Edwin : guide en Bolivie

Guide bolivien, Edwin Vargas n’hésite pas à sortir sa flûte pour jouer une mélodie traditionnelle, ni à gravir le mont Blanc quand l’occasion — rarissime — se présente. Fier de ses origines aymaras, Edwin Vargas conçoit son métier de guide comme celui d’un pédagogue attentif, attaché à faire connaître la culture bolivienne au voyageur.
Edwin Guide

Guide Allibert en Bolivie, je viens des montagnes, mon village natal se trouve au pied des grands sommets. Dans les années 80, adolescent, je voyais les premiers Européens faire du trekking, mais c’était complètement nouveau, on se demandait pourquoi ils venaient là ! Ensuite, ça a été le développement du tourisme, une chance pour la Bolivie, et pour moi.” Edwin Vargas précise qu’il ne s’attendait pas à devenir guide. “Des amis m’ont invité à travailler dans le tourisme, et ensuite Allibert m’a ouvert les portes du métier de guide. Chaque fois qu’une opportunité s’est présentée, je n’ai pas hésité, et j’ai été formé par les autres guides Allibert en Bolivie.” En quoi consiste le métier de guide pour Edwin ? “Etre guide, c’est une histoire de pédagogie avant tout ! Mais cela exige aussi des connaissances géologiques et historiques.” Les différents écosystèmes boliviens ont de quoi alimenter les discussions au bivouac, de même que l’histoire du pays, des Incas à aujourd’hui.

De la cordillère des Andes au mont Blanc

Comme nous évoluons à des altitudes très élevées, il est aussi indispensable de connaître les symptômes du mal aigu des montagnes (le MAM) et de savoir comment prévenir celui-ci, ou comment le traiter lorsque l’un de nos clients en est victime.” La capitale de la Bolivie, La Paz, est située à 3650 mètres d’altitude. Il faut aussi savoir comment réagir. Allibert a proposé aux guides boliviens une formation dispensée par l’Ifremmont (l’Institut de formation et de recherche en médecine de montagne, spécialiste du traitement du MAM), que Edwin a suivi avec enthousiasme.
Mais la Bolivie, ce n’est pas seulement des sommets étincelants à plus de 6000 mètres d’altitude. De la cordillère au désert en passant par la région du lac Titicaca, plus basse en altitude et propice à l’acclimatation, jusqu’à la région amazonienne, le pays est d’une richesse et d’une variété incroyables, avec des paysages d’une beauté à couper le souffle. “La Bolivie garde de fortes identités culturelles, mais aussi des valeurs humaines profondes. Je suis moi-même Aymara, notre langue est vieille de 1500 ans, c’était la langue de la culture tiahuanaco, proche du lac Titicaca, témoigne Edwin, cette culture s’est transmise jusqu’à aujourd’hui, et ma langue maternelle est l’aymara. Je parle l’espagnol, appris à l’école, et le français pour pouvoir être guide francophone.” Convié avec d’autres guides au séminaire des journées mondiales Allibert à Chamonix début octobre, Edwin Vargas en a profité pour gravir le mont Blanc : en deux jours et sans aucunes remontées mécanique, toutes fermées ! “J’avais l’impression que le mont Blanc m’appelait. Du coup, j’y suis allé. J’ai vécu des moments extraordinaires, je suis très heureux d’avoir fait cette ascension !” Un sommet de 4800 mètres sans aucune difficulté pour ce guide né sur l’Altiplano.