GPS de randonnée : pour ne pas nous perdre...

Retour à la terre, communion avec la nature, en ces temps ultra connectés, on a parfois envie de débrancher nos interfaces virtuelles et de revenir à l’essentiel. Pourtant le GPS de randonnée a gagné le sac de plus d’un randonneur chevronné. Gadget superflu ou futur indispensable de vos randonnées ? Décryptage du GPS outdoor avec David Jarriand, Petit Poucet moderne et guide-accompagnateur conseil pour Allibert Trekking depuis près de huit ans. Explications d’un initié conscient des avantages comme des limites de ce nouvel outil.
guide gps randonnée

Rares sont les automobilistes qui renoncent au confort d’un GPS routier. Le GPS outdoorva-t-il s’imposer dans nos sacs à dos ?

Voilà presque dix ans que le GPS outdoor est apparu sur le marché, et on peut constater de nombreuses réserves des randonneurs sur ce nouvel outil. Fiabilité, autonomie ou complication inutile, on fait beaucoup de reproches au GPS de randonnée, mais c’est surtout parce que on le confond à tort avec son cousin populaire, le GPS de nos voitures.

Pas de voix nous murmurant “tournez à droite” ou encore “faites demi-tour” sur un sentier de randonnée, les intersections sont vingt fois moins larges que sur le réseau routier, la confiance aveugle n’est pas envisageable.
Si le fonctionnement est identique – une triangulation de quatre satellites qui permet à l’utilisateur de se repérer dans n’importe quel environnement –, l’utilisation d’un GPS lors d’une randonnée requiert un niveau d’expertise bien plus grand pour en utiliser tout le potentiel. Néanmoins, il serait dommage de renoncer au confort et à la fluidité apportés par ce petit bijou technologique. Si des précautions sont indispensables à son utilisation, je reste persuadé que c’est un plus non négligeable pour un trek réussi.

On allège le sac et on s’en remet à ce guide virtuel alors ? 

On ne se passera jamais d’une bonne vieille carte et d’une boussole. Le GPS outdoor ne doit pas être considéré comme l’avenir de la carte. Il ne fera pas plus disparaître la carte Top 25 que la tablette le livre papier. Tout d’abord, il a ses limites ; il reste un appareil électronique, et il est donc soumis à des impondérables : panne, batterie déchargée, variations liées au climat, à la végétation, à la couverture satellitaire... On ne peut pas s’en remettre à lui pour trouver son chemin sans aucun discernement ni analyse.
S’il est plutôt fiable sur le nombre de kilomètres d’un circuit, il peut avoir du mal à situer le randonneur avec précision dans un relief accidenté. Il surestimera toujours la dénivelée cumulée*. Ainsi, on ne peut se fier uniquement à la trace numérique, il faut lever le nez de l’écran et observer la réalité du terrain. 
* Parfois jusqu’à 20 %. On parle de dispersion statique. 

Malgré toutes ces réserves, vous ne partez plus sans GPS ?

Pour les professionnels de la montagne, il fait partie des outils indispensables. Connaître ses coordonnées GPS en un coup d’œil permet aux secours de nous localiser immédiatement en cas d’accident. C’est un appareil incontournable en termes de sécurité. Pour peu qu’on prenne le temps de l’apprivoiser et de l’utiliser en complément de l’équipement classique du randonneur, c’est un superbe outil, qui permet d’enrichir son expérience en randonnée. Cela fait presque huit ans que j’utilise un GPS de randonnée, le confort et la fluidité apportés par cet outil sont indéniables. On ne sort plus le roadbook à chaque intersection, on jette un œil sur l’écran et on poursuit le “nez au vent”. On sait toujours où on se trouve, et on peut préparer son trek de manière interactive.

Traces numériques, théoriques, cartographie en ligne : les sentiers deviennent virtuels ?

C’est la magie du GPS de randonnée : quand on sait interpréter ces tracés (cela s’apprend, tout comme la lecture d’une carte Top 25), s’offre à nous un monde infini de possibles. Pour Allibert Trekking, j’ai balisé plus de 100 000 kilomètres de sentiers grâce à cette nouvelle technologie. A travers le monde, ce sont plus de 365 circuits de randonnée qui sont référencés et qui attendent d’être téléchargés et parcourus.

Avant, pendant et après... Un trois en un non négligeable

  • Avant la randonnée, on prépare son circuit, on estime les distances et on peut profiter des expériences d’autres randonneurs qui ont suivi la même trace. 
  • Pendant la randonnée, on suit le tracé précédemment téléchargé. On se situe sur la carte, on estime la distance parcourue, celle qui reste à parcourir, et on peut se rendre compte de sa vitesse et des dénivelées restant. Grâce à l’altimètre barométrique intégré à tous les modèles, on a également une idée de l’altitude à laquelle on se trouve. On ne rate plus un point remarquable grâce aux waypoint (points de passage).
  • Après la randonnée, l’appareil garde en mémoire toutes nos performances et on peut alors analyser son parcours avec un regard distancié.

A noter : 
Le même parcours mesuré avec trois GPS différents donnera des résultats différents. 
La même trace analysée par trois logiciels différents donnera encore des résultats différents.
Les kilomètres et dénivelées 
indiqués sur nos fiches techniques et mesurés avec un GPS sont des données indicatives, avec une tolérance de 5 % pour le kilomètre mesuré et 20 % pour la dénivelée.