950 qu’apparaissent les premiers mouvements dissidents avec, notamment, la divulgation de samizdats, ouvrages interdits, mais diffusés clandestinement. Après le XXIe Congrès du parti (1959), la ligne “dure” se confirme : le mythe de l’édification du communisme donne lieu à plusieurs campagnes idéologiques et à une forte offensive antireligieuse. La confrontation Est-Ouest se poursuit indirectement, notamment au Viêt Nam et à Cuba, où l’URSS, qui soutient militairement le régime de Fidel Castro, installe des missiles en 1962, provoquant une grave crise internationale. La période 1958-1964, après cinq années de croissance, est marquée par des difficultés importantes. Les récoltes catastrophiques du maïs dans les nouvelles terres sont ressenties comme l’échec de la campagne de défrichement. La hausse des prix alimentaires suscite des protestations, voire des émeutes dans le monde ouvrier. La nomenklatura, inquiétée dans ses prérogatives par les ambitieux projets khrouchtchéviens (réorganisation, notamment, du parti en deux branches, industrielle et agricole), se désolidarise du premier secrétaire. C’est finalement une révolte des appareils qui aboutit à la destitution de Khrouchtchev, annoncée par communiqué, le 14 octobre 1964.
Pour la première fois dans l’histoire de l'URSS, le règlement de la succession a été prévu, avec la nomination de Leonid Brejnev comme premier secrétaire. La nouvelle équipe dirigeante opte pour le conservatisme politique, tout en recherchant une meilleure efficacité sur le plan économique. Les années 1970 marquent l’âge d'or de la nomenklatura, vaste réseau de potentats locaux qui se constitue par un système de parrainage et s’appuie sur des intérêts convergents. La priorité à l’industrie lourde, en particulier dans le domaine militaire, est adoptée et confirmée dans le dixième plan quinquennal (1976-1980). Mais dans le secteur industriel, la situation de sous-emploi de la main-d’œuvre conduit à une baisse de production. La pénurie des biens de consommation s’installe. Dans le secteur agricole, le manque d’infrastructures de transport et l’échec de la campagne des terres vierges conduisent le pays à importer massivement les céréales. La nouvelle Constitution de 1977 abandonne le mythe du passage au communisme au profit du nouveau concept de “socialisme développé”. La société soviétique connaît une profonde transformation : ralentissement de la croissance démographique, accroissement important du taux d’urbanisation et hausse du niveau de l’éducation. La contestation du régime change, elle aussi, de nature. Ainsi, l’exil du physicien Andreï Sakharov en 1980 et l’expulsion de l'écrivain Aleksandr Soljenitsyne, en 1974, suscitent de vives réactions à travers le monde. A la mort de Leonid Brejnev, en 1982, l’impasse économique dans laquelle se trouve le pays est patente. Le bref intermède Andropov-Tchernenko (le premier reste en fonction 14 mois, avant de mourir, et le second, 13 mois) n’est marqué que par quelques velléités de lutte contre la corruption, dans un contexte de déstabilisation lié aux très fortes tensions internationales, ainsi qu’à l’enlisement en Afghanistan, où l’armée soviétique affronte les moudjahidin pendant dix ans (1979-1989).
En 1985, Mikhaïl Gorbatchev est élu au poste de secrétaire général du PCUS. Son gouvernement est constitué de personnalités acquises à l’urgence de réformes. Les orientations se précisent avec la mise en avant de deux mots d’ordre : la perestroïka (restructuration), qui vise à la réforme du système, et la glasnost (transparence), qui marque la volonté de ne plus masquer les réalités et d’engager un nouveau dialogue social. La glasnost conduit très rapidement à la remise en cause de la légitimité du pouvoir. Aux côtés des débats historiques, les domaines les plus divers, tels que l’écologie (catastrophe nucléaire de la centrale de Tchernobyl en 1986), l’idéologie, la politique des nationalités, occupent le devant de la scène. Si l’équipe dirigeante casse les mécanismes de l’économie planifiée, elle ne parvient pas à définir une alternative cohérente. Le développement, encouragé, de l’autonomie des entreprises est entravé par le maintien d’un fort contrôle. Par ailleurs, le gouvernement ne réussit pas à formuler des propositions susceptibles d’insuffler de nouvelles motivations aux travailleurs. Gorbatchev s’impose comme le plus ferme partisan de l’intensification des échanges économiques et de la réduction des armements. Le dialogue avec les Etats-Unis reprend à partir de 1985. Le retrait soviétique d’Afghanistan (1988-1989), la non-intervention de l’URSS face à l'implosion des régimes communistes en Europe centrale et orientale (1989), ainsi que la normalisation des relations avec la Chine matérialisent la nouvelle donne soviétique. Mais une fois engagée sur la voie des réformes, l’URSS se trouve elle-même confrontée à sa désagrégation interne.
La proclamation de l’indépendance de la Lituanie encourage les revendications des autres républiques. L’année 1991 précipite la fin de l’URSS : Boris Ieltsine, élu triomphalement à la tête de la Russie au suffrage universel, en juin, incarne une nouvelle légitimité face à Gorbatchev. Les éléments les plus conservateurs du parti fomentent un coup d’Etat qui échoue et accélère le mouvement de sécession des républiques et la défection des membres du parti. Lorsque Gorbatchev démissionne de ses fonctions, le 25 décembre, l’URSS n'existe déjà plus. Elle devient la Fédération de Russie. Recouvrant 21 républiques, elle compte plus de 30 millions de citoyens non russes et 25 millions de nationaux russes disséminés dans les anciennes républiques soviétiques.
La longévité de Boris Ieltsine à la tête de la Russie (près de dix ans) témoigne de la difficile et lente recomposition de la scène politique. L’absence d’alternative crédible et le soutien indéfectible des Occidentaux au président ont largement pesé dans sa réélection, en 1996. La nouvelle Constitution, à l’origine du conflit entre le législatif et l’exécutif, qui est approuvée en 1993 par référendum, accroît les pouvoirs présidentiels en redéfinissant la répartition des compétences entre le président, le gouvernement et le Parlement, ainsi que les relations entre les régions et le centre. Régulièrement en retrait ou absent pour raisons de santé, le président russe se voit contraint d’abandonner progressivement les larges pouvoirs que lui confère la Constitution.
En 1999, Sergueï Stepachine, auquel Ieltsine reproche de ne pas avoir pu empêcher la formation du puissant rassemblement politique, La Patrie-Toute la Russie, doit céder la place à Vladimir Poutine. Satisfait par la victoire de son dauphin et s’étant préalablement assuré le bénéfice d’une immunité judiciaire à vie, Ieltsine démissionne le 31 décembre. Poutine assure l’intérim jusqu’à l’élection anticipée de 2000.
Au terme d’un scrutin entaché d’irrégularités, Poutine remporte l’élection présidentielle dès le premier tour. Encore inconnu un an plus tôt, mais ayant acquis en quelques mois – sur fond de guerre tchétchène – une stature de présidentiable, le nouvel homme fort de la Russie suscite de nombreuses interrogations à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Elu sans véritable programme électoral, cet ancien chef des services secrets place le renforcement du pouvoir central au premier rang de ses objectifs. La plupart des responsables de l’époque ieltsinienne sont écartés au profit de personnalités issues, comme Poutine, des organes de sécurité (FSB) et de cadres de la région de Saint-Pétersbourg, dont provient également le président. La nouvelle équipe voit son audience confortée dans l’opinion par la mise en œuvre de grandes réformes dans le fonctionnement de l’Etat et de la vie politique. La première d’entre elles concerne les relations entre le centre et les régions, avec pour objectif majeur de faire respecter l’autorité centrale à l'échelon des différents sujets de la Fédération, dont les dirigeants sont régulièrement accusés de constituer de véritables potentats locaux. A partir du printemps 2001, l’Etat entame le démantèlement des empires médiatiques détenus par Vladimir Goussinski et Boris Berezovski. Les chaînes télévisées nationales semi-indépendantes ou indépendantes sont soit reprises en main, soit liquidées. Plusieurs journaux de diffusion nationale subissent le même sort. Le Kremlin retrouve son monopole des ondes : instrumentalisation de la justice, poursuites contre certains journalistes, montages financiers opaques pour le transfert des actions vers des structures se trouvant dans l’orbite du pouvoir, intolérance à l’égard d’une critique indépendante concernant les dossiers sensibles.
En s’attaquant à certains magnats de l’économie russe, Poutine entreprend de clore l’époque Ieltsine, marquée par l’emprise sur le Kremlin des oligarques – ces hommes d’affaires qui, ayant bâti leurs immenses fortunes à partir de la privatisation des grands secteurs de l’industrie, contrôlent à la fin des années 1990 près de 70 % des richesses nationales et exercent un pouvoir d’influence majeur sur la vie politique du pays.
Cette volonté de contrôle, manifeste dès l’année 2000, se traduit par diverses actions visant, tout d’abord, à conforter les bases politiques du président. La nouvelle loi sur le statut et le fonctionnement des partis politiques, votée par la Douma en juin 2001, instaure des conditions restrictives pour la reconnaissance officielle d’un parti politique. Elle permet, outre l’élimination de partis jugés indésirables, la formation d’un nouveau parti, Russie unie, regroupant plusieurs formations centristes et désormais considéré comme le parti du président. En dépit d’une forte abstention, les élections législatives de 2003 à la Douma confortent l’assise politique de Poutine, Russie unie étant sortie, en effet, grand vainqueur du scrutin. Le Kremlin suscite des candidatures pour donner un semblant de pluralisme au vote. Ainsi Poutine fait-il quasiment cavalier seul lorsqu’il est réélu, en 2004. Bénéficiant auprès de l’opinion publique d’une image de dirigeant incarnant la stabilité et promettant de rétablir un Etat fort sur fond de croissance économique, Poutine affirme vouloir poursuivre sa politique de remise en ordre. Il annonce une modification du mode de désignation des gouverneurs locaux : jusque-là élus au suffrage universel direct, ils sont désormais élus par les assemblées locales sur proposition du président de la Fédération avec l’aval des assemblées locales. En 2004, la loi sur les partis politiques adoptée en 2001 est amendée : prévoyant notamment que le nombre minimal de membres d’un parti doit être de 50 000 membres (contre 10 000 auparavant), cette loi entraîne une réduction sensible du nombre de partis qui ne sont plus qu’une quinzaine en 2007.
En mai 2005 est adoptée une nouvelle loi sur les élections législatives. Les députés seront tous élus au scrutin proportionnel et devront appartenir à des partis ayant obtenu plus de 7 % des suffrages exprimés. L’administration présidentielle, un cabinet élargi étroitement lié aux services de renseignement et aux milieux d'affaires, double le gouvernement. La loi contre l’extrémisme permet de restreindre davantage les libertés individuelles et politiques. Ainsi, dans un discours prononcé devant les deux chambres, en 2007, Poutine appelle les parlementaires à sévir dans leur lutte contre “l’extrémisme politique”. A l'approche des élections législatives de 2007, alors que le président jouit d’une réelle popularité et que la croissance économique s’est installée durablement, le parti pro-présidentiel, Russie unie, bénéficie des meilleures conditions pour remporter les élections. Les rares forces d’opposition encore actives font l’objet d’un harcèlement permanent. Les mesures d’intimidation se multiplient à l’encontre de ceux qui se permettent de critiquer le pouvoir en place : passages à tabac d’opposants et de journalistes jugés trop indépendants, retour aux méthodes soviétiques d’internement psychiatrique d’opposants politiques. Dans ce contexte, les élections législatives du 2 décembre représentent une simple formalité pour le parti pro-présidentiel. Son mandat expirant en 2008, Poutine s’attelle à résoudre la question de sa succession. Russie unie et trois autres petits partis proches du Kremlin annoncent, une semaine après les législatives, leur soutien à la candidature de Dmitri Medvedev. Originaire de Saint-Pétersbourg, cet ancien juriste de 42 ans doit son ascension politique à Poutine. Tout en soutenant la candidature de Medvedev, Poutine ne souhaite pas s’éloigner des commandes de l’Etat et déclare dès la fin 2007 que sa nomination au poste de Premier ministre est tout à fait réaliste. L’intensité de la pression exercée sur G. Kasparov et sur son entourage contraint le chef de file d’Une autre Russie à renoncer à se présenter. Medvedev s’impose avec 70,2 % des voix dans une élection jugée non libre par les rares observateurs occidentaux présents. Son arrivée au pouvoir n’entraîne toutefois pas un retrait de la vie politique de Poutine : celui-ci prend la tête du parti majoritaire de la Douma, Russie unie, et est nommé Premier ministre par Medvedev. De 2008 à 2012, les deux hommes forment un tandem à la tête de l’Etat russe. Fin septembre 2011, lors du congrès préélectoral du parti Russie unie, le président Medvedev propose la candidature de Poutine à la présidence russe, indiquant qu’il accepterait de prendre la tête du gouvernement en cas de victoire de Poutine à l’élection présidentielle. L’annonce de sa candidature intervient alors que Poutine fait face à une baisse de popularité sans précédent. Critiqué par la majeure partie des responsables politiques européens et américains, le déroulement des élections fait l’objet de vives réactions au sein de la société russe : d’importants mouvements de contestation voient le jour dans les grandes villes du pays contre l’injustice, la corruption, les fraudes électorales. Malgré l’accumulation de preuves flagrantes de falsification (souvent diffusées par vidéos mises en ligne sur Internet), les autorités russes nient toute fraude à grande échelle et excluent l’organisation d’un nouveau scrutin. Alors que les interpellations d’opposants se multiplient, Poutine minimise l’ampleur des manifestations qu’il estime fomentées par l’Occident. C’est dans ce contexte de tensions qu’a lieu l'élection présidentielle en 2012. Poutine est élu dès le premier tour. Dénoncés par l’opposition et par les observateurs électoraux, le déroulement et le résultat du scrutin donnent lieu à de nouvelles manifestations. Il exercera ses fonctions pendant six ans.
S’il est réélu en 2018, le chef du Kremlin pourrait occuper le pouvoir jusqu’en 2024, soit vingt ans au total. Pour l’heure, le pouvoir durcit l’arsenal juridique contre les opposants et les ONG. Les élections municipales et régionales de 2013 donnent pourtant l’occasion aux oppositions de se remobiliser et d’enregistrer quelques progrès, notamment avec le score obtenu par l’activiste controversé Alekseï Navalny au scrutin de Moscou où le maire sortant Sergueï Sobianine, nommé en 2010, l’emporte cependant. A la veille des Jeux olympiques d'hiver de Sotchi de 2014, Poutine tente de redorer son image très détériorée dans les pays occidentaux. Après le vote d’une amnistie par la Douma, un certain nombre de prisonniers sont ainsi libérés en décembre 2013, au premier rang desquels l’ex-oligarque M. Khodorkovski, les militants de Greenpeace appréhendés lors d’une opération contre l’exploitation pétrolière dans l’océan Arctique, ainsi que les chanteuses du groupe rock Pussy Riot. Toutefois, l’assassinat (février 2015) de Boris Nemtsov, ex-ministre de Boris Ieltsine devenu l’un des principaux représentants de l’opposition, révèle le climat politique délétère régnant dans le pays.

Bon à savoir

Informations pratiques

L'hospitalité
La Russie est traditionnellement une terre d'accueil où l'hospitalité est un art. On n'arrive jamais les mains vides, on ne repart jamais les mains vides non plus. Telle est la règle. Repas pantagruéliques, pluie de questions et de conseils, les Russes ont l'habitude de prendre en main les étrangers.

La datcha
Ce petit espace à soi, loin de la communauté impersonnelle des villes. Les Russes adorent la campagne et ils sont nombreux à migrer le vendredi soir dans leur maisonnette, même très modeste, hors de la ville. Petite isba de bois peint, jardinet en bord de route, deux fleurs et trois pommes de terre : un petit bonheur.

Les boissons
L’âme russe n’est pas sobre, et d’illustres souverains russes comme Vladimir ou Pierre le Grand ont revendiqué l'acte de boire comme un élément constitutif de leur culture. Le pouvoir soviétique, quant à lui, pourrait bien avoir délibérément utilisé l’alcool comme une arme pour asservir le peuple. C’est du moins l’accusation que le prix Nobel de la paix Andreï Sakharov lance en 1975 dans Mon pays et le monde : “Comme ça, le peuple se tient tranquille, il revendique moins et l’argent n’en tombe pas moins dans les caisses de l’Etat.”
Aujourd’hui, les revenus de l’Etat liés à la production et au commerce de l’alcool représentent encore une source budgétaire majeure. La vodka demeure l’antidote de la détresse sociale et économique que l’on rencontre dans toutes les régions du pays, et continue à transformer en enfer la vie de millions de femmes et d’enfants qui vivent avec des alcooliques.

Les contes et légendes
Les contes russes, avec leur mélange de cruauté et d’humour, de sagesse et de folie, complètent des croyances qui puisent dans des millénaires d’une histoire souvent mal connue. Ensemble, ils forment un imaginaire qui est une source inépuisable de création artistique et intellectuelle, depuis les ballets comme Le Sacre du printemps et L’Oiseau de feu, de Stravinsky, ou les contes d’inspiration populaire de Pouchkine comme Le Cavalier de bronze, aux Veillées du village de Dikanka de Nicolas Gogol, empreintes de surnaturel.

Electricité
Tension électrique : 220 V, 50 Hz. Prévoir un adaptateur.

Que doivent prévoir les amateurs de photos ?
Prévoir une autonomie suffisante, car il n’est pas toujours possible de recharger les batteries, excepté lorsque nous dormons en gîte, chez l’habitant ou à l’hôtel.

Quelques mots utiles
Apprendre quelques mots clés vous permettra de gagner le respect de vos interlocuteurs, de faciliter et de rendre plus agréables vos échanges avec les Russes rencontrés. Alors n’hésitez pas à faire l’effort d’utiliser les expressions suivantes :
[da] : oui ; [niet] : non.
[spasiba] : merci.
[priviet] : salut.
[kak dila] : comment ça va ?
[kharacho] : bien. [atlitchna] : excellent.
[nitchivo] : comme si, comme ça (rien).
[paka] : à bientôt.
[katoryï tchass ?] : quelle heure est-il ?

Vous pouvez demander à votre guide comment prononcer, votre voyage n’en sera que plus riche ! Et puis souriez, c’est souvent le meilleur moyen d’avoir de bons contacts !

Bibliographie

Bibliographie

Guides
Moscou, Saint-Pétersbourg 2011/12, collectif, Guide du Routard, 2011.
Russie (Country Guide), collectif, Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, éditions Petit Futé, 2011.
Transsibérien, Simon Richmond, Marc Bennetts, Marc Di Duca et Michael Kohn, éditions Lonely Planet, 2009.
Moscou et Saint-Pétersbourg, Simon Richmond, Mark Elliot, Michael Kohn et Leonid Ragozin, éditions Lonely Planet, 2009.
Russie et Biélorussie, Simon Richmond, Mark Elliot, Patrick Horton et Steve Kokker, éditions Lonely Planet, 2006.

Récits et littérature
Un Pèlerin en Russie, Serge Grandais, Saint-Léger Editions 2016.
Russies, Dominique Fernandez, éditions Philippe Rey, 2010.
Transsibérien, Dominique Fernandez et Ferrante Ferranti, éditions Grasset, 2012.
Sibérie, Olivier Rolin, Inculte éditeur, 2011.
Dans les forêts de Sibérie, Sylvain Tesson, éditions Gallimard, 2011.
Le Grand Feu, Peter Hopkirk, Olivier Weber et Gérald de Hemptinne, éditions Nevicata, 2011.
Histoire de la Russie et de son empire, Michael Heller, Livre de Poche, 2009.
La Russie médiévale, Jean-Pierre Arrignon, éditions Les Belles lettres, 2003.
Une Histoire de la Russie : des origines à Vladimir Poutine, François-Georges Dreyfus, éditions de Fallois, 2005.
Le Roman de la Russie insolite : du Transsibérien à la Volga, Vladimir FÉdorovski, Livre de Poche, 2007.
Crime et Châtiment, Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski, Georges Nivat, D. Ergaz et Vladimir Pozner, Folio, éditions Gallimard, 1995.
La Steppe, Anton Tchekhov, Livre de Poche, 2002.
Le docteur Jivago,
Boris Pasternak, Livre de Poche, 1998.
 
Ouvrages illustrés
Maisons de Russie, Ella Krasner, Johanna Thornycroft, Andreas von Einsiedel et Anne Marcy-Benitez, éditions Flammarion, 2005.
Russie, visages d’un empire, Marc Garanger et Frédéric Mitterrand, éditions des Syrtes, 2003.
La peinture de la Russie ancienne, Véra Traimond, Bernard Giovanangeli Editeur, 2010.
Sainte Russie : l’art russe des origines à Pierre le Grand,  Jannic Durand et Fabrice Drouard, album de l’exposition, éditions du Louvre, 2010.
 
Volcan (Kamtchatka)
Les cris du Volcan, Stanley Williams, éditions Guerin.
Les volcans et leurs secrets, Maurice Krafft, éditions Nathan. 
L'appel du volcan, Pierre Sogno, éditions Ramsey.
Guide des volcans, 100 volcans actifs dans le monde, M. Rosi, éditions Delachaux et Niestle.
 
Cartes
Russie, 1/6 000 000e, ITM.
Atlas géopolitique de la Russie, Pascal Marchand, éditions Autrement, 2007.
Kamchatka, 1/1 200 000e, ITM, 2005.

Tourisme responsable

Une histoire de passion

Une histoire de passion
La Russie est grande comme trente fois la France. Si l'Oural, le Caucase, le Kamchatka sont bien connus, il y a bien d'autres chaînes de montagnes, sauvages et superbes, peu connues des trekkeurs occidentaux. Une vie ne suffirait pas à les parcourir toutes. Dans ce pays immense, chacun de nos partenaires est un spécialiste de "sa région".
— Lac Baïkal
"Irina, Ivan, Boris et moi,
Rebecca, Paula, Johanna et moi..."
Irina, l'intrépide, saute en parachute, vole en parapente et skie le long des rives du Baïkal. Bardée de diplômes, parfaitement francophone, elle vous fera partager son amour pour la culture de son coin de Sibérie, la culture bouriate. Ivan, Boris, tout à tour chauffeur ou guide, sont aussi des passionnés de leur région.
— Kamtchatka
Nikolay est guide de haute montagne depuis maintenant plus de 30 ans et a parcouru, comme Andrey, les montagnes d'Union soviétique, jusqu'à devenir un responsable reconnu des secours alpins du Kamtchatka. A la chute de l'URSS, il s'est consacré au développement du tourisme de montagne au Kamtchatka, inventant sans cesse de nouveaux itinéraires. Année après année, il a rassemblé autour de son projet une formidable équipe de guides souvent vulcanologues et d'interprètes-cuisiniers (vive la polyvalence !), de pilotes d'hélicoptères. Incontournable !
— Russie occidentale
C'est en 2005, après avoir quitté son travail d'analyste en banque, que Iouri est venu au tourisme. Passionné de randonnée, d'expéditions et de voyages hors des sentiers battus, Iouri a mis au point une série de voyages insolites et originaux à travers toute la Russie et ses pays voisins à la rencontre des autochtones. Le "dada" de Iouri est de combiner des étapes de tourisme classique avec des randonnées à pied, à vélo, en canoë-kayak ou à cheval en pleine campagne et de privilégier, lorsque c'est possible, les transferts en transports publics pour davantage de rencontres avec les habitants. Iouri a toujours de nouveaux projets en tête et sa rencontre avec Allibert en 2011 a abouti à la création d'un séjour hors des sentiers battus, entre Moscou et Saint-Pétersbourg.
— Altaï
C'est aussi avec Iouri, toujours  la recherche de nouveaux itinéraires, que nous avons remis sur pied un circuit dans l'Altaï, à la frontière avec la Chine et le Kazakhstan.

Le respect des us et coutumes

La Russie est un pays véritablement unique, qui, à côté de la culture moderne développée, garde avec soin les traditions nationales dont les racines sont datées non seulement de la période du christianisme, mais de celle du paganisme. Les Russes continuent à célébrer les fêtes païennes, croient à de nombreuses marques populaires et aux légendes. Le christianisme a offert aux Russes les fêtes remarquables, comme Pâques, Noël et le rite du Baptême, et le paganisme - le Mardi gras et Ivan Kupala, célébrée aux environs du solstice d'été.

Voici quelques conseils pour respecter au mieux ces populations et leurs cultures :
— Respectez l'espace personnel de vos hôtes, adaptez-vous aux usages de la culture locale.
— Photographier des personnes repose sur un échange, assurez-vous de leur accord.
— Respectez les lieux de culte que vous visitez, portez une tenue vestimentaire adaptée et acceptez de ne pas y pénétrer lorsque cela est interdit.

Les conseils de Marie, responsable de nos voyages en Russie
— Ne serrez pas la main de quelqu’un à travers un seuil de porte, le seuil est une frontière protégeant l’isba (maison traditionnelle en bois) des forces maléfiques du monde extérieur.
— Une fois le bras levé, ne reposez pas votre verre sans l’avoir vidé, ce serait le signe évident d’un manque d’adhésion à ce qui est en train d’être dit ou a été dit.
— S’il y a des femmes à table, portez un toast en leur honneur, généralement le deuxième.
 
Ces précautions favorisent les échanges. 

La préservation de l'environnement

La flore et la faune russes sont variées et riches. Le pays peut être divisé en diverses zones liées à son sol et sa végétation.
La partie nord est la zone de désert arctique. Elle inclut les régions côtières de la péninsule de Taïmyr et de nombreuses îles de l’océan Arctique. Lichens et mousses se développent principalement dans ces secteurs.
Le sol de la toundra est acide, sa végétation est caractérisée par les lichens, les saules, les bouleaux et mousses. On y trouve le renne, le renard arctique et le lièvre blanc.
La taïga est une zone de végétation très importante. Les principaux arbres sont à feuilles caduques. Dans la partie méridionale poussent le cèdre, le pin et le sapin.
Les steppes abritent le bouleau, le chêne et le tremble. Rongeurs, aigles, alouettes, grues et busards fréquentent ce secteur.
 
Pour conserver ce patrimoine naturel d’exception :
— Respectez la réglementation en vigueur dans les parcs régionaux et nationaux.
— Evitez de rapporter des souvenirs qui font partie du patrimoine naturel et de prélever des objets archéologiques ou culturels à valeur historique.
— N'approchez pas la faune de trop près ; il ne faut pas oublier que nous sommes seulement invités dans son propre territoire.
— Pensez toujours à ramasser vos papiers, mouchoirs, mégots, etc.
— Evitez de laisser les déchets difficile à recycler (tels piles, lingettes, plastiques) dans les zones rurales ou les petits villages qui ne disposent pas de filière de recyclage. Rapportez-les dans les grandes villes ou ramenez- les avec vous.
— Portez une attention particulière à la gestion de vos déchets dans les campements, afin de ne pas dégrader l'environnement :
- respectez le tri proposé par l'équipe d'accompagnement ;
- brûlez le papier toilette utilisé dans son intégralité.
— Dans le cadre d'une démarche responsable, évitez l'achat de bouteilles en plastique. Nous vous conseillons de prévoir une gourde personnelle que vous pourrez remplir.
— Lorsque vous logez chez l'habitant, économisez l'énergie.
 
Nous vous invitons par ailleurs à télécharger la charte éthique du voyageur :
https://www.allibert-trekking.com/231-agir-pour-un-tourisme-responsable
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Des voyages 100 % carbone absorbé

Engagée dès 2006 dans l’absorption carbone des vols de ses salariés, Allibert Trekking absorbe depuis le 1er janvier 2018 l’intégralité des émissions de CO2 générées par le transport aérien et terrestre de ses voyageurs. Une démarche permettant de financer des actions de lutte contre la déforestation et de restauration de la mangrove. En savoir plus...