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Le désert et sa géologie

Pour la plupart d’entre nous, un désert est associé à l’image d’une étendue de sable où règne une chaleur implacable. Cette représentation ne correspond que très partiellement à la réalité ; moins d’un cinquième du Sahara est composé de dunes. La majorité des zones désertiques sont des étendues rocailleuses, des montagnes et des regs. En réalité, il y a autant de paysages désertiques que de déserts. Alors quels sont les critères pour définir un désert ?
désert maroc Merzouga

Un désert peut être chaud ou froid, selon la latitude à laquelle il se trouve, mais il est toujours caractérisé par une forte aridité. Les rosées et la brume constitutent souvent le seul apport d’eau. L’évaporation est aussi supérieure aux précipitations, ces zones sont également soumises à de fortes amplitudes thermiques et des vents quasi constants. La faune est de petite taille (insectes, reptiles, rongeurs…), et la végétation composée essentiellement de plantes grasses et d’arbustes.

Les caractéristiques d’un désert 

Situées sous les latitudes des tropiques ou dans les régions polaires, les zones désertiques couvrent environ un tiers de la surface de la Terre.
Elles se caractérisent par : 

  • Des précipitations rares et irrégulières.
  • Une évaporation plus importante que les précipitations.
  • Une forte amplitude thermique entre le jour et la nuit.
  • Un vent constant.
  • Un sol pauvre, voire inexistant.
  • Une végétation rare, basse et atrophiée.
  • Une faune peu dense : insectes, reptiles, arachnides, rongeurs et oiseaux le plus souvent nocturnes.
  • Une faible densité humaine.

Désert… mais pas sans vie

 Si la vie est hostile pour la faune et la flore et a fortiori pour les hommes, les déserts ne sont pas vides, sans vie. 
Animaux et plantes ont su s’adapter au manque d’eau et à la chaleur accablante. De grandes civilisations ont vu le jour à l’ombre des oasis des déserts (égyptienne, nabatéenne, anasazi...).
Avant la découverte des alizées, les grandes routes commerciales foulaient le sable et les roches (route de la Soie, route de l’Encens, route du Sel...). 
Le sous-sol des plateaux arides inexploité jusqu’à présent attire aujourd’hui les grandes entreprises internationales (fer du Sahara, uranium d’Australie, borax de Californie...). 
Les buildings de Las Vegas, Dubaï, Abu Dhabi... surgissent du néant vers le ciel d’azur comme des phares annonçant les nouveaux eldorados touristiques et économiques du monde.
Tandis que plus loin, un petit groupe de randonneurs accompagnés d’une caravane de chameaux jouit de l’immensité, de la solitude et du silence des déserts.

Les différents déserts du monde

Forts de ces critères, nous pouvons classer les différents déserts du monde de la sorte : 

  • Déserts chauds intertropicaux : ils forment une ceinture au niveau des tropiques. A l’équateur, l’air chaud monte, se refroidit, laissant échapper l’humidité, qui se condense et provoque des pluies au droit de cette zone. L’air sec résiduel en altitude se répartit vers le nord et vers le sud, redescend en se réchauffant et entraîne un climat aride. Caractérisés par une forte insolation, une évaporation importante et des températures élevées. C’est le cas du Sahara et du centre de l’Australie.
  • Déserts chauds côtiers : leur formation est due à la circulation de courants marins froids qui longent les côtes occidentales des continents et refroidissent les vents. Le jour, ces vents se réchauffent, absorbent le peu d’humidité et dessèchent les terres. Ces déserts sont très arides. Ces zones sont souvent brumeuses. Créés par des anticyclones ou des courants froids, ces déserts sont hyper-arides, comme le désert d’Atacama, le désert du Namib, ou encore celui de la Basse-Californie.
  • Déserts d’abri : lorsqu’un vent humide rencontre une chaîne montagneuse, il se refroidit en montant, condense l’humidité et provoque des pluies sur le versant exposé au vent. Le versant opposé est quant à lui sec, car, quand le vent redescend, il se réchauffe et absorbe l’humidité. Une chaîne de montagnes bloque les dépressions et par un fort effet de foehn donne lieu à un désert sous cet “abri” ; la vallée de la Mort est l’exemple le plus connu. 
  • Désert continentaux : de fortes amplitudes thermiques les caractérisent. Ils se forment quand les vents venus des océans traversent de vastes continents et perdent leur humidité. Ils sont situés en Asie centrale pour l’essentiel. Citons en exemple le désert de Gobi, où les cellules anticycloniques des pôles empêchent les précipitations, et la glace le développement de la végétation. Ces zones froides de la planète sont de vrais déserts.

Désert de Chartreuse

Nos cartes IGN de randonnée révèlent parfois une toponymie surprenante, désignant comme “désert” un lieu-dit au milieu des mélèzes, non loin d’une source... certes loin d’une agglomération, mais tout aussi éloigné des critères de définition d’un désert stricto sensu. 
C’est au Moyen Age que l’on trouve la signification de cette appellation : certains moines allaient vivre en ermite pour méditer loin des hommes et profiter du silence des montagnes pour se rapprocher de Dieu. 
Ainsi le désert de Chartreuse, où saint Bruno fonda l’ordre éponyme.