Pourboires : quelle attitude adopter

A l’occasion d’un voyage ou d’un trek, qui peut recevoir un pourboire ?
Toute personne ayant apporté un service au groupe : le guide ou l’accompagnateur local, le chauffeur, le cuisinier, le muletier, le chamelier... Dans la plupart des pays hors Europe, les pourboires font partie intégrante de la culture. Ne pas en donner serait mal compris. Mais attention, ce ne sont pas des salaires !
Y a-t-il, selon vous, des limites ?
Oui, donner de façon inconsidérée sans tenir compte du niveau de vie de la population. Certains pourboires peuvent représenter des sommes importantes, et ce faisant destabiliser l’économie locale. Autre effet pervers que pourrait entraîner le versement de pourboires importants : la réduction des salaires par des employeurs qui considèrent que leurs équipes ont “trop” perçu. Un risque à ne surtout pas encourir !
A l’inverse, certains pourboires, trop peu élevés, peuvent paraître ridicules et vexer celui qui le reçoit... qui attend un geste de remerciement.
Comment éviter ces déconvenues ?
Il est souvent difficile, lorsque l’on voyage à l’étranger, de connaître avec exactitude le niveau de vie de la population locale. Chez Allibert, nous avons formalisé des règles et montants de pourboires en fonction des pays, qui prennent en compte les recommandations de l’association ATR (Agir pour un tourisme responsable). Et dans certains pays d’Afrique ou d’Asie, par principe, le pourboire est versé au responsable — chef des muletiers, responsable des porteurs —, qui se charge ensuite de redistribuer la somme à chacune des personnes de son équipe.
Par ailleurs, les locaux tiennent comptent de la nationalité : ils n’attendent pas le même montant de la part d’un Français, d’un Allemand d’un Américain ou d’un Japonais.
Quels sont les pays où le pourboire est obligatoire et ceux où il est facultatif ?
Le pourboire ne revêt à aucun moment un caractère obligatoire : c’est une récompense pour un bon service rendu. En revanche, dans certains pays — d’Afrique notamment — et dans l’ensemble des grands pays de trekking (Népal, Inde, Pérou...), il est devenu une véritable institution.
Nous invitons nos clients à ne distribuer des pourboires que si le service a répondu à leurs attentes, et de réduire cette somme si les prestations n’ont pas été suffisantes, en expliquant pourquoi, afin de conforter le travail pédagogique que nous menons.
Que préconisez-vous en matière de dons ?
Les voyageurs sont souvent tentés de donner matériel et autres objets aux populations locales. Nous demandons expressément aux randonneurs de ne pas donner bonbons et/ou barres énergétiques/chocolatées aux enfants ; il n’y a pas de dentiste dans les régions reculées. De même pour les médicaments : ils ne sont pas forcément adaptés aux populations, qui ont de plus beaucoup de mal à suivre la posologie.
Il est préférable de remettre vos dons matériels au guide, qui en fera une répartition équitable, les proposera à un dispensaire ou à une école, ou encore à une organisation, pour en faciliter la distribution. Ce que l’on ne veut surtout pas encourager, c’est de donner sans retour : l’effet pervers étant la mendicité.