Orientation : carte, boussole et GPS

Quelle(s) feuille(s) de route pour s’orienter ?
D’abord, ce sont les yeux qui travaillent. Savoir s’orienter, c’est — beaucoup — faire appel à sa jugeote et observer le terrain. Observation des ombres du soleil, des versants nord et sud, de la mousse sur les arbres, du sens du vent, ou encore… d’une constellation d’étoiles : ne négligez pas ces indices naturels, qui vous seront d’une aide précieuse le jour où votre sac à dos, abritant boussole, carte et autres GPS, aura été égaré. Cela arrive, même aux plus aguerris !
Les professionnels vous le diront sans relâche : il faut s’exercer seul, sans les outils. Ensuite, la carte (à l’échelle 1/25 000e ou 1/50 000e) reste une précieuse alliée. Elle vous permet de préparer votre itinéraire et créer des points (balises) en visualisant précisément versants, talwegs, zones de forêt, de clairière ou d’habitation et de constituer un schéma en 3 D. Vos outils (carte, boussole, altimètre…) différeront forcément en fonction de la nature du terrain, montagneux ou plat (lire encadré). Mais en cas de doute, gardez cette règle à l’esprit : privilégiez une prise de risque minimale (demi-tour obligatoire) si votre seul outil à disposition est le bon sens et octroyez-vous la possibilité de passer un cran au-dessus si vous êtes solidement équipé.
Pour s’orienter, la carte est-elle indispensable ?
En France, oui. Mais savoir projeter la lecture de cette carte sur le relief peut demander une certaine culture. Pour ancrer cette visualisation, les internautes peuvent se préparer avec Google Earth, qui leur permettra de suivre le sentier, le visualiser en 3D et le comparer à la carte. On peut également avoir recours aux stages de formation et s’inscrire à un club de courses d’orientation. Dans tous les cas, il est indispensable de s’entraîner à lire sa carte avant de se retrouver sur le terrain. Il faut avoir l’essentiel de son itinéraire dans la tête : être capable de retrouver les points sans avoir la carte sous le nez !
Conseillez-vous le GPS ?
D’un côté, c’est l’outil presque parfait pour se repérer, car il situe, sur des cartes spécialement quadrillées, des points nord, sud, est, ouest, donne l’altitude et la position dans l’espace. Toutefois, il faut le garder comme outil complémentaire. Et ne pas compter que sur lui. Car ses batteries peuvent se décharger. Et il nécessite une certaine habileté. Par ailleurs, il se base sur une triangulation de satellites*, ce qui peut poser problème en montagne compte tenu du relief ou en période de brouillard. C’est un complément extrêmement utile en termes de vérification des points déjà établis par les autres méthodes.
* Principe de repérage utilisé par le GPS : trois satellites suffisent pour connaître la position exacte d’un point sur Terre.
Quels sont les autres outils adaptés ?
En terrain montagneux : l’altimètre (mécanique ou numérique, sachant que de nombreuses montres intègrent cette fonction), car l’orientation est donnée par le relief. Comme il oblige à une mise à la bonne altitude et se base sur la pression atmosphérique, il permet d’être serein pour une bonne demi-journée et ne donnera pas d’indications erronées. La boussole sera davantage utilisée sur terrain vallonné ou plat. Enfin, l’utilisation d’un podomètre peut être utile pour calculer la distance parcourue sur un terrain très plat, dans le désert par exemple, où seul le GPS permet d’effectuer ce type d’évaluation.
3 astuces de pro
- Compléter la préparation de son itinéraire par une observation locale : certains terrains peuvent être modifiés par une activité humaine. Et penser à renouveler ses cartes par des éditions récentes.
- Anticiper toutes les sources d’erreur chez soi (croisements de sentiers, perte des sentiers dans une prairie…).
- Rester toujours en alerte face à la météo, en particulier une montée de brouillard.
3 écueils à éviter
- Se fier aveuglément aux topo-guides, qui peuvent ne présenter qu’une interprétation de la carte IGN.
- Reculer l’échéance de faire demi-tour en cas de doute ; il faut rester en alerte.
- Trop faire confiance aux balisages : ces indices peuvent disparaître ou être recouverts (par la neige, par exemple).