Le mal aigu des montagnes

Le mal aigu des montagnes (ou MAM) touche à des degrés divers bon nombre de personnes lorsqu’elles évoluent en altitude. En dessous de 3 000 mètres, rares sont les sujets qui en souffrent. Le mal aigu des montagnes apparaît le plus souvent à partir de 3 500 mètres, après quelques heures (ainsi quelqu’un empruntant un téléphérique pour profiter d’un panorama ne sera pas affecté). Il disparaît à la descente et régresse avec l’acclimatation.
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Les formes du MAM

Bénin, le MAM génère maux de tête et œdèmes localisés. Grave, il s’agit d’œdème pulmonaire de haute altitude ou d’œdème cérébral de haute altitude. Une personne sur deux est sujette à un MAM bénin, une sur cent à un MAM grave.

Les symptômes du MAM

Les plus fréquents sont les maux de tête, les nausées ou la perte d’appétit, les insomnies, l’essoufflement au repos, une fatigue importante, des vertiges, des vomissements. Tout symptôme de ce type doit être a priori considéré comme une acclimatation incomplète à l’altitude.

Quelle conduite adopter en cas de symptômes du MAM ?

En prévention, le Diamox* facilite l’acclimatation des premiers jours en augmentant la réponse ventilatoire à l’hypoxie.
Si les signes sont faibles à modérés, prendre de l’aspirine ou du paracétamol et s’hydrater. Si les signes s’estompent, on peut continuer.
S’ils s’aggravent, redescendre jusqu’à ce qu’ils disparaissent et remonter avec prudence ; vous devez parfaire votre acclimatation pour ne pas risquer un œdème pulmonaire ou cérébral de haute altitude.

Si le MAM est sévère, placer la personne dans un caisson hyperbare Certec**. Une à deux heures à l’intérieur du caisson permettent une régression partielle ou complète des symptômes. Dans tous les cas, le malade doit être ensuite évacué vers la descente (la sensation de bien-être n’est que passagère). Il est dangereux de séjourner à la même altitude ou de poursuivre l’ascension.

La prévention du MAM

  • Ne pas monter trop vite, trop haut, en moyenne 400 mètres de dénivelée par jour au-dessus de 3 500 mètres ; marcher lentement, même si l’on se sent en forme. Ceci est particulièrement important au début du séjour.
  • Mais monter suffisamment haut pour s’acclimater : pour un sommet à 7 000 mètres et plus, l’altitude idéale pour le camp d’acclimatation se situe entre 4 800 et 5 200 mètres (pour faire l’ascension du mont Blanc, il est conseillé de se préparer avec trois courses de haute montagne dont deux à plus de 4 000 mètres, et une nuit à 3 500 mètres).
  • Eviter les efforts intenses au début du séjour : faire une pause toutes les 30 minutes de marche pour s’hydrater et se réoxygéner naturellement.
  • Ne pas rester trop haut trop longtemps : l’homme n’est pas fait pour vivre au-dessus de 5 500 mètres ; aucune population ne vit de façon permanente à ces altitudes.

* Le caisson hyperbare portable Certec est un sarcophage étanche qui permet une surpression de 220 mbar grâce à une pompe. Ainsi une perte d’altitude de 2 300 à 3 200 mètres, en fonction de l’altitude de départ, est simulée. Le malade, placé confortablement dans le caisson, doit être surveillé et ne jamais être laissé seul. L’utilisation du caisson est réservée à des personnes formées à son utilisation.

** Le Diamox® (acétazolamide) a fait la preuve de son efficacité dans la prévention du MAM. Inhibiteur de l’anhydrase carbonique (il empêche l’alcalinisation du sang), son principal effet est l’augmentation de la ventilation pulmonaire. S’il diminue les symptômes du MAM, il ne protège ni de l’œdème pulmonaire, ni de l’œdème cérébral de haute altitude. Ce médicament doit être prescrit par un médecin. 

Pour plus d’information :

Sur les circuits Allibert en altitude, les voyageurs bénéficient de l’assistance médicale SOS MAM délivrée par l’Ifremmont (Institut de formation et de recherche en médecine de montagne, docteurs Manu Cauchy et Pascal Zellner). Un médecin spécialiste de l’altitude assiste le guide à distance en cas de nécessité.

Ifremmont : www.ifremmont.com

ARPE (Association pour la recherche en physiologie de l’environnement, professeurs Jean-Paul Richalet, Philippe Larmignat et Jean-Pierre Herry) : www.arpealtitude.org

Recommandations par pays : www.diplomatie.gouv.fr/

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